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Politique Publié le mardi 24 janvier 2012 | L’Inter

Violences au meeting du Fpi : Qui sont ces jeunes qui mettent Ouattara en difficulté ?

Le Front populaire ivoirien (FPI) est-il interdit de manifestation publique sur le territoire ivoirien ? Difficile à dire. Si du côté des autorités étatiques, le choix semble désormais fait pour accorder un espace à l'ancien parti au pouvoir, ce n'est cependant pas le cas avec certains groupes de jeunes, qui eux sont très réfractaires à tout ce qui sonne Fpi ou pro-Gbagbo. En tout cas, ces jeunes, encore sans visage officiel, se sont déjà illustrés plus d'une fois pour mettre fin, par la violence, aux manifestations des partisans de l'ex-président ivoirien déchu le 11 avril 2011. A Koumassi-campement, à Port-Bouët, et à Yopougon le samedi 21 janvier dernier, ces anti-Fpi ont fait parler d'eux. Qui sont-ils ? De qui répondent-ils ? Que recherchent-ils ? Agissent-ils d'eux-mêmes ou sont-ils poussés dans le dos par des caciques du nouveau régime tapis dans l'ombre ? Le mystère reste entier. Comme le commando invisible qui a semé la terreur pendant la crise post-électorale dans les rues d'Abobo, notamment contre les ex-Forces de défense et de sécurité (Fds), ces individus sans nom se positionnent de plus en plus comme la bête noire du Fpi. Pour certains observateurs, il ne s'agit ni plus ni moins que des militants du Rassemblement des républicains (Rdr), des ultra du camp Ouattara qui ne veulent point entendre parler des refondateurs. Ce serait donc une sorte de vengeance que ceux-ci voudraient infliger aux anciens tenants du pouvoir et à leurs partisans, qu'ils considèrent comme leurs bourreaux d'hier. Faut-il le rappeler de nombreuses exactions contre des populations, imputées à des partisans de l'ancien régime sont encore fraîches dans les esprits. Des victimes restées silencieuses pendant les dix années de règne de la refondation sont décidées à laisser exploser les colères et les ressentiments contenus durant toutes ces années. Pour le cas spécifique de Yopougon, un jeune homme interrogé sur l'attaque du meeting du Fpi le samedi dernier, n'a pas manqué de rappeler l'attaque du siège du Rdr au quartier Wassakara dans la nuit du 02 décembre 2010, faisant des morts. Il justifiait ainsi les violences contre les militants du Fpi le samedi dernier. Pour ce jeune, et bien d'autres encore, « il n'est donc pas question de laisser ceux qui nous ont tué hier, venir parler ici et même nous insulter. Nous ne pouvons pas l'accepter », martèle t-il sous couvert de l'anonymat. Les concepts de démocratie, de liberté d'expression ou d'association ne figurent pas encore dans leur vision. Ils veulent en découdre, arguant avoir trop subi sous la refondation. A l'analyse, la consigne semble claire au niveau de ces partisans d'Alassane Ouattara. C'est du tout sauf du Fpi. Sans attendre des mots d'ordre particuliers de la direction du parti ou encore en allant contre certaines directives, ces jeunes ont décidé de se faire justice en traquant les manifestants du Fpi partout où ils se trouvent. D'autres analystes pensent plutôt que tout cela est planifié et obéit à une stratégie bien huilée et destinée à casser l'opposition. De gros bonnets du régime paieraient ainsi les services de ces jeunes sans nom pour accomplir le boulot. Du côté du Fpi, on n'a pas cherché loin : les agresseurs du samedi sont des supplétifs des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) qui n'ont pas eu leurs tickets d'entrée au sein de la grande muette et qui vont constituer l'effectif de l'armée de réserve créée par Alassane Ouattara. L'ancien ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan, président du comité d'organisation du meeting du samedi dernier, pense que ces jeunes, qui ont participé à la guerre post-électorale, constituent le commando mis en place pour freiner l'avancée de l'opposition. Chacun y va donc de son commentaire et ses accusations. Une chose reste cependant constante, c'est que ces assaillants ne laissent aucun signe formel permettant de les identifier de façon précise. Ni tee-shirts à l'effigie d'un parti politique, ni pancarte de militant. Ils sont en civil et tels des miliciens, ils se fondent dans la masse, et après leur forfait, ils disparaissent dans la nature pour réapparaître à une autre occasion. Dans tous les cas, leurs actes ne rendent pas service au nouveau régime, qui veut montrer pattes blanches après la crise post-électorale. Le président ivoirien Alassane Ouattara fait la promotion de la démocratie et de l'Etat de droit à chacune de ses sorties. Il appelle les exilés à rentrer au pays, estimant que la paix et la sécurité sont de retour et que la démocratie est en marche. Les violences perpétrées contre les militants du Fpi sont de nature à casser l'élan du N°1 ivoirien.

Hamadou ZIAO
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