Le Conseiller technique du chef de l'État chargé de la Jeunesse et du Sport, Touré Mamadou, a rencontré la jeunesse du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD). C'était hier mardi 22 novembre 2011 à la Présidence au Plateau. Les débats ont été
certes houleux par moment, mais ils ont été aussi francs et cordiaux.
La délégation du CNRD était conduite par son porte-parole Kané Soumaïla, secrétaire national du Rassemblement pour la paix et le progrès (RPP) et composée, entre autres, de Serges Émile Dali, Séa Edgard, tous responsables des jeunes de l'Union démocratique et citoyenne (UDCY), Kouassi N'Go Blaise, président des jeunes de Union pour la République et la démocratie (URD), Aristide Kouamé, président par intérim des jeunes de l'Union des nouvelles générations (UNG). La jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) était absente. Sur ce point, Touré Mamadou a été on
ne peut plus clair: « je refuse de
recevoir Koua Justin parce qu'il
refuse de reconnaître l'élection
du président Alassane Ouattara
dont je suis le conseiller technique.
Nous ne voulons pas d'un
Blé Goudé bis ». Le décor ainsi
planté, les débats ont débuté et
tourné autour de deux points
essentiels. La sécurité et la libération
de l'ancien président, Laurent
Gbagbo. Pour les jeunes du
CNRD, la réconciliation ne sera
possible que si le prédécesseur
de Ouattara est libéré. «Si Ouattara
prend cette décision, la
Commission de Charles Konan
Banny n'aura plus sa raison
d'être. Les Ivoiriens se retrouveront
», a argumenté Émile Dali,
pour qui la communauté internationale
fera commettre à Ouattara
«une très grosse erreur» s'il le
pousse à transférer Gbagbo à la
Cour pénale internationale (CPI).
«La réconciliation nationale, la
cohésion sociale sont des
expressions qui n'existent pas
dans le dictionnaire juridique. Ce
sont des termes politiques et il
faut une solution politique à la
crise que nous vivons», a renchéri
Kané Soumaïla. «Soit on
décide de faire la réconciliation,
dans ce cas on libère Gbagbo;
soit on décide d'appliquer la justice
et on punit également tous
les proches de Ouattara qui ont
commis des violations des droits
de l'Homme. Sinon, pour l'instant,
nous pensons qu'il y a une
justice des vainqueurs parce que
ce ne sont que les militants du
camp de Laurent Gbagbo qui
sont arrêtés. Ce n'est pas bon
pour la réconciliation», a martelé
Kouamé Aristide. Quant à M
N'Go, il a souhaité que l'opposition
fasse confiance à Ouattara,
tout en invitant les nouvelles
autorités à avoir la main douce.
«Je suis pour une opposition responsable
qui fait avancer les
choses», a-t-il soutenu. Par
ailleurs, tous les leaders des
jeunes présents ont souhaité une
sécurité plus renforcée pour
garantir la liberté d'expression
des Ivoiriens. Ils ont promis à
Touré qu'ils parleraient à Koua
Justin afin qu'il mette de l'eau
dans son vin. En retour, Touré
Mamadou les a rassurés avant
de leur demander de laisser la
justice faire son travail. «Le président
tire les leçons du passé. Si
les victimes n'ont pas le sentiment
que justice a été rendue,
dans cinq ans, nous nous battrons
encore dans les rues. La
justice fera son travail. Si les
coupables reconnaissent leur
tort, alors la nation va leur pardonner.
C'est après ce processus
que nous pourrons vivre
ensemble. Faites toutes les cérémonies
que vous voulez, prenons
toutes les décisions que
nous voulons, si les victimes de
la crise post-électorale ne savent
pas qui les a tués et détruit leurs
biens, ils ne pourront pas pardonner.
Une commission nationale
d'enquête a été mise sur
pied. Attendons ses conclusions
avant de parler de justice à
double vitesse», a justifié Touré
Mamadou. «Sachons que nos
propos peuvent nous mettre en
situation d'insécurité. Dans l'imagerie
populaire, on ne fait pas de
différence entre FPI, URD, RPP
et les autres partis proches de
l'ancien président. On les assimile
tous à LMP. C'est pourquoi
vous devez inviter votre camarade
à faire preuve de retenue pour
éviter de vous mettre en situation
d'insécurité», a plaidé le collaborateur
de Ouattara, qui a annoncé
de grands projets pour les
jeunes de Côte d'Ivoire, non sans
inviter ses hôtes à sensibiliser
leurs camarades à cet effet. Les
jeunes ont convenu de multiplier
ces genres d'initiatives pour
décrisper l'atmosphère politique.
