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Société Publié le jeudi 3 novembre 2011 | Nord-Sud

Rentrée universitaire 2011-2012, Il faut sauver l’INP-HB de Yakro

Dr N’Guessan Kouamé, chef du service décentralisation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique était, vendredi dernier, à l’Institut polytechnique Houphouet-Boigny. Une énième visite pour  constater, cette fois-ci avec la presse, l’état de délabrement dans lequel est plongée la prestigieuse école depuis une dizaine d’années.

Le constat est rude à soutenir. Seules les façades et les bureaux de la direction générale présentent encore quelques signes de beauté. Ce spectacle cache le piteux état des salles de classe, des laboratoires et des résidences universitaires du fleuron des écoles supérieures de la Côte d’Ivoire. Les terrains de sport réparés à grands frais par l’Etat pour recevoir les derniers Jeux des Ecoles polytechniques ouest-africaines, ressemblent à un leurre. Le plus grand problème est sans aucun doute l’étanchéité des bâtiments. Que ce soit les bureaux, les amphis, les salles de classe, les laboratoires, la plupart des équipements qui pouvaient fonctionner sont tombés en panne du fait de la pluie. C’est le cas des laboratoires de physiques (1 et 2) et de topographie, de l’atelier de machines-outils où seul le dixième des équipements est fonctionnel. Idem pour le labo de résistance des matériaux et l’atelier de fabrication mécanique.  Que dire des salles de classe où le plus souvent, des pupitres disloqués sont entassés au fond des salles, sur ce qui reste du carrelage? Le pool de transformation pour l’alimentation électrique et la centrale technique risquent à tout moment de tomber en panne s’ils ne sont pas protégés autrement que par les plastiques noirs. « Donc, on se demande si la formation se fait seulement au plan théorique. Ce qui n’est pas normal car le point fort d’une formation pour ingénieurs, c’est la pratique », soutient Dr N’Guessan Kouamé. En plus du sempiternel problème d’étanchéité, les salles d’eau et autres espaces d’isolement sont détériorés. Les plafonds, comme dans toutes les salles visitées, risquent à tout moment de s’effondrer. Les toits des allées sont sur le point de s’affaisser, les piliers de soutènement étant rongés par les termites. Une termitière géante trône dans la broussaille qui a envahi l’espace vert entre deux bâtiments de l’Inp-HB Sud. L’établissement qui a un régime d’internat a sur les trois sites 3.008 lits dont 96 affectés à d’autres besoins.

8 milliards de Fcfa pour le fonctionnement !
Ce qui fait 2.912 chambres individuelles dans lesquels se sont entassés 3.575 étudiants (2009-2010) et 3.540 (2010-2011). Le recrutement parallèle est passé par-là. Obligeant les étudiants à héberger des ‘’Cambodgiens’’  dans le fleuron de l’enseignement supérieur.
Pourtant, l’Etat débourse annuellement 8 milliards de Fcfa pour le fonctionnement de l’établissement. Une somme colossale dont seul le directeur général, Pr Ado Gossan en exil depuis la crise post-électorale, peut justifier l’utilisation. Une gestion moultes fois décriée par la défunte Association générale des étudiants polytechniciens (Agepoly) et des différents syndicats de l’Inp-HB. Et qui a valu des descentes musclées des Fds sur le campus, causant quelquefois des blessés. A la veille de la rentrée 2011-2012, il est impérieux et urgent de prendre des mesures pour donner un minimum de conditions de travail aux étudiants et à leurs professeurs. « Il faut que l’Inp-HB ouvre pour retrouver son lustre d’antan avec des mesures correctives vigoureuses. On ne peut pas former de bons ingénieurs dans ces conditions de travail que nous venons de constater, autant prendre une décision idoine pour ce fleuron, pour la Côte d’Ivoire et pour toute la sous-région», a conclu le chef du service décentralisation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.



Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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