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Art et Culture Publié le jeudi 10 novembre 2011 | Nord-Sud

Ebony 2010 : Des journalistes grognent

Quelques jours après la distinction du meilleur journaliste ivoirien, des voix s’élèvent pour, non pas contester la lauréate, mais, dénoncer un certain nombre de choses, qui auraient ou pourraient donner toute sa crédibilité à ce prix.


« Comment le jury justifie-t-il l’octroi du super Ebony 2010 alors qu’il n’y a eu ni Ebony télé, ni Ebony radio cette année ? Quelle compétition y a-t-il eu au niveau des Ebony ? Cela obéit à quelle logique raisonnable ? ». Ces interrogations d’Alexandre Ilboudo, candidat malheureux de la 13e édition de récompense du meilleur journaliste, confiées à un confrère de la presse en ligne, posent un problème de fond. Au cours de la soirée de récompense, vendredi dernier, la candidate presse-écrite, Irène Bath du quotidien L’Inter, était seule en lice pour le Super Ebony. Alors qu’il devait avoir deux autres compétiteurs. Soit, un concurrent pour l’Ebony- radio (aucun des auteurs des 733 productions retenues par le jury permanent ne possédait sa carte d’identité de journaliste professionnel), et le candidat Ebony- télé, Eugène Attoubé de RTI1, n’était juste qu’un figurant. En effet, seul postulant dans cette catégorie, il n’a reçu qu’un prix de consolation. Donc il n’était pas l’Ebony- télé. Pour de nombreux rédacteurs, « conditionner la participation au prix à l’obtention de la carte de l’Unjci (qui n’est qu’une union parmi d’autres), mais aussi à la carte de journaliste professionnel n’est pas judicieux si le prix veut être bien coté. «On est libre d’être membre ou non de l’Unjci. Lorsque le jury permanent a fait la première présélection, il n’a pas tenu compte du fait que des rédacteurs étaient membres de l’Unjci ou même possédaient leurs cartes de journaliste professionnel », s’insurge un confrère. Selon lui, si ces conditions sont si chères aux organisateurs, qu’ils se rassurent avant le lancement de la compétition que les auteurs des écrits à analyser possèdent ces cartes-là. Ce qui réduirait le travail du jury permanent. « A y voir de près, les jurés ont gaspillé leur temps à analyser les productions radios », affirme-t-il. Pour le président de l’Unjci, Maméry Camara, il faut éviter que les journalistes relaient de « faux problèmes ». Sur la question des cartes, il reste ferme. «  Je ne comprends pas comment l’Etat de Côte d’Ivoire à travers l’Assemblée nationale nous donne une carte et que des journalistes qui se disent professionnels refusent de la prendre ? Il faut le savoir une bonne fois pour toutes, tant qu’un journaliste n’a pas sa carte professionnelle, il ne sera jamais lauréat du prix Ebony », tranche-t-il. Selon lui, le journaliste-télé, Eugène Attoubé, a été noté sur sa propre valeur. « Comme il était seul, c’est pourquoi il a eu un prix d’encouragement. S’il avait une note supérieure à celle d’Irène Bath, il serait le Super Ebony. Il n’est pas Ebony parce qu’il n’avait pas de concurrent », argumente-t-il. Une réponse qui ne convainc pas les détracteurs. « Si au cours d’un match de foot, une équipe ne se présente pas, l’autre ne gagne-t-elle pas par forfait ? Si Attoubé était seul, pourquoi ne lui avoir pas attribué le prix Ebony- télé ? », s’interrogent-ils. Des critiques qui, selon Alexandre, loin de jeter le discrédit sur le prix, visent à le perfectionner. « Il faut aller vers la crédibilisation du prix Ebony. D’abord, dans notre propre milieu entre journalistes. Puis  entre l’opinion publique et nous. Il faut une relation de confiance. L’Ebony et le Super Ebony doivent être au-dessus de tout soupçon », conclut-il.


Sanou A.
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