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Politique Publié le vendredi 28 octobre 2011 | Le Temps

Côte d’Ivoire / On regrette déjà Gbagbo : La République entre dictature, cacophonie et cupidité

© Le Temps Par EMMA
Assainissement : Travaux pont piéton et de l`Indenié
Abidjan, Lundi 19 septembre 2011 : Les travaux du pont piéton et de l`Indenié en cours d`execution
Un roi Baoulé se pliant en deux pour faire la révérence au nouveau chef de l’Etat, des candidats au pèlerinage à la Mecque floués et à qui l’on vend des objets sacrés. La Côte d’Ivoire croule sous l’ère Ouattara. Et pourtant au temps du Président Gbagbo le pèlerinage était subventionné par l’Etat et gratuit pour les pauvres ; et les rois et chefs traditionnels n’étaient pas aussi ridiculisés qu’ils le sont depuis sept mois…
C’est trop tôt mais c’est déjà le temps des regrets du Président Laurent Gbagbo. Au nord de la Côte d’Ivoire et notamment dans les rangs des musulmans et plus particulièrement les partisans de nouvel homme fort du pays Alassane Dramane Ouattara, on désillusionne. Le dernier acte en date dénote d’une scène surréaliste. Des pèlerins désabusés obstruent les artères. Et pour cause, le régime Ouattara est incapable de leur offrir dans la sérénité et la sécurité le traditionnel pèlerinage à la Mecque, en Arabie Saoudite. Des pèlerins ivoiriens et leurs parents ont bloqué des rues des Deux-Plateaux pour crier indignation à la face du nouveau régime. Ils ont obstrué les voies d’accès à Adjamé-Liberté via boulevard Mitterrand, avec des troncs, d’arbre et de pierres. Et ce, jusqu’à la direction générale des cultes où ils comptaient régler les comptes aux représentants du gouvernement Soro Pascal Kouakou N’Guessan, et Mamadou Kourouma respectivement le directeur général des cultes et commissaire du hadj. A l’aide des «on veut nos avions; nos vols ont été reportés; on nous a dit de retourner à la maison, alors que l’Arabie-Saoudite ferme ses frontières, dimanche». Cacophonie et cupidité. Rareté de vols et donc d’avions, absence des noms des pèlerins sur les listes officiels, dossiers introuvables pour des pèlerins dument enregistrés dans les normes établies par le gouvernement, et pour couronner le tout, le régime Ouattara leur vend des ihrams, ces étoffes dites saintes et sacrées à 15.000 Fcfa l’unité. «Vraiment Gbagbo kafissa !!!» Et les musulmans ivoiriens prétendument majoritairement proches du Rdr le parti d’Alassane Dramane Ouattara, en ont vraiment ras-le-bol, eux qui ont vécu le cauchemar à l’aéroport international Abidjan Port-Bouët, mercredi 26 octobre. Au temps du Président Gbagbo, tout était synchronisé, le délai était respecté selon le programme établi, en plus des missions sillonnaient l’intérieur du pays pour y enregistrer des musulmans des familles défavorisées qui veulent accomplir le rituel du Hadj mais qui n’en n’ont pas les moyens. Leur pèlerinage était pris en compte, argent de poche et tout frais payés jusqu’à leur retour au pays. Au point que des musulmans de la sous régions ouest africains préféraient se faire enregistrer en Côte d’Ivoire pour bénéficier de la magnanimité du président Laurent Gbagbo. Mais avec le nouveau régime ivoirien, le constat est tout autre, triste : tout se résume en termes de pièces sonnantes et trébuchantes, du cash flow ou rien. Et même après avoir délié bourse, le pèlerinage n’est pour autant sûr. Les pèlerins en ont fait l’amère expérience. Mais ils ne sont pas les seuls à subir la dictature du régime Ouattara. Les chefs traditionnels, garants de nos us et coutumes en font également les frais. En effet, qui ne souvient de cette image (voir photo) d’un roi Baoulé se pliant en quatre pour faire la révérence à un Alassane Dramane Ouattara fraîchement investi «Président de la République de Côte d’Ivoire» le 21 mai 2011 ? Paré de ses plus beaux atours à l’occasion de l’investiture du nouvel chef de l’Etat ivoirien, ce chef traditionnel est contraint de se mettre presqu’à genou pour présenter ses civilités à Alassane Dramane Ouattara. L’image a fait le tour des chancelleries occidentales. Mais là où elle a fait véritablement mouche, c’est dans les chancelleries africaines. En Afrique, une tête couronnée a presque les mêmes attributs qu’un monarque en occident, ce qui fait que ses sujets lui vouent une dévotion à la limite du sacré. Mais en Côte d’Ivoire, et plus précisément depuis le 11 avril qui marque au fer rouge l’avènement du nouveau régime, il n’y a plus de valeur au dessus d’Alassane Dramane Ouattara. Tout commence et finit par lui, c’est comme dirait le chrétien, il est «l’alpha et l’oméga». En tout cas avec Alassane Dramane Ouattara, tout le monde est d’accord que la Côte d’Ivoire vit une rupture. Rupture dans la gestion des individus et des collectivités, rupture dans la gestion des biens publics, rupture dans le traitement du peuple (véritable détenteur du pouvoir), et même rupture dans la façon de traiter les garants moraux des traditions. Là où, il y a seulement huit mois en arrière Laurent Gbagbo offrait la dignité, le respect, la place qui leur est due et même le traitement de faveur aux rois, les chefs traditionnels, les musulmans candidats au pèlerinage du Hadj en Arabie Saoudite, Alassane Dramane Ouattara leur tend la rançon, le déshonneur, le joug, la soumission. La scène affligeante du roi Baoulé se pliant en quatre pour faire la révérence à Alassane à l’investiture de ce dernier le 21 mai 2011 et celle révoltante, du mercredi 26 octobre 2011, concernant le premier pèlerinage des musulmans ivoiriens à la Mecque de l’ère Ouattara, sont anecdotiques de la nouvelle gouvernance. Une gouvernance où l’on ne peut que regretter le régime des refondateurs, ces socialistes. Eux au moins étaient des humanistes et savaient respecter les valeurs traditionnelles et religieuses. C’est aussi cela, diriger une nation avec ses diversités, mais aussi ses richesses selon leur répartition équitable. «Vraiment Gbagbo kaffissa !!!».
Bertina Soro
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