18è Sommet de l’Union africaine demain à Addis-Abeba : Elections, intégration et coopération au menu

Addis-Abeba est aux couleurs africaines. En prélude au 18è sommet des chefs d’Etat et de gouvernements prévu demain, les drapeaux de la quasi- totalité des pays du continent flottent dans les rues de la capitale éthiopienne. Les délégations affluent de l’Afrique, de l’Europe et d’Asie, pour assister à la rencontre qui se veut prometteur pour l’avenir des peuples africains. L’ambiance de grands jours qui règne dans la ville, laisse présager que la réunion de l’organisation panafricaine est très attendue. Selon des sources diplomatiques sur place, le sommet des décideurs de l’Afrique promet de grandes résolutions dans le sens de la coopération entre les Etats-membres de l’Union Africaine d’une part et le reste du monde d’autre part, de l’intégration réussie entre les pays africains pour lutter efficacement contre la famine, les guerres, la piraterie, le terrorisme. Le clou de la rencontre, il faut le signaler, reste incontestablement l’élection du président de la Commission de l’UA. Deux candidats, notamment le président sortant, le Gabonais Jean Ping et la Sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma sont en complétion. Pendant que les commerçants, les chauffeurs, les hommes d’affaires … du fait de la grande affluence des délégations se frottent les mains et que les organisateurs procèdent aux dernières touches pour la réussite de l’évènement, la campagne entre les deux candidats au poste de président de la commission de l’UA bat son plein. Chaque camp joue à fond la carte du triomphe. Une âpre bataille diplomatique est engagée de part et d’autre. Selon les partisans de Jean Ping qui se sont confiés à Panapress, qui fait des éditions spéciales sur le sommet, leur candidat est presque assuré d’obtenir la majorité absolue lors de l’élection. Une certitude découlant bien sûr, de l’offensive diplomatique menée à Addis- Abeba depuis quelques jours. En face d’eux, la ministre de l’Intérieur de l’Afrique du Sud veut compter sur le soutien de la partie australe de l’Afrique pour rafler la mise. Celle qui a placé sa candidature sous le signe de la réforme de l’organisation continentale, table également sur une communication agressive. Ses perspectives pour l’UA sont résumées et distribuées gratuitement aux délégations qui arrivent et surtout aux journalistes reporters qui ont fait le déplacement. La bataille est engagée mais, il faut attendre la fin du sommet pour avoir le nom du nouveau président de la Commission de l’UA. Entre temps, les préparatifs vont bon train. Les ambassadeurs qui balisent la réunion en faisant des propositions au Conseil exécutif pour examen se sont réunis mardi et le conseil exécutif leur a emboîter le pas le jeudi pour porter un regard sur les propositions qui ont été faites. Au vu des résultats des deux réunions, il est quasiment certain que les questions administratives, financières et juridiques de l’institution panafricaine, la coopération avec les autres groupes régionaux, l’évaluation des décisions des sommets antérieurs et la ratification des traités de l’UA par les pays membres seront mises sur la table des discussions. Les sources de financent et la mobilisation des ressources seront encore une fois de plus un défi majeur du 18è sommet de l’UA. La 17è Assemblée des chefs d’Etats et de gouvernements tenue à Malabo en Juillet 2011, avait, en effet, délégué ses pouvoirs pour l’adoption du budget 2012 au conseil exécutif. Ce conseil à l’issue de sa 13è session extraordinaire, le 12 décembre à Addis-Abeba, après examen du rapport des représentants permanents (les ambassadeurs) sur le projet de budget de l’UA pour l’exercice financier 2012, a approuvé le montant de 274,9 millions de Dollars soit une hausse de 6,75% par rapport à l’année dernière. Le budget a augmenté, il faut de nouveaux mécanismes pour la mobilisation des fonds afin de mieux conduire les différents programmes de l’Union pour le bien-être des populations africaines. En plus, il faut que l’Afrique s’ouvre davantage au reste du monde pour épouser l’évolution et la marche des pays du globe. En somme, ce sommet se présente comme une occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernements, d’apprécier la situation actuelle du continent aux fins d’y apporter des solutions aux problèmes qui minent le développement et la prospérité en Afrique. Le nouveau président de la Commission, les nouveaux commissaires de l’Union africaine et des 10 nouveaux membres du Conseil de paix et de sécurité (CSP) qui seront élus à la fin de la rencontre, auront la charge de traduire en acte, le nouveau schéma de l’avenir de l’Afrique.
Lacina Ouattara, Envoyé spécial à Addis-Abeba