En bref

STB : Le personnel en grève
Les employés de la Société de transport de Bonoua (Stb), ne sont pas contents de leur employeur, Philippe Kouassi. Pour le manifester, chauffeurs et convoyeurs ont décidé d'un arrêt de travail illimité depuis hier. Ainsi, toute la journée d'hier, les lignes qui partent d'Abidjan à Tiassalé, Dabou, Grand-Lahou, Grand-Bassam, Aboisso n'ont pu être desservies. « Pour une recette journalière de plus de 200 000 FCFA, nous ne percevons que 2500/jour. Les pannes sont également à nos frais », a indiqué sous le couvert de l'anonymat, un chauffeur. Il y a quelques jours, une dizaine de travailleurs a été renvoyée et l'affaire se trouve devant l'Inspection du travail.

Les femmes handicapées célèbrent les Tic
L'Union nationale des femmes handicapées de Côte d'Ivoire a organisé récemment, la journée des femmes handicapées et des technologies de l'information et de la communication (Tic). Le handicap physique, pour Anne Cécile Konan, présidente de l'association, ne doit pas être un frein à l'apprentissage des Tic. Car avec les Tic, les personnes ne pouvant se déplacer peuvent envoyer leurs préoccupations par mail et les voir se résoudre. Une étude est en cours, selon le Gouvernement, pour la défiscalisation du matériel informatique.



Enseignement Supérieur : Réhabilitation des salles de TD et “Amphis”, construction de pôle universitaire,…
Pourquoi l'université ne peut rouvrir avant septembre 2012
«Ma préoccupation n'est pas de sauver une année blanche. Mais plutôt d'œuvrer à la réhabilitation de l'université ivoirienne pour éviter les années académiques qui se chevauchent ». Ainsi s'exprimait le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Ibrahima Cissé Bacongo. Lors d'une visite de chantier des universités de Cocody et Abobo-Adjamé, le 16 juin dernier. Par ces propos, le Gouvernement veut éviter toute précipitation et offrir aux étudiants les meilleures conditions de vie et de travail dans les universités d'Abidjan. Le travail à abattre est colossal. Les travaux de réhabilitation de l'université de Cocody ont déjà démarré. Mais c'est la construction du pôle universitaire d'Abidjan qui traîne toujours. Le président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a annoncé récemment, lors d'une visite de travail dans la capitale béninoise que les universités rouvriront en septembre 2012. Si le Président Ouattara a choisi cette période pour la réouverture des ''amphis'' et salles de Travaux Dirigés (TD), c'est bien parce que cette date n'est pas fortuite. Elle fait suite à un rapport des experts du Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement (BNETD). Toute chose qui a suscité le courroux des différents syndicats estudiantins. Ces étudiants semblent ignorer l'état dans lequel se trouvait l'université depuis une décennie.

