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Société Publié le samedi 19 novembre 2011 | L’Inter

Lakota: Un prêtre sévèrement bastonné par des hommes en armes

Sacrilège! Les hommes n’ont plus peur du spirituel, ni de Dieu. Un serviteur de Dieu a été sévèrement passé à tabac par des hommes en armes. Cette scène surréaliste s'est déroulée à Goudoukou, une sous-préfecture du département de Lakota. En effet, le Père René Salé, curé de la paroisse St-Pierre de Goudoukou, a été proprement bastonné le mardi 15 novembre dernier, pourtant journée nationale de la paix, par des hommes en armes en service à Goudoukou. Ce mardi-là, après la messe pour la paix qu'il a officié dans sa paroisse, le serviteur de Dieu est allé rendre visite à une de ses paroissiennes malade. C'est au retour à moto, aux environs de 10H, qu'il croise le dénommé ''Doumbia'', élément des FRCI, à moto lui aussi qui le dépasse, puis rebrousse chemin pour le rattraper et lui manifester sa volonté de le rencontrer pour discuter personnellement avec lui. Rendez-vous est donc pris pour les locaux de la sous-préfecture où ces hommes en armes sont basés. Le jeune prêtre, très souvent sollicité çà et là, rebrousse chemin pour aller à cette rencontre impromptue. A son arrivée à la sous-préfecture, il y trouve le dénommé ''Doumbia'' qui avait sollicité la rencontre, mais cette fois affublé de 3 autres de ses éléments. Dès qu'il met pied à terre, ces hommes en armes intiment l'ordre au Père René Salé d'entrer dans une petite pièce d'un local de la sous-préfecture qui leur sert en vérité de prison. Refus de l'homme de Dieu qui leur demande alors ce qu'ils lui reprochent pour qu'ils veuillent l’emprisonner en catimini, sans témoin. Il n'en fallait pas plus pour déclencher le courroux de ces éléments armés, qui se sont mis à le tabasser violemment. Ses lunettes pharmaceutiques volent en éclats et sont proprement piétinées par ses agresseurs. Seul contre eux, le prêtre réussit toutefois à esquiver quelques coups pour s’enfuir vers le domicile du sous-préfet. Commence alors une course-poursuite pour le rattraper. Quand il frappe au portail de la résidence du sous-préfet, le vigile lui ouvre malgré les intimidations à distance de ses poursuivants. Les hommes en armes forcent l'entrée de la résidence du sous-préfet et tentent de le battre là encore. Il est houspillé et menacé de mort. Le représentant du Chef de l’État à Goudoukou se dresse contre un pareil traitement contre un serviteur de Dieu à son domicile. Et quand le sous-préfet demande les raisons d'un tel traitement contre le curé de la paroisse, tout ce que ces éléments trouvent à dire c'est que «c'est lui qui donne les informations dans les journaux». Outré, le sous-préfet leur demande s'ils ont des éléments de preuve à leurs accusations. Face à l'omerta qu'ils affichent, synonyme d'absence de preuve, le sous-préfet informe immédiatement sa hiérarchie à Lakota. C'est le branle-bas. Depuis hier, le Préfet, le chef FRCI de Lakota, ''Chef Dao'', le Commandant de bridage de la gendarmerie, le maire, défilent tous au domicile du jeune prêtre pour lui apporter compassion et présenter les excuses. C'est un homme meurtri que nous avons pu joindre au téléphone. «Je n'écris pas dans les journaux ; je suis prêtre. Dans quels journaux m'ont-ils vu écrire? Et puis écrire quoi?», s'interroge-t-il encore. «Demain (aujourd'hui, NDLR), je vais à Divo pour prendre un certificat médical. J'ai déjà informé ma hiérarchie et Mgr Joseph Aké m'a demandé de faire mon rapport», a-t-il fait savoir. Pour le moment, les auteurs de ce méfait paradent encore à Goudoukou, sûrs de leur impunité. Après les lieux de prière constamment attaqués ces temps-ci, c'est aux hommes de Dieu de trinquer.

JMK AHOUSSOU
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