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Politique Publié le lundi 30 janvier 2012 | Trait d’Union

Le trait de la semaine : Ce “simple rattrapage’’ qui agace

Le président Alassane Ouattara s’est-il rendu compte des effets que peuvent avoir les propos qu’il a tenus devant des journalistes, lors de sa récente visite en France, en affirmant, à propos de la nomination quasi systématique de ressortissants du nord du pays, depuis sa prise du pouvoir: "Il s'agit d'un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40 % de la population, étaient exclues des postes de responsabilité. S'agissant des hauts cadres de l'armée, j'ai eu à négocier avec les officiers des ex-Forces nouvelles [FN, ancienne rébellion nordiste], qui voulaient tous les postes. Et j'ai réussi à imposer cet équilibre dans la hiérarchie militaire, jusqu'au niveau de commandant : le n° 1 issu des FN, flanqué d'un n° 2 venu de l'ancienne armée régulière. Tous grades confondus ; il y a 12 % de nordistes dans la police, 15 % dans la gendarmerie et 40 % environ dans l'armée... Sur ce terrain-là, on ne peut rien me reprocher ". Alassane Ouattara est réputé pour être un homme calme, posé et qui tourne sa langue plus de sept fois, avant de parler. Mais alors, comment expliquer que le chef de l’Etat en soit arrivé à descendre dans la vallée, en empruntant le chemin dangereux de la justification ethno-tribale de ses nominations. C’est à croire que le chef de l’Etat n’a pas été bien inspiré, quand il s’est agi d’aborder les sujets hautement polémistes. Lui qui a lourde et historique tâche de réconcilier les Ivoiriens de tous bords, foncièrement divisés et qui se regardent en chiens de faïence, après la crise post-électorale de novembre 2010. Le plus curieux dans l’affaire, c’est qu’il n’y a même pas une tentative de rectification des propos du président de la République , ni par ses spins doctors, ni par quelques membres influents de son entourage. Comme si ce discours avait été pensé, médité et prononcé à dessein. Et pourtant, il s’inscrit dans un contexte où les récriminations contre une partie de la population, accusée de pratiquer une politique vengeresse au pouvoir, fait débat. A n’en point douter, ces propos du chef de l’Etat apportent de l’eau au moulin de ceux qui ont toujours argué que ‘‘Ouattara n’est pas le président de tous les Ivoiriens, mais d’une communauté qui se dit frustrée depuis des années’’. Que des partisans fanatisés tiennent de tels discours dans les “Grins’’ et autres lieux de rencontre des affidés du RDR, cela peut se comprendre, eu égard à l’atmosphère d’animosité politique qui règne entre les différents camps. Mais que le chef de l’Etat s’y mette, il y a de quoi à avoir froid dans le dos. Encore que les affirmations du Chef de l’Etat ne sont pas forcément des vérités bibliques. Parce qu’en la matière, il y a une confusion qui est sciemment entretenue pour justifier l’injustifiable, depuis belle lurette. En effet, de quoi parle-t-on lorsqu’on dit “sous Gbagbo’’. Est-ce la période d’Octobre 2000 au 19 septembre 2002 ou la période de Janvier 2003 à Octobre 2010 ? Dans les deux cas, personnes ne peut prospérer dans ces thèses exclusionnistes qui sèment inutilement la haine entre les populations. Après les Accords de Marcoussis signés en 2003 entre les parties ivoiriennes, la Côte d’Ivoire n’était plus sous l’ère Gbagbo, mais sous l’ère du ‘‘panier à crabes, à souris et serpents’’ qu’ont constitué les différents gouvernements Diarra, Banny et Soro. Où chaque parti politique avait transformé les cabinets ministériels en bureau de recrutement de ses militants. En la matière, les critères étaient plus régionaux, ethniques que basés sur la compétence. Or, nul n’ignore que l’opposition d’alors, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), s’est toujours taillée la part du lion dans ces différents gouvernements. A quel moment donc les populations du Nord ont-elles été exclues sous Gbagbo? Il ne s’agit nullement de prendre la défense de l’ex-régime, mais de rétablir les faits dans leur contexte. Le président Ouattara est un humain, donc perfectible. Son ‘‘simple rattrapage’’, proscrit par la constitution ivoirienne, en son article 10, agace plus d’un, et apparaît aux yeux de certains, comme un coup contre la réconciliation nationalen
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