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Société Publié le vendredi 9 décembre 2011 | L’expression

Maraboutage, accidents, micmacs, coups fourrés…: Comment les candidats se font la guerre

Les élections législatives, c’est ce dimanche 11 décembre. Avant cette date, la campagne bat son plein sur le terrain. Pour être élus, les candidats usent de tous les moyens. A la guerre comme à la guerre.
Le collège électoral, après la douloureuse parenthèse de la crise postélectorale, sera à nouveau convoqué dans les urnes pour renouveler le Parlement ce dimanche. Cette élection pour laquelle plus d’un millier de candidats sont en lice sera âprement disputée. L’effervescence constatée ça et là dans les états-majors des candidats est symptomatique de ce qui se trame dans l’ombre pour être élu. Si sous certains cieux, cette course à l’hémicycle se déroule selon les règles de la compétition électorale et de l’éthique politique, elle prend des allures lugubres et ténébreuses dans certains milieux où candidats allient lobbying, fétichisme, coups fourrés et autres recours aux sciences occultes pour se faire d’abord coopter par le parti ensuite aller à la conquête de l’électorat. En témoignent les nombreux morts, accidents de la circulation, désistements et autres passes d’armes verbales entre candidats. Après la présidentielle, les élections législatives sont en train de monter que l’être humain est capable de tout pour atteindre son objectif, surtout quand celui-ci est politique. Au-delà des flonflons et autres ambiances carnavalesques, des choses très peu ordinaires se passent dans la campagne. Torpilles, accidents de la circulation, délations, pratiques fétichistes, sorcellerie usage d’armes sont autant de moyens utilisés par certains candidats dans la campagne pour être élus au soir du 11 décembre.

A la guerre comme à la guerre
Beaucoup de morts sont déjà signalés dans la campagne électorale qui prend fin demain à 00H. Le cas atypique et le plus emblématique des mystères de la campagne reste la mort d’un candidat à Logoualé, dans l’Ouest. Si a priori, on ne peut pas attribuer ce drame à la magie noire, la mort cette semaine de Gaoudé Narcisse, candidat du Rdr de Logoualé, continue de susciter des commentaires dans la société. Alors qu’il était en pleine campagne, ce candidat au scrutin législatif de ce dimanche s’est réveillé avec du feu dans son lit, sans qu’on ne puisse détecter un quelconque signe de cour circuit ou d’échappement de gaz domestique. Qui a alors mis le feu dans le lit du député ? Le mystère continue de planer. Ce drame très peu ordinaire a été précédé de la mort d’un autre candidat à quelques heures du début de la campagne. Le député sortant de la circonscription de Kolia, Drissa Ballo est mort le 28 novembre et n’aura plus jamais l’occasion de se présenter à l’élection législative pour laquelle il avait déposé ses dossiers pour le compte du Pdci Rda. Avant l’ouverture de cette même campagne, Ouattara Nangnin, qui était le candidat du Rdr dans la circonscription de Ouangolo, est, lui aussi mort, laissant derrière lui cette élection pour laquelle il se préparait depuis des années. A Divo, c’est le responsable chargé de la logistique et organisateur principal du meeting du candidat du Pdci-Rda qui est mort mercredi en plein meeting, dans le village de Guiléhiri. Qu’est-ce qui provoque autant de ‘‘mort bizarres’’ dans une campagne ? Difficile de répondre à cette question. En dehors du cas du candidat de Logoualé qui s’est réveillé un matin au milieu des flammes, les deux autres candidats décédés l’ont été à la suite de maladies qu’on ne peut a priori imputer à une guerre fratricide pour être élu. Mais sous d’autres cieux, la guerre entre candidats fait rage. Le choque des ambitions et le désir d’être élu provoquent des morts. A titre d’exemple, la ville de Grand Lahou n’a pas encore fini de pleurer les morts de l’incident de mercredi qui a fait trois morts et trois blessés. Qui a osé tirer une roquette dans une foule en pleine campagne électorale ? Les enquêtes sont en cours. Prions Dieu qu’elles aboutissent cette fois-ci. Un peu plus au Sud à Dabou, c’est un jeune de 35 ans qui revenait de l’hôpital et qui n’avait rien à voir à la politique qui a été tué par balle suite à une altercation entre jeunes Lmp et éléments Frci autour de la sécurisation d’un meeting du Pdci Rda. Cette guerre pour le Parlement se déroule sous une autre dimension.
Traite des marabouts et féticheurs
A l’approche des élections, s’il y a une corporation qui se frotte les mains, c’est bien les vendeurs de rêves et le monde des illuminés qui voient au-delà d’un regard ordinaire. Dans le cadre des législatives du 11 décembre, des choses très peu ordinaires se déroulent dans les états majors. Certaines sources que nous avons interrogées nous ont indiqué que dans le cadre de cette campagne, certains candidats ont effectué des déplacements dans la sous-région, pour solliciter les services de marabouts, féticheurs ou prêtres vaudou pour se faire élire ou pour se ‘‘blinder’’ contre les ‘‘missiles’’ de leurs adversaires. Certaines sources n’excluent pas aussi des manouvres mystiques pour hypnotiser l’électorat et se faire élire sans problème. Interrogé dans le cadre d’une enquête que nous avons publiée dans les colonnes de L’Expression quelques semaines avant le premier tour du scrutin présidentiel, le célèbre médium Aziz 47 dit recevoir de façon régulière des hommes politiques et des candidats avant toutes les élections. Son sanctuaire que nous avons visité en son temps dans les fins fonds de Yopougon Niangon Sud ne désemplissait jamais. « Je peux aider un homme politique à être élu s’il est vraiment sincère et sérieux, je suis capable de le faire élire à 100%. Je peux le faire parce qu’il y a des principes dans le code mystique qui me le permettent. Si je vais par exemple dans un marché et que je ramasse des ordures de ce marché ou celles provenant d’un autre lieu public mélangées à certains éléments qui cohabitent avec les êtres humains comme les mouches, je peux faire le travail. Quand je vais le faire, c’est seulement celui qui n’a jamais marché sur la terre, qui n’a jamais respiré, qui n’est pas né d’une femme ou qui n’a jamais été touché par une mouche qui ne votera pas pour le candidat que j’aurai préparé. Sinon dans le cas contraire, les électeurs voteront pour lui sans s’en rendre compte. Le problème, c’est que les gens ne sont pas sérieux. Quand tu finis le travail, c’est en ce moment ils n’ont plus le temps, ils sont toujours occupés ou ils sont tout le temps partis », avait indiqué ce ‘‘faiseur de député’’. Poursuivant dans son raisonnement, notre médium-féticheur dit avoir déjà « travaillé » pour des candidats et des grosses têtes de l’administration publique. « J’ai travaillé pour beaucoup d’hommes politiques et des hautes personnalités de l’administration. Mais notre domaine relève du secret, on ne peut pas tout dire ; sinon j’ai travaillé pour des ministres, députés, maires, préfets et sous-préfets», a ajouté Aziz 47. Vrai ou faux ? Seuls les candidats qui ont eu recours aux services des marabouts, féticheurs et autres mystiques sont à mesure de fournir une réponse.
Kra Bernard
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