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Société Publié le mercredi 21 décembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Vavoua / Après les tueries : LIDER dénonce le silence de la communauté internationale

Les 17 et 18 décembre 2011, les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), armée régulière créée par Alassane Ouattara par ordonnance du 17 mars 2011, ont tué 6 civils à Vavoua. Après avoir bastonné à mort un jeune homme, les FRCI ont réprimé dans le sang une marche de protestation des populations venues réclamer le corps, tuant 5 personnes et faisant de nombreux blessés.

Ces faits ont été relatés dans toute la presse nationale du lundi 19 décembre 2011. Quelques jours auparavant, d’autres éléments des FRCI se sont illustrés en effectuant une descente armée au Plateau, afin de libérer manu militari certains de leurs collègues placés en détention pour trafic de drogue. Ces événements ne sont malheureusement pas isolés.

Des faits similaires ont été constatés ces derniers temps à Abidjan, Dabou et Guiglo, pour ne citer que ceux-là. Face aux actes odieux posés par son armée, le Président Ouattara a jugé opportun d’annoncer hier qu’il donnait 48 heures aux chefs militaires et ministres pour y mettre fin et ordonner le retour immédiat des chefs d’unité dans leurs régions d’origine. LIDER s’interroge sur la sincérité de cette sortie du chef de l’Etat, dans la mesure où c’est au mois d’avril 2011 que Monsieur Ouattara avait promis aux Ivoiriens que les militaires seraient encasernés sous deux mois.

Entre le temps de cette promesse et celui de la déclaration d’hier, qui prend toutes les allures d’une dénonciation de façade, huit mois se sont écoulés durant lesquels les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ont semé avec constance, au vu et au su de tous, la terreur, la désolation et la mort dans les villes et les villages de Côte d’Ivoire, et ont même, en dépit de ce triste curriculum, été chargées par le Président de la République d’assurer la sécurité des élections.

Le chef de l’Etat semble tellement en phase avec les actes en violation du droit international commis par son armée, qu’il a fait la promotion systématique de tous les chefs et criminels de guerre déjà dénoncés par le peuple ivoirien et les organisations humanitaires internationales, fermant les yeux sur les exactions qu’ils commettent, quand il ne nie pas sur les chaînes de télévision étrangères la véracité des accusations portées à leur encontre. Par ailleurs, la question se pose : Qui va-t-on arrêter ? Les lampistes qui ont tiré ou ceux qui, ayant reçu pour mission de désarmer les milices et d’encaserner les militaires au plus tard à la fin du mois de juin 2011, continuent de les entretenir? LIDER s’incline devant la mémoire de toutes les victimes innocentes des FRCI, renouvelle ses condoléances à toutes les familles éplorées, exprime sa compassion et son soutien au peuple tyrannisé de Côte d’Ivoire et lui réaffirme son engagement à tout mette en œuvre pour le retour à l’Etat de droit, à la justice et à la démocratie en Côte d’Ivoire.

LIDER condamne avec la plus grande énergie les exactions barbares et les violences meurtrières perpétrées par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et exige que les coupables et responsables soient arrêtés, traduits en justice et subissent toute la rigueur de la loi. LIDER demande à l’armée de Côte d’Ivoire de se limiter strictement au rôle qui lui est dévolu, à savoir la protection des frontières territoriales.

LIDER rappelle au Président Ouattara que la personne humaine est sacrée et que son devoir constitutionnel est de protéger les populations de Côte d’Ivoire et non de les faire massacrer par l’armée. LIDER appelle les Nations Unies, à travers l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), à s’investir davantage dans sa mission de protection des populations civiles et à prendre les dispositions nécessaires pour que les auteurs de ces crimes commis au regard du droit international ne restent pas impunis, conformément à leur mandat en Côte d’Ivoire.

LIDER déplore que jusqu’ici, aucune réaction de la communauté internationale n’ait été enregistrée pour s’indigner des crimes sanglants au regard du droit international commis par l’armée régulière à l’endroit des populations civiles de Côte d’Ivoire, comme elle le fait ailleurs dans le monde pour le même type de comportement.

Fait à Abidjan le 20 décembre 2011
Pour la Direction du Parti
Benson De Gnacabi
Délégué National à la Communication
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