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Politique Publié le mardi 31 janvier 2012 | Nord-Sud

Grandes retrouvailles entre Dozos : Comment Séguélon attend Koné Zackaria

N’Déou, village de la commune de Séguélon, va connaître un événement inédit le week-end prochain. Les chasseurs traditionnels (dozos) issus de toutes les contrées se réunissent, pendant trois jours, dans ce village du canton Nonholo.


C’est un regroupement traditionnel. Mieux, la mobilisation des Dozos, de dimanche à jeudi, sera l’occasion de rendre hommage à l’un des leurs : le commandant Koné Zackaria. Une semaine avant le rendez-vous, la destination Séguélon est très prisée. Chef-lieu de sous-préfecture, située à 60 km d’Odienné, elle connaît une ambiance particulière. Les axes Odienné-Séguélon, Korhogo-Séguélon en passant par Madinani ont vu leur trafic s’accentuer. En témoigne la couleur ocre des feuillages d’anacardiers et autres arbustes qui bordent ces routes. Cela, du fait des nuages de poussières soulevées par les motos et véhicules, en partance pour N’Déou. La route qui y mène a été réhabilitée. Depuis Séguélon jusqu’à la place publique de ce village, de près d’un millier d’habitants, la route a été élargie à coups de machettes. C’est l’œuvre des dozos locaux, aidés en cela par les jeunes. La place publique, théâtre de l’attraction en perspective, est perceptible depuis trois jours à une centaine de mètres. C’est un espace de 4 hectares. Une centaine de bancs construits à l’aide de fourches de bois, quadrillent les quatre coins de la scène. « Nous allons monter des bâches au centre de la place », indique un villageois. Il est entièrement engagé, dit-il, dans ces travaux de « grande portée » pour le village. Des dozos d’autres pays voisins sont attendus, confie le maître (ou N’garamogo) Doumbia Kêsiri. Il a le grade de chef des dozos (ou Dozoba) à N’Déou. Il est par ailleurs le président du comité d’organisation. Tout est fin prêt, dit-il, pour accueillir leurs hôtes. « Les dozos du Mali, de la Gambie, de la Guinée, du Burkina Faso, du Sénégal…, viendront s’ajouter aux Dozos de toutes les régions de Côte d’Ivoire, pour témoigner leur attachement à leur culture mais aussi pour magnifier le digne fils qui ne ménage aucun effort pour promouvoir la confrérie », soutient Doumbia Kêsiri.  « Les mini-cars de transport en commun ne cessent de déferler sur la ville. Ce matin (hier, lundi 30 janvier), deux cars de 70 places ont fait leur entrée à Séguélon. L’ambiance monte chaque jour d’un cran. Au fur et à mesure qu’approche le jour-j, la population de notre ville augmente », témoigne Mohamed Cissé dit Cisco, animateur-vedette de la radio locale, la Voix du Noholo.

Mysticisme, médecine et commerce au menu
« C’est une joie pour nous d’accueillir cet événement … », se réjouit aussi un habitant de Séguélon. Ils ont des raisons de languir de la sorte. « Ce sera une sorte de forum où les dozos exposeront leurs savoirs. En même temps qu’on apprend aux autres ce qu’on sait, on apprend d’eux de nouvelles choses », explique un dozo de Tienko. Il est venu prêter main forte au comité d’organisation. Sur le plan de la santé, le rassemblement a toujours été une foire d’exposition de médicaments traditionnels. « C’est le lieu où sont délivrés ceux à qui on a lancé de mauvais sorts. Les maladies jugées incurables trouvent très souvent des remèdes », dit-il. Il indique aussi que le forum s’étend de la médecine traditionnelle au mysticisme. «Le dozo étant un homme qui se met au service de la justice et de sa communauté, il lui est recommandé de se donner les moyens de remplir cette dévotion. Au cours de cette cérémonie festive, nous apprenons beaucoup et nous partageons le savoir », a soutenu un autre dozo. Les commerçants aussi se frottent déjà les mains. «Il est clair que quand il y a un événement de ce genre dans la région, cela augmente la consommation et c’est ce que nous commerçants aimons. En tout cas, depuis quelques jours, ma clientèle a augmenté », se réjouit un boutiquier de Séguélon. Les autorités traditionnelles, quant à elles, se disent honorées par le choix de leur région pour une telle fête. Le patriarche Moussa Koné Wariba, chef du village de N’Déou, est honoré.

Tenin Bè Ousmane à Odienné
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