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Politique Publié le jeudi 22 décembre 2011 | Le Patriote

Après les élections législatives/ Amadou Soumahoro (Secrétaire général du RDR) à propos des contestations:

© Le Patriote
M. Amadou Soumahoro, le secrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR)
“Le RDR est déterminé à protéger sa victoire par tous les moyens”
Les élections législatives sont terminées. Le RDR en est sorti grand vainqueur avec une majorité absolue à la clé. Nous avons rencontré son Secrétaire général. Dans cet entretien, le ministre Amadou Soumahoro parle de la victoire de son parti, des contestations au sein du RHDP, du taux de participation et de l’absence du FPI à ces élections. Interview.

Le Patriote: Monsieur le Secrétaire général, votre parti, le RDR, est sorti victorieux des dernières élections législatives avec à la clé la majorité absolue. Quel commentaire faites-vous sur ces résultats?
Amadou Soumahoro: Nous sommes très heureux. Il n’y a pas de commentaire particulier. Si ce n’est seulement la satisfaction d’avoir pu donner une majorité confortable au chef de l’Etat. Je crois que c’est fait. Les objectifs sont atteints. Maintenant, le président Alassane Ouattara pourra dérouler l’ensemble des actions qu’il a promis à la Nation ivoirienne. Cependant, je voudrais aussi dire que ces résultats démontrent que le peuple ivoirien dans sa majorité avait voté pour le président Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle, contrairement à ce que certaines personnes voulaient faire croire. Les Ivoiriens ont confirmé le choix du programme de gouvernement que le président de la République avait proposé pendant la campagne présidentielle. Je voudrais aussi rassurer les Ivoiriens que le RDR reste profondément RHDP et nous continuerons de travailler la main dans la main avec nos partenaires du RDHP. Il est vrai que c’est le RDR qui a remporté ces élections législatives. Mais, c’est aussi la victoire du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix.

LP : Vous avez parlé tout à l’heure du RHDP. Mais à peine les résultats tombés que des voix s’élèvent pour dénoncer des cas de fraudes et de tricherie, notamment au sein de certains partis du RHDP. Ne pensez-vous pas que cette situation puisse mettre à mal la cohésion en votre sein?
AS: Non. Mais, nous aussi, nous avons des cas de fraudes que nous avons constatées. Logiquement, nous devions prétendre saisir le Conseil constitutionnel pour que justice soit rendue. Mais je pense qu’il faut savoir raison garder. Pour moi, la plupart de ces plaintes sont celles de mauvais perdants. Vous avez toutefois raison de vous préoccuper du fait que cette situation puisse mettre à mal la cohésion au sein du RHDP. Mais il faut rappeler que l’alliance qui crée le RHDP a une grande importance pour notre pays. Le RHDP est ce creuset qui assure la paix et la stabilité à notre pays, la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, nous allons au-delà de ces faits ponctuels pour regarder ce qui est essentiel pour notre pays et pour la paix entre les Ivoiriens. Nous sommes des enfants de Félix Houphouët-Boigny et nous pensons que chacun doit savoir raison garder dans les initiatives que nous prenons dans le contexte actuel. Il y a eu des élections transparentes et paisibles. La quasi-majorité de la communauté internationale les reconnait. Il ne serait donc pas bien que ce soit de nous que viennent les troubles. En tout état de cause, le RDR reste vigilant et est déterminé à protéger sa victoire. Là-dessus, il reste ferme. Et cela doit être compris tant par ses adversaires que par ses partenaires. Il compte mettre tous les moyens en œuvre afin de ne pas être privé de cette belle victoire.

LP : On n’a aussi épilogué sur le taux participation relativement bas. Certains estiment que cela est dû au refus du FPI de prendre part aux législatives. Quand d’autres pensent que cela vient du choix de certains candidats que le RDR a fait pour ces élections.
AS : Le taux participation ne souffre d’aucun commentaire. Car le taux de participation des élections législatives de 2011 est supérieur à celui des élections législatives de 2001. Cela n’a pas empêché l’Assemblée nationale d’alors de bien fonctionner. En outre, ce taux avoisine ceux des autres pays au cours d’élections similaires. Le taux obtenu qui est de 36,5% est un taux tout à fait normal et qui n’enlève en rien la légitimité au futur parlement. Je crois c’est une polémique inutile. Par ailleurs, on entend dire que c’est le mot d’ordre de boycott du FPI qui en est à l’origine. Je ne le crois pas. Car l’objectif du FPI, en lançant de mot d’ordre, était d’atteindre un taux de participation très bas. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ces dirigeants se sont précipités pour annoncer un taux de participation totalement faux de 14%. Je crois qu’il y avait l’intention du FPI. Mais s’il y a eu la réaction des Ivoiriens. Le taux de participation est celui-là même qui est enregistré un peu partout à travers le monde en pareille circonstance. Dans ce cas-là, toute polémique à la matière est inutile. Cette Assemblée nationale a une légitimité totale et elle le mettra à la disposition du chef de l’Etat pour qu’il puisse opérer les changements majeurs qu’il faut pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa vraie place dans le concert des Nations.

