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Société Publié le mardi 3 janvier 2012 | Le Patriote

Supposée attaque du village de Didier Drogba / Les habitants de Niaprahio : “Nous n’avons jamais été attaqués par les FRCI”

“Le village de Didier Drogba attaqué par le FFCI.» Le scoop annoncé à sa «Une» par le journal de la défunte refondation ‘’Notre Voie’’ dans sa parution du mercredi 21 décembre 2011, n’en était pas un. Suite à cette information, nous avons décidé d’aller à la rencontre des populations du village de la star ivoirienne de football, pour savoir ce qui s’est réellement passé. Ce vendredi 23 décembre 2011, il est 17 h 35 quand nous foulons le sol de Niaprahio, sur l’axe Gagnoa-Guibéroua. Le minicar à bord duquel nous avions pris place dans la capitale de la région du Gôh, il y a une quarantaine de minutes, démarre pour continuer son voyage après notre descente à environ deux kilomètres de Guibéroua. A peine descendu, nous faisons face à un terrain de football où les petits garçons tapent dans le ballon. Des futurs Drogba, certainement. Nous approchons un homme d’une cinquantaine d’années arrêté en bordure de route pour nous indiquer chez notre tutrice, Mme Colette Pellaud Lakpé, native du village. C’est volontiers que notre interlocuteur nous conduit au lieu recherché. Pressé par l’envie de savoir la vérité sur la supposée attaque du village, nous mettons le cap sur la place publique où des jeunes jouent également au foot, juste après une gorgée d’eau prise pour étancher notre soif. «Ici nous sommes en paix depuis des mois. Les FRCI ne rentrent pratiquement pas dans notre village. Nous vivons tranquilles dans ce village. Aucun élément FRCI n’est venu ici pour attaquer qui que ce soit. En tous cas, moi, je ne sais pas de quelle attaque les gens parlent», marque son étonnement un jeune d’une vingtaine d’années, qui a souhaité garder l’anonymat malgré notre insistance de savoir son nom, car dira-t-il «je ne sais pas qui vous êtes». En effet, c’est dans une bourgade pleine de vie et d’animation, à cette veille de la fête de Noël, située à quelques encablures de la ville de Guibéroua que nous avons mis pied. Avec la tombée de la luit, nous avons décidé de rentrer nous reposer pour remettre le couvert le lendemain. Cependant, au cours de la nuit, nous avons fait un tour à la ‘’cour des grand’’ le seul maquis du village. Les deux baffes installées à l’extérieur et à l’intérieur de la bicoque, libèrent des sons du terroir depuis la cabine musicale pilotée par un disc joker. La bière coule à flot et les clients ne crachent pas sur leur plaisir de savourer leur joie à travers des pas de danse. «La vie est belle ici. Nous n’avons pas de problèmes. Moi je m’éclate quand j’en ai l’occasion», se réjouit, un danseur plein de vitalité et de talent. Comme lui, plusieurs habitants ont définitivement passé le trait sur le passé pour scruter l’horizon avec espoir. «Nous sommes dans le village de Didier Drogba et certaines personnes pensent qu’ils doivent mêler le nom de ce village à des mensonges pour je ne sais quelle raison. Sinon depuis avril que les FRCI sont venues ici pour nous dire de déposer les armes pour ceux qui en avaient dans leurs domiciles, elles ne sont plus revenues. C’est quelques rares fois que des soldats passent ici. Même dans ce cas, ils ne passent que des petites minutes et se retirent sans bruits. D’où vient-il qu’on veuille leur coller une image négative? C’est méchant. Ceux qui font cela ne pensent même pas à nous. Ils ne nous aident pas avec ces mensonges. Parce que les FRCI estiment que les informations partent d’ici et que nous voulons les salir. Cela n’est pas fait pour des bonnes relations entre nous et les FRCI», s’insurge Lézou Franck Armand. Le jour de Noël après la messe, nous faisons un tour dans la cour du père de Didier Drogba. Le maître des lieux est absent. Nous sommes accueillis par le cousin de la méga star, Drogba Marc-José, dans une imposante demeure. Assis en compagnie de ses frères devant un téléviseur, le gaillard avec des traits de ressemblance avec son cousin, nous demande l’objet de notre présence et nous le lui dévoilons. «J’ai effectivement reçu de nombreux coups de fil d’Abidjan et d’autres villes. J’étais surpris devant l’information d’attaque de Niaprahio par les FRCI. Ce n’est pas vrai. Aucune attaque ne s’est produite ici. Depuis que les FRCI sont venues nous demander d’aller déposer les armes aux premières heures de leur arrivée ici, il n’y a jamais eu d’attaque. Je ne sais pas d’où cette information est venue. Sinon, il n’y a rien eu ici. Peut-être que les gens confondent les villages. A Niaprahio, il n’y a jamais eu d’attaque des FRCI», a-t-il précisé. Avant de faire remarquer que le village qui vit dans la tranquillité est plutôt attentif à la dernière Coupe d’Afrique des Nations que va disputer en janvier prochain, son fils prodige. Selon lui, les habitants attendent beaucoup de Didier Drogba lors de cette CAN. «Nous souhaitons que la Côte d’Ivoire remporte cette coupe. Ce qui permettra à cette génération de joueurs de finir leurs carrières en beauté. Surtout pour Didier, il lui faut cette coupe sinon il aurait joué sans la moindre coupe africaine. C’est pourquoi, tout le village est mobilisé pour la CAN. Chacun veut suivre les matches en direct et ceux qui ont leurs téléviseurs en panne s’emploient à les réparer pour ne pas rater un seul instant de la compétition continentale», a-t-il souligné. De son côté, le Commissaire de police Koffi, nouvellement affecté à Guibéroua est également surpris par cette information d’attaque de Niaprahio par les FRCI. «Je ne sais pas si les gens font allusion aux exactions. Il y a quelques attaques armées ici et là. Mais s’agissant des descentes armées dans les villages, il faut dire qu’elles ne se passent plus depuis longtemps. Je suis étonné de cette nouvelle d’attaque de Niaprahio. J’avais mes hommes sur le terrain, ils ne m’ont pas signalé un seul cas d’attaque d’hommes armés dans un village. C’est dans la ville de Guibéroua qu’il y a eu deux braquages», a-t-il souligné. Tout en plaidant auprès des autorités pour recevoir des moyens adéquats pour ses hommes dans l’accomplissement de leur tâche de sécurisation de cette zone cacaoyère.
Lacina Ouattara,
envoyé spécial à Niaprahio
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