Etat des lieux

Jusqu'au dénouement de la crise post-électorale, les universités publiques de Côte d'Ivoire étaient minées par plusieurs maux. Notamment l'insuffisance des capacités d'accueil au regard des effectifs pléthoriques de plus en plus croissants chaque année. Selon les statistiques de la scolarité centrale de l'université de Cocody, en 2009, il y avait 55.850 étudiants pour une capacité d'accueil de 15.000 étudiants. Les différentes années blanches ont occasionné trois ans de retard par rapport à l'année académique en cours. L'université de Bouaké à Abidjan est en année académique 2008-2009. Huit UFR sur treize UFR à l'université de cocody sont en année académique 2009-2010. L'université Abobo-Adjamé est en année académique 2009-2010. A cela s'ajoute les graves difficultés d'ordre financier, administratif dues à des problèmes de management. Selon un rapport du Ministère de l'Enseignement Supérieur, plus de 5000 étudiants de l'université de Cocody cumulaient jusqu'à 16 ans d'inscription en continu et sans obtention de la licence. L'on déplore aussi une grande disparité entre le nombre d'étudiants inscrits (inscription académique) dans les UFR et le nombre d'inscrits à la scolarité centrale. Par exemple, l'ex -l'UFR de Lettres, Littérature et Civilisation (LLC) annonce 16.000 étudiants inscrits. Alors que ce sont seulement 13.000 qui sont connus des fichiers de la scolarité de l'université de Cocody. Soit un écart de 3000 étudiants. Le détournement dans les caisses de l'université de Cocody de la somme de 518 millions FCFA est passé sous silence et par pertes et profits. Et l'accroissement non maîtrisée des heures complémentaires, dont le coût total est estimé à 4 milliards FCFA, représente 20% de la masse salariale des enseignants et chercheurs. Soit 20 milliards FCFA. Concernant le site de l'université, il a fait l'objet de morcellement. Certaines autorités universitaires et organisations d'étudiants ont poussé l'outrecuidance jusqu'à vendre des lots relevant du domaine des universités, aussi bien à Cocody qu'à Abobo-Adjamé. Toute chose qui a abouti à la création des villages dans l'enceinte de ces universités. Cette situation déjà préoccupante a été aggravée par la crise post-électorale. A la faveur de cette crise, les infrastructures ont été gravement endommagées. Les équipements des bâtiments académiques, administratifs, techniques et socioculturels ont été tous emportés dans les actes d'auto-pillage. Dans le même temps, environ 28 000 bacheliers attendent leur première inscription. 19 000 étudiants sont issus des promotions 2009 et 2010. Et 9000 de la session 2011 du Baccalauréat. Ces étudiants viendront porter l'effectif à 112.000 personnes. La capacité d'accueil cumulée des universités publiques étant de 35.000 étudiants. En tout cas, tel est le contexte actuel dans lequel se prépare la prochaine rentrée académique. Elle se caractérise par des défis majeurs qui ne peuvent être relevés avant septembre 2012.

Simulation pour une rentrée au 03 septembre 2012

Le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en collaboration avec le Ministère de l'Economie et des Finances a essayé de faire une simulation basée sur une rentrée académique fixée au 03 septembre 2012. Ces ministères ont fait le constat selon lequel cela implique de nombreuses dispositions. Elles se résument essentiellement au décongestionnement de l'université de Cocody qui passe par la réhabilitation d'une part, de l'ex- Ecole Supérieure Interafricaine d'Electricité (ESIE) de Bingerville, à dédier notamment à une ou plusieurs UFR scientifiques (Mathématiques et /ou la physique). Et d'autre part, la réhabilitation de l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie Africains (IHAAA) de Treichville, susceptible d'être affecté aux étudiants des 3è cycles d'Histoire et de Géographie. Il est également prévu la construction de nouvelles infrastructures académiques dotées d'équipements nécessaires à Cocody, Abobo -Adjamé, Bouaké, Daloa et Korhogo.
Cette simulation a des avantages et des inconvénients. Comme avantages, il y aura un accroissement des capacités d'accueil des universités et la possibilité d'absorption des flux de bacheliers. A cela s'ajoute une meilleure maitrise des effectifs d'étudiants proches des standards internationaux. Mieux, l'Etat fera face aux différentes revendications sociales. Et cela aidera les universités à sortir définitivement du cercle vicieux des années en dents de scie. Toutefois ce scénario n'est pas sans conséquence. L'inconvénient, c'est que les étudiants vont encore attendre dix voire onze mois avant de fouler le seuil des salles de TD et Amphithéâtres. Cette situation (longue attente) entrainera inéluctablement une forte pression sociale avec en prime, la grogne des parents d'élèves. Les travaux à réaliser sont énormes afin de doter la Côte d'Ivoire d'universités répondant aux normes internationales. Le moins qu'on puisse écrire, c'est que les universités publiques ivoiriennes ne peuvent rouvrir avant septembre 2012. Et toutes les dispositions sont prises pour déboucher à terme sur des années académiques harmonisées.
Anzoumana Cissé