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Necrologie Publié le lundi 31 octobre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Deuil / Musique ivoirienne, Amédée Pierre, le dopé national, n’est plus

Le mercredi 26 octobre 2011, alors qu’une rumeur se répandait dans la capitale abidjanaise, une équipe de votre quotidien préféré s’est dépêchée au domicile du Dopé national à Port-Bouët pour s’enquérir de son état de santé. Impossible, nous a dit sa femme. Amédée Pierre était dans le coma avait-on appris. Cinq jours après, la mauvaise nouvelle est annoncée. Le Dopé ne chantera plus. Il est décédé. Nous vous proposons ici le reportage de ce mercredi 26 octobre et décrivons l’atmosphère qui a régné hier au domicile de la famille.
Une mémoire de la musique ivoirienne a disparu hier dimanche 30 octobre 2011. Amédée Pierre, le dopé national est décédé. Il range définitivement le micro et ne jouera plus de son orgue que lui a offert le Burida – sous Armand Obou. Souffrant du diabète, quand d’autres parlent d’un mal du cœur, il a été impossible, ces récents jours, d’entrer en contact avec lui et même d’espérer lui rendre une visite. «Il n’est pas en mesure de vous parler maintenant», a répondu son épouse à notre équipe de reportage récemment. Il fallait attendre que son état s’améliore et qu’il se porte bien. Hélas ! Loin de ceux qu’il appelait «mes enfants», les artistes, Amédée Pierre a dit au revoir – sans vouloir susciter des pleurs chez les siens. Sur deux générations, il a régné. «Le vieux», comme l’appelaient ses fils, n’est plus. La Côte d’Ivoire pleure Amédée Pierre, créateur de la musique urbaine. A l’origine de la création du Bureau ivoirien du droit d’auteur, Amédée Pierre a continué même quand on sentait la force le quitter, à lutter auprès des artistes pour la valorisation de leur situation. L’histoire de la création du Burida remonte à quelques années après le début de sa carrière où Amédée menace d’abandonner la chanson parce qu’il s’insurge contre le fait que les droits d'auteurs ne soient pas reversés après exploitation de ses œuvres en Côte d'Ivoire. Dans sa lutte, il aura auprès de lui l’ex-Président Laurent Gbagbo, le professeur Zadi Zaourou, Kaba Taïfour…C’est dans le souci de réparer cette «injustice» que le Président Félix Houphouët-Boigny va donner des instructions au ministre de la Culture d’alors. Ceux qui ont connu et côtoyé l’homme lui attribuent beaucoup de qualité. Calme, il avait un langage direct et un ton apaisant. Poète lyrique, il savait manier le verbe. En cela, la beauté de ses textes chantés par une voix mélodieuse va lui valoir la comparaison à un rossignol. Car, Dopé veut dire en langue bété, rossignol. Et c’est ‘’Moussio moussio’’ qui débute sa carrière d’artiste musicien. Comment l’infirmier d’Etat de formation, Nahounou Digbeu Amédée (son vrai nom) va-t-il tronquer la blouse contre le micro ? Sur la Côte d’Ivoire, soufflent à l’époque les rythmes High life du Ghana, la rumba congolaise, les rythmes cubain et nigérian. La Côte d’Ivoire n’ayant pas une musique qui la caractérise à l’époque, tout Ivoirien est influencé par l’extérieur. Amédée Pierre qui voudra donner une identité culturelle à la Côte d’Ivoire, choisit de chanter en Bété, sa langue. A Abidjan pour célébrer 50 ans de musique, le lead vocal de Bembeya Jazz s’est souvenu qu’à leur passage en Côte d’Ivoire sur invitation du Président Houphouët le 7 août 1961, Amédée Pierre était au Congo pour apprendre à jouer la guitare. Né le 30 mars 1937 à Tabou, Amédée dont le prénom Pierre lui fut attribué à l’occasion de son baptême, marque les esprits. Beaucoup ont du mal à croire, même s’ils croient en la mort. Amédée Pierre n’est plus, que vive l’artiste.
Koné Saydoo
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