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Art et Culture Publié le mercredi 30 novembre 2011 | Nord-Sud

Akissi Delta, productrice de films : “Ma famille a été financée par les usuriers”

Comment avez-vous financé votre téléfilm à succès ‘’Ma famille’’ ?

Pour Ma famille, je n’ai pas trouvé de financement. Que ce soit au niveau des banques et autres structures, personne ne m’a fait confiance pour la réalisation du projet de mes rêves. J’ai été obligée d’emprunter de l’argent aux usuriers. J’ai pu emprunter 45 millions et je dois rembourser à 90 millions. J’ai “acheté” de l’argent pour débuter le tournage. Je me suis appliquée. Je n’ai pas voulu faire intervenir d’autres personnes pour qu’on ne dise pas après que c’est une analphabète, c’est nous qui l’avons faite.

Etes-vous satisfaite du résultat ?

Oui. Le succès de Ma famille est le succès de ma vision, ma façon de penser. Aujourd’hui, il y a un engouement autour du film à travers toute l’Afrique. Ç’a été un triomphe dans plusieurs pays européens et en Amérique du nord après sa diffusion sur TV5. C’est le résultat de mon amour, de ma conviction.

Qu’est-ce qui a captivé, selon vous, les téléspectateurs ?

C’est aussi bien le jeu des acteurs que la qualité du scénario. On peut avoir, par exemple, un très bon scénario avec des acteurs nuls ou de grands acteurs avec un scénario caduc. C’est l’association des deux aspects qui captent les téléspectateurs. De ce fait, il faut savoir choisir les acteurs et surtout faire une bonne association des comédiens.

Avec ce succès, vivez-vous aujourd’hui des retombées financières de Ma famille ?

Les télévisions publiques africaines n’ont pas de grands moyens financiers. Elles n’achètent pas les films qui coûtent cher. Tout l’argent donné par les chaînes du continent a été utilisé par la régie de gestion pour rembourser les 90 millions de dette des usuriers. Par contre, TV5 a payé normalement pour la diffusion du film, mais encore, cette somme sert à rembourser une autre dette de 38 millions contractée avec une banque (Cobaci) de la place pour payer les arriérés des comédiens. Ce qui fait qu’en ce moment, je me retrouve avec presque rien. Le reste me permet juste de payer les factures d’électricité, d’eau, des calepins, des crayons et des gommes pour l’écriture d’autres scénarios. Je ne peux pas montrer une voiture ou une maison et, dire que je les ai eues avec l’argent de Ma famille.

Quelle est votre satisfaction alors ?

Quand je me rends dans un pays étranger aujourd’hui, je suis reçue en grande pompe, tout le monde est gentil avec moi. Et, c’est pareil pour toutes les personnes qui ont joué dans le film.

Lors de son passage à Abidjan, la directrice de TV5 Monde avait annoncé la réalisation d’une fiction soutenue par sa chaîne. Avez-vous été contactée en ce sens ?

Malheureusement pas. Lors de son passage, j’étais à Bamako pour le casting de la suite de Ma famille qui se fera dans six pays d’Afrique de l’ouest. On ne s’est pas rencontré personnellement et ma structure aussi n’a pas été contactée en ce sens.

Pour la suite de Ma famille, avez-vous au moins un soutien ?

Il y a l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui s’est signalée avec plus de 20 millions pour un besoin de 150 millions. Je dois tourner avec près de 200 personnes dans six pays, c’est insuffisant.
Interview réalisée par Sanou A.
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