Y.DOUMBIA
certes houleux par moment, mais ils ont été aussi francs et cordiaux.
La délégation du CNRD était conduite par son porte-parole Kané Soumaïla, secrétaire national du Rassemblement pour la paix et le progrès (RPP) et composée, entre autres, de Serges Émile Dali, Séa Edgard, tous responsables des jeunes de l'Union démocratique et citoyenne (UDCY), Kouassi N'Go Blaise, président des jeunes de Union pour la République et la démocratie (URD), Aristide Kouamé, président par intérim des jeunes de l'Union des nouvelles générations (UNG). La jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) était absente. Sur ce point, Touré Mamadou a été on
ne peut plus clair: « je refuse de
recevoir Koua Justin parce qu'il
refuse de reconnaître l'élection
du président Alassane Ouattara
dont je suis le conseiller technique.
Nous ne voulons pas d'un
Blé Goudé bis ». Le décor ainsi
planté, les débats ont débuté et
tourné autour de deux points
essentiels. La sécurité et la libération
de l'ancien président, Laurent
Gbagbo. Pour les jeunes du
CNRD, la réconciliation ne sera
possible que si le prédécesseur
de Ouattara est libéré. «Si Ouattara
prend cette décision, la
Commission de Charles Konan
Banny n'aura plus sa raison
d'être. Les Ivoiriens se retrouveront
», a argumenté Émile Dali,
pour qui la communauté internationale
fera commettre à Ouattara
«une très grosse erreur» s'il le
pousse à transférer Gbagbo à la
Cour pénale internationale (CPI).
«La réconciliation nationale, la
cohésion sociale sont des
expressions qui n'existent pas
dans le dictionnaire juridique. Ce
sont des termes politiques et il
faut une solution politique à la
crise que nous vivons», a renchéri
Kané Soumaïla. «Soit on
décide de faire la réconciliation,
dans ce cas on libère Gbagbo;
soit on décide d'appliquer la justice
et on punit également tous
les proches de Ouattara qui ont
commis des violations des droits
de l'Homme. Sinon, pour l'instant,
nous pensons qu'il y a une
justice des vainqueurs parce que
ce ne sont que les militants du
camp de Laurent Gbagbo qui
sont arrêtés. Ce n'est pas bon
pour la réconciliation», a martelé
Kouamé Aristide. Quant à M
N'Go, il a souhaité que l'opposition
fasse confiance à Ouattara,
tout en invitant les nouvelles
autorités à avoir la main douce.
«Je suis pour une opposition responsable
qui fait avancer les
choses», a-t-il soutenu. Par
ailleurs, tous les leaders des
jeunes présents ont souhaité une
sécurité plus renforcée pour
garantir la liberté d'expression
des Ivoiriens. Ils ont promis à
Touré qu'ils parleraient à Koua
Justin afin qu'il mette de l'eau
dans son vin. En retour, Touré
Mamadou les a rassurés avant
de leur demander de laisser la
justice faire son travail. «Le président
tire les leçons du passé. Si
les victimes n'ont pas le sentiment
que justice a été rendue,
dans cinq ans, nous nous battrons
encore dans les rues. La
justice fera son travail. Si les
coupables reconnaissent leur
tort, alors la nation va leur pardonner.
C'est après ce processus
que nous pourrons vivre
ensemble. Faites toutes les cérémonies
que vous voulez, prenons
toutes les décisions que
nous voulons, si les victimes de
la crise post-électorale ne savent
pas qui les a tués et détruit leurs
biens, ils ne pourront pas pardonner.
Une commission nationale
d'enquête a été mise sur
pied. Attendons ses conclusions
avant de parler de justice à
double vitesse», a justifié Touré
Mamadou. «Sachons que nos
propos peuvent nous mettre en
situation d'insécurité. Dans l'imagerie
populaire, on ne fait pas de
différence entre FPI, URD, RPP
et les autres partis proches de
l'ancien président. On les assimile
tous à LMP. C'est pourquoi
vous devez inviter votre camarade
à faire preuve de retenue pour
éviter de vous mettre en situation
d'insécurité», a plaidé le collaborateur
de Ouattara, qui a annoncé
de grands projets pour les
jeunes de Côte d'Ivoire, non sans
inviter ses hôtes à sensibiliser
leurs camarades à cet effet. Les
jeunes ont convenu de multiplier
ces genres d'initiatives pour
décrisper l'atmosphère politique.
Y.DOUMBIA