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Société Publié le samedi 22 octobre 2011 | L’Inter

Sommés de quitter les commissariats et brigades, Voici les nouvelles activités des FRCI et Dozos à Gagnoa et Oumé ; L`Onuci va mettre de l`ordre ; La réaction des chefs Frci

© L’Inter
Des dozos à Abobo pour un meeting
Traditional hunters (or Dozo) sit with their guns as they attend their first annual meeting at Abobo, in Abidjan July 25, 2011. Typically traditional hunters from the north, many of the Dozo joined forces with pro-Ouattara soldiers belonging to the Republican Forces of Ivory Coast (FRCI), against troops loyal to former President Laurent Gbagbo during the post electoral crisis.
La rétrocession des commissariats aux policiers et des brigades aux gendarmes, à Gagnoa et Oumé, a écourté le séjour des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) et leurs alliés dozos dans ces lieux qu'ils avaient occupés au plus fort de la crise post-électorale. L'application effective de cette décision du gouvernement a contraint les Frci et les dozos à plier bagages et à se replier dans les principales sous-préfectures et les villages, où ils imposent leur diktat par la force des armes. Conséquence, la difficile cohabitation qui suscite par moment des heurts. Comme ce fut le cas à Gnagbodougnoa, en terre Guébié, récemment secoué par des affrontements entre Frci, autochtones et allogènes. On enregistre dans cette localité distant de quelques Km de Gagnoa, des barrages à péage dressés par des soldats et chasseurs traditionnels. Les entrées et sorties du village sont contrôlées et payées, au grand désarroi des populations. « On dirait que nous sommes dans deux Républiques. On n'est plus libre de circuler. Les temps sont durs et on nous fait payer des taxes qui ne signifient rien. Il faut que ceux qui les ont envoyés les entretiennent. Ce n’est pas à nous de le faire. Et puis, on dit qu’ils sont ici pour assurer notre sécurité. Mais tout le temps, c’est nous qu’on vient voler ici. Chaque fin de mois, les instituteurs et les villageois sont visités par des bandits qu’on n’a jamais démasqués. Alors, à quoi répond donc leur présence ?», s’offusque Jean Paul D, un enseignant. Une incursion à Dougroupalégnoa (à 16 Km de Gagnoa) érigée en sous-préfecture par le régime déchu, nous a permis de constater la présence des hommes en armes. Ici également, les populations ne décolèrent pas face aux agissements de ces éléments des Frci. « Nous souffrons du racket et des sévices corporels que nous subissons au quotidien. On nous menace sans qu’on puisse avoir recours à quelqu’un. Pour aller dans notre propre champ, nous déboursons de l’argent. On est fatigué. Si on dit qu’Alassane Ouattara est le président de tous les Ivoiriens, alors pourquoi d’autres Ivoiriens sont traités de la sorte ? Aussi, comme par enchantement, les problèmes fonciers ont subitement ressurgi et nos terres nous sont arrachées de force », déplore G.A.S, un habitant du village. Même décor dans la sous-préfecture de Ouragahio, comme si ces anciens pensionnaires des commissariats et brigades, s’étaient passé le mot. « Ici, on ne nous exige pas tout le temps de l’argent, mais si tu reviens du champ, tu dois leur remettre quelque chose du champ, soit de l’igname, du maïs ou des fruits. Il y a un panier pour ça. Si tu ne mets rien, ils t’arrachent de force ce qu’ils peuvent prendre. », confie avec amertume Y.O. Ces mêmes constats peuvent être faits dans le département d’Oumé, où les éléments du capitaine Koffi ne sont plus visibles en ville. Renseignements pris, ces soldats ont trouvé refuge dans les campagnes et les localités environnantes. De Doukouya à Guépahouo en passant par Diégonefla, la forte présence des soldats laisse croire à l’implantation d’une base arrière des Frci. « Souvent, pour un oui ou pour un non, ils procèdent à des enlèvements de soi-disant militant de Lmp. Nos semences nous sont arrachées de force. Ou alors, si tu fais la vente de tes productions agricoles, ils viennent te dire qu’ils veulent leur part. Avec eux, le chef du village n’a pas d’autorité ; il ne représente rien à leurs yeux », confesse un habitant que nous avons rencontré. Ces agissements sont condamnés par les commandants Frci des zones de Gagnoa et Oumé. « Nous sommes là pour la sécurité des populations ; ceux d’entre nous qui n’ont pas compris cela, n’ont pas leur place parmi nous. Il faut qu’on soit clair là-dessus. Quand on nous signale des faits indignes venant de nos propres gars, nous tapons très dur. Ce sont ces mesures qui ont amené le commandant Diomandé à procéder au renouvellement de l’équipe basée à Dougroupalégnoa. Notre mission est de remettre les populations en confiance, et non de les traumatiser. La guerre est finie, allons pour le développement », a martelé le caporal Djinan du groupement tactique 5 basé à Dougroupalégnoa. L'Onuci, qui a étendu ses bases dans la région du Fromager, n'entend pas rester les bras croisés face au banditisme qui se développe dans la région. Cette organisation entend apporter un appui aux autorités ivoiriennes afin de mettre de l'ordre dans la zone. Ce projet d'appui, dont l’information a été donnée par le porte-parole de la mission onusienne, Hamadoun Touré lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Gagnoa, est très attendu par les populations, qui y perçoivent la fin de la psychose causée par la guerre post-électorale.

Venance KOKORA à Gagnoa
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