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Politique Publié le mercredi 21 décembre 2011 | Le Mandat

Cour pénale internationale/ Guillaume Soro (Premier ministre) : “Je ne suis pas inquiet”

© Le Mandat Par Emma
Reconstruction: Guillaume Soro et Madani Tall donnent le coup d`envoi des travaux de construction de l’échangeur du carrefour de la Riviéra 2
Vendredi 25 Novembre 2011. Abidjan, Cocody. Le Premier ministre Guillaume Kigbafory Soro et le Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, M. Madani M. Tall au lancement officiel des travaux de construction de l’échangeur du carrefour de la Riviera II
Dans un entretien exclusif accordé à la Voix de l’Amérique (Voa), le Premier ministre Guillaume Soro répond, sans faux fuyant, aux questions d’un journaliste, lors de son séjour américain. Que feriez-vous, Monsieur le Premier ministre, si votre nom est sur la liste d’Ocampo ? «Madame, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas inquiet ! Je ne suis pas juge ; la Cpi a le droit, la liberté et le soutien du gouvernement pour faire toutes les investigations, sur l’ensemble du territoire. S’il s’avère que quelqu’un est inculpé, il sera transféré », a souligné Guillaume Soro. Même si les Ivoiriens attendent toujours que justice soit faite, depuis les exactions commises par les Forces nouvelles en 2002, l’attentat contre son avion en 2007, (dont on ne connait toujours pas les auteurs) ou les récentes exactions dans l’Ouest, notamment. « En 2000, il y a eu des tueries, en 2002 une rébellion, mais on a eu une loi d’amnistie et un accord politique qui a absout les faits. En 2010, nous avons constaté, malgré cette loi et ces accords politiques, que certains passent outre la volonté du peuple pour faire le pardon et la réconciliation », a expliqué Guillaume Soro. Il a rappelé que les Forces nouvelles ont demandé pardon. « Quand j’ai été nommé Premier ministre en 2007, publiquement, j’ai demandé pardon à la nation ivoirienne pour tous les torts qui ont été causés par mon fait ou par le fait d’autres personnes. Parce qu’on ne peut pas être un dirigeant politique sans nuire quelque fois. Celui qui dit qu’il a été dirigeant politique et qu’il n’a jamais nui, il ment ! ». Rétablir la cohésion sociale du pays n’est pas toujours une tâche facile. Le processus de réconciliation nationale est au point mort depuis le transfèrement, fin novembre, de l’ancien président Laurent Gbagbo à la Cpi. Ses partisans du Fpi ont suspendu leur participation à cet exercice, en signe de contestation, et demandent la libération de leur leader. Pour le Premier ministre Soro, pas la peine de parler d’arrestation controversée : l’ancien président a été arrêté, traité avec dignité et transféré à la Cpi, là où il aura un procès juste et équitable. Et de renchérir : «Si en 2000 la Cpi était intervenue après le massacre d’Ivoiriens et l’assassinat du général Guei et sa famille etc., peut-être que l’on n’aurait pas connu les victimes de 2010. Il faut stopper l’impunité et c’est la responsabilité de l’Etat de Côte d’Ivoire. M. Gbagbo est l’auteur de tragédies, 3000 morts, il mérite d’être à la Cpi». Guillaume Soro martèle depuis quelque temps que « toute personne inculpée par la Cpi, de quelque bord que ce soit, sera livrée par le gouvernement ». Que dire alors de la nouvelle configuration du paysage politique ? Quelle place y occupera Soro Guillaume ? Le Rdr, le parti du président Ouattara va dominer, de manière écrasante, le prochain Parlement qu’il promet démocratique et consensuel, après la victoire aux récentes législatives du 11 décembre. « Je suis à la disposition du président de la République. Seul élu, c’est à lui de former son gouvernement et je suis à sa disposition pour toute responsabilité qu’il voudra bien me confier ». Et s’il choisissait d’honorer sa promesse faite au Pdci de désigner un chef de gouvernement dans ses rangs? Même réponse. Et si, comme certains le pensent, le président Ouattara optait pour l’idée très « in » en Afrique en ce moment de modifier la constitution pour créer un poste de vice-président qui vous sera confié ? Même réponse, avec un léger sourire. Le Premier ministre Guillaume Soro dit qu’il n’est pas question de créer son propre parti. Ni de se présenter à la présidentielle de 2015 ou 2020. « A chaque jour suffit sa peine. Je suis Premier ministre, je vais bientôt siéger à l’Assemblée nationale, ce sont déjà des tâches prenantes pour penser à une présidentielle dans cinq ou dix ans. ». D’ailleurs, le Premier ministre Guillaume Soro admet qu’il n’a même pas le temps d’être tout simplement « Guillaume Soro ». « Commencer la politique à 20 ans, vous n’avez pas le temps de construire une vraie famille, de vous consacrer à vous-même. Nous avons perdu notre jeunesse », dit-il avec regret.

Patrick N’Guessan
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