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Politique Publié le mercredi 28 décembre 2011 | Nord-Sud

Désiré Adjoussou, président du Comnat-Ci : « Il y a beaucoup d’armes en circulation »

Le général Désiré Adjoussou, le président de la Commission nationale de lutte contre la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre (Comnat-Ci) s’est inquiété, hier, sur Onuci-fm, du nombre élevé d’armes illicites qui circulent.

Les armes légères et de petit calibre pour l’homme de la rue, qu’est-ce que c’est, précisément ?

Je serai simple, nous entendons par arme légère, une arme pouvant être utilisée par une ou plusieurs personnes travaillant en équipe. Une arme de petit calibre est une arme individuelle. Vous pouvez la porter seul, vous êtes seul à l’utiliser. C’est à la portée de l’individu.

Quel est l’ampleur de la circulation de telles armes, le problème est-il sérieux ?

Sérieux, je le disais toujours : il y a une trentaine d’années que la Côte d’Ivoire est frappée par cette prolifération et cette circulation illicite d’armes légères et de petit calibre. Nous avons comme référence, les opérations ‘’coup de poing’’ avec le ministre Ouasséna Koné, en 1978. Et puis après, en 1988, nous avons eu des opérations ‘’sécurité et paix’’, où on demandait à tous les Ivoiriens de venir aider les forces de défense et de sécurité. C’est parce que les clignotants étaient déjà au rouge. Et quand on part de 1978 à maintenant, il y a bien plus de 30 ans.

Et avec la crise de 2002 à aujourd’hui ?

La crise politico- militaire, les crises qu’a connues la Côte d’Ivoire de 1999 à 2011, puisque nous sortons d’une grave crise. Cette crise a exacerbé cette circulation illicite d’armes légères. Et, c’est avec ces armes légères que nous avons fait la guerre. Quand vous prenez un fusil d’assaut comme un AK 47, qu’on appelle kalach, mais elle a servi à faire la guerre. Elle est une arme de petit calibre.

Beaucoup sont en circulation aujourd’hui ?

En effet, à telle enseigne que le problème de la circulation des armes légères est devenu en Côte d’Ivoire un problème de sécurité publique.

Mon général, vous êtes à la tête d’une structure qui est justement en charge de lutter contre la prolifération de telles armes et vous avez organisé du 20 au 21 décembre 2011 un atelier en direction des points focaux. Ces points focaux, c’est quoi exactement ?

Les points focaux, ce sont les membres de la société civile sur tout le territoire national et qui appartiennent tous au réseau d’action de lutte contre les armes légères. C'est-à-dire le Rasalao-ci qui travaille surtout au sein de la société civile. Donc, nous avons dit qu’il va falloir sensibiliser tout ce monde, former tout ce monde pour qu’ils nous aident dans notre travail sur le terrain.

En substance, qu’est-ce qui leur est inculqué ?

D’abord, nous sommes partis de quoi ? Je vous dis rapidement. Nous avons élaboré des projets avec la contribution des acteurs nationaux et internationaux, impliqués dans la lutte. Imposer d’urgence la sensibilisation de collecte, et de destruction d’armes et de minutions. Ce projet vise à contribuer à l’amélioration de l’environnement sécuritaire en vue de la consolidation de la paix, en luttant contre cette circulation. Maintenant que nous sommes prêts à aller sur le terrain pour la mise en œuvre de ce projet, il faut que nous travaillions avec la société civile. Il faut que ceux qui ont des armes viennent les déposer volontairement aux endroits préalablement indiqués.

Aux détenteurs de telles armes, quelle garantie leur donner de manière à les amener à les déposer volontairement ?

Il y a tout ce que fait l’Etat en termes de sécurisation. Si l’individu a dû s’armer dans les circuits parallèles, c’est parce qu’il se dit que l’Etat n’arrive pas à assurer sa sécurité. Et maintenant, cela se fait de plus en plus. C’est vrai que l’Etat ne peut pas être partout, les forces de l’ordre ne peuvent pas être partout sur le territoire, derrière chaque individu, mais beaucoup de choses sont en train d’être faites. L’actualité le témoigne.

Quels sont l’appel et le message que vous adressez aux Ivoiriens ?

Je dirais simplement que les Ivoiriens ont trop souffert. Depuis 1999, nous sommes comme le disait l’autre dans les magnans. Nous avons amorcé un processus, nous avons fini avec la crise. Nous amorçons un processus pour le bien de tous les Ivoiriens. Il faudrait que chacun se dise que la lutte contre les armes légères est son affaire, et fasse l’effort de déposer son arme s’il ne la détient pas de manière régulière.

Propos recueillis par O.T. (stagiaire)
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