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Politique Publié le vendredi 18 novembre 2011 | Le Democrate

Réconciliation nationale, Le cas du foncier rural

La réconciliation nationale est au cœur de tous les débats depuis la fin de la crise postélectorale. Justement parce que la fin de la crise n’est pas synonyme de la fin des rancœurs, des rancunes, des ressentiments emmagasinés dans le cœur des uns et des autres suite aux différentes frustrations et meurtrissures occasionnées par la crise. Comme le disait si bien Charles Konan Banny, président de la Cdvr, « aux uns de reconnaitre leurs fautes et de demander pardon, aux autres d’accepter de pardonner ». Ainsi va la réconciliation. Il n’y aura pas de réconciliation sans reconnaissance des fautes. Par ailleurs, il ne faut pas croire que la réconciliation est une affaire purement urbaine ou qu’elle ne concerne que les hommes politiques et leurs relais. L’un des problèmes auxquels la Côte d’Ivoire fait face depuis environ vingt ans est bien celui du conflit foncier rural. Il est confligène de nature et oppose les nationaux d’une part, puis les nationaux aux étrangers, d’autre part. C’est d’ailleurs au regard des nombreux problèmes créés par le foncier rural, qu’en 1998, les députés ont fait des missions à l’intérieur du pays en vue de voter des lois susceptibles de réguler la question de ce foncier et prévenir les conflits récurrents. Il ne faut pas oublier qu’à l’occasion de la crise postélectorale, les conflits sur le foncier rural ont repris de plus bel. D’ailleurs, depuis le début de la crise politico militaire en 2002, des Ivoiriens du Centre, de l’Est, du Nord, détenteurs de grandes plantations dans l’Ouest du pays ont été soit spoliés de leurs plantations, soit chassés de ces terres. Il en fut de même pour certains étrangers dont la grande majorité vient du Burkina voisin. C’est par milliers que ceux-ci ont dû quitter précipitamment leurs plantations pour rentrer chez eux. D’autres ont été chassés ou même brûlés vifs. Certaines sources dénombrent huit (08) cas de burkinabés brûlés vifs dans l’Ouest du pays pendant la crise postélectorale. A l’heure de la réconciliation nationale, le foncier rural reste un pan important qu’il faut prendre avec beaucoup de délicatesse. Certes, les hommes politiques et les leaders d’opinion sont ceux qui actionnent la plupart du temps, les idéologies dont les conséquences sont celles que nous déplorons aujourd’hui. Mais les communautés qui vivent ensemble depuis des décennies doivent se retrouver et réapprendre à se parler, à se respecter, à s’aimer et à se tolérer. Il se trouve que des communautés burkinabés occupent à la fois des forêts classées et des réserves où elles ont réalisé de grandes plantations de cacao et de café. Conscient du danger que cela représente à la fois pour ces communautés et pour les parcs et réserves, une Ong burkinabé lutte depuis quelques années. Elle sensibilise les burkinabés qui occupent illégalement ces parcelles à les rétrocéder à l’Etat de Côte d’Ivoire. Au dire de Pierre Frederick Bazongo, président national de l’Amicale des burkinabés de l’extérieur pour le développement (Abed), sur les 50.000 planteurs burkinabés identifiés, 15 000 ont déjà été réinstallés dans leurs plantations à l’Ouest du pays. Sa structure est encadrée par l’Union nationale des producteurs de Côte d’Ivoire. En collaboration avec la Fédération des producteurs café-cacao, ils entendent faire très bientôt, une grande tournée sur toute l’étendue du territoire national pour appeler « les parents burkinabés à parler avec leurs tuteurs Guéré, Wobé et Yacouba… » Le Colonel Bombet Denis, fils de la région de l’Ouest ainsi que la Commission dialogue-vérité-réconciliation ont déjà reçu cette amicale qui fait renaître un climat de confiance entre les différentes communautés. Le foncier rural est une question centrale. L’Amicale des burkinabés de l’extérieur pour le développement (Abed) a pu convaincre ses concitoyens à libérer la réserve du Mont Péko. Elle souhaite cependant que l’Etat accepte de déclasser les forêts classées également occupées où existent de grandes plantations et où l’Etat a déjà construit des écoles et des centres de santé. C’est dire que cela est négociable.

Jean Philippe Okann
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