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Politique Publié le mercredi 1 février 2012 | Notre Voie

Après sa défaite aux législatives : Le Pdci en guerre contre le chef (Rdr) des Akouè

«Vers la destitution de Thiam Augustin?», «Thiam pourra-t-il sauver son fauteuil ?», « Thiam s’en va », sont entre autres des titres qui barrent, depuis ces derniers jours, la Une des certains quotidiens proches du Pdci-Rda. Ces titres qui parlent d’une prétendue destitution du chef suprême des Akouè, Nanan Boigny N’Dri III, par ailleurs gouverneur du District de Yamoussoukro, sont plutôt une illustration du rôle néfaste que joue le plus vieux parti de Côte d’Ivoire, au sein de la chefferie traditionnelle à Yamoussoukro, terre natale de Feu Félix Houphouët Boigny.
Sous la houlette de ses responsables locaux, le Pdci qui confond la politique et la fonction de la chefferie traditionnelle s’est engagé dans un rôle qui n’est pas le sien : celui de la destitution des chefs avertis qui refusent de subir les diktats de ce parti politique. Et cela, à travers un groupuscule de chefs manipulés par des billets de banque et des bouteilles de liqueur.
Après le décès de Nanan Yabley Kouadja II, le trône a été confié au petit fils d’Houphouët Boigny, Dr Thiam Augustin, à qui le règne revient de droit. Ce, en conformité avec les us et coutumes de la tradition Baoulé et principalement Akouè. C’est ainsi qu’il a été baptisé du nom de Nanan Boigny N’Dri III, l’un de ses patriarches.