LP : Est-ce que l’absence du FPI n’enlève pas un peu de légitimité à cette Assemblée?
AS : Est-ce l’absence du RDR aux élections législatives de 2001 a enlevé la légitimité à l’Assemblée nationale issue de ces élections. Je dirais non. Toute chose étant égale, cette polémique est absolument inutile. Le FPI représente ce qu’il représente. Nous pensons plutôt que c’est parce que le FPI a eu certainement peur d’enregistrer une cuisante défaite qu’il n’a pas voulu se présenter. Nous ne voulons pas aller dans la recherche des raisons qui ont amené le FPI à ne pas aller à ces élections législatives. Mais en tout état de cas, nous pensons qu’il a assumé sa décision en tant parti autonome. Mais il n’en demeure pas moins que le chef de l’Etat et moi-même en tant que secrétaire général par intérim du parti, nous avons tout mis en œuvre pour que le FPI participe à ces élections législatives. Dans le sillage du Président de la République, chacun d’entre nous a essayé de convaincre nos amis du FPI à prendre part à ces élections législatives. Mais c’est un parti indépendant et souverain. Il a pris une décision. Qu’il en assume les conséquences.

LP : Vous avez été fêté lundi dernier par les militants et les militantes de votre parti. Est-ce à dire que cette victoire, vous la considérez comme une victoire personnelle?
AS : Non, je n’ai pas été fêté. Les militants et moi, nous avons fêté le président de la République. Attention donc, il y a nuance. Cette victoire, nous l’avons dédié au président de la République. Effectivement, nous l’a dédions au chef de l’Etat qui nous a formés et qui a façonné ce parti comme un parti de vainqueurs et de gagnants. Il a fait du RDR une véritable machine politique et électorale. Pour vous dire, loin d’être une victoire personnelle, la victoire du RDR à ces élections législatives est une victoire collective que nous dédions tous au chef de l’Etat qui, en tout état de cause, a été l’homme orchestre et le demeure d’ailleurs, de notre philosophie politique.

LP : Au cours de cette fête, nous avons constaté que vous avez invité ceux qui ont été élus. Mais aussi ceux qui ne l’ont pas été. Quel message vouliez-vous faire passer en faisant cela ?
AS : C’est le message de la famille. Parce que le RDR est une famille politique au sein de laquelle souffle un esprit. L’esprit de la solidarité et du partage. Vous-même, vous avez vu que ceux qui ont perdu, ont partagé la joie de ceux qui ont été élus. Et ceux qui ont été élus, ont partagé la peine de ceux qui ne l’ont pas été. Si peine il y a. Car, eux-mêmes ont dit qu’ils n’éprouvaient que de la joie. Le parti pour lequel ils se sont battus pendant plus de 15 ans, est désormais majoritaire à l’Assemblée nationale. Donc, c’était ce message de partage et de rassemblement que j’avais voulu faire passer en disant que c’est une fête qui rassemblait ceux qui ont gagné et ceux qui ont perdu. Et c’est cet esprit de solidarité que nous a enseigné le président de la République tout au long du parcours que nous avons fait à ses côtés lorsqu’il animait au quotidien le Rassemblement des Républicains.

LP : Aujourd’hui, il y a des cadres proches du RDR qui sont allés en indépendants. Que comptez-vous faire de ceux qui ont été élus sous cette étiquette ?
AS : Nous sommes une case ouverte. Certes, nous n’avons approuvé ces cas que nous assimilons à des cas d’indiscipline. Mais les élections sont terminées. Nous allons en tirer les leçons. Ceux des cadres qui veulent rejoindre la case verte, seront les bienvenus. Ils ont fauté, il appartiendra à la direction du parti d’en tirer les leçons et les conséquences. En tout état de cause, le RDR est majoritaire à l’Assemblée nationale. Mais il n’est jamais suffisamment de trop d’accepter les enfants de la même famille dans la maison du père. En tant que secrétaire général du parti, je voudrais les rassurer qu’ils seraient les bienvenus. Mais, cela n’empêcherait pas la direction du parti de tirer les leçons et les conséquences de ces comportements pour l’avenir. Pour terminer, je voudrais remercier l’ensemble des militants du RDR pour leur mobilisation exemplaire et pour avoir suivi le mot d’ordre de leur direction. C’est ce sens très élevé de la responsabilité qui a permis au RDR d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Je ne saurais terminer cette interview sans rendre un vibrant hommage au président de la République auprès de qui nous avons beaucoup appris et grâce à l’enseignement de qui tout ceci a été possible. Je voudrais lui réitérer notre attachement indéfectible et lui assurer du soutien du Rassemblement des Républicains à sa politique, à sa vision et à ses ambitions pour notre pays. Je voudrais enfin lancer un appel à l’ensemble des militants du RDR pour qu’ils restent mobilisés et déterminés pour les échéances futures. Puisque c’est cela aussi la vie des partis politiques qui est un éternel recommencement. On finit une échéance, mais on n’affronte un autre défi. Et les prochains défis, ce sont les prochaines échéances électorales. Nous leur faisons confiance. Qu’il fasse aussi confiance en leur direction.

Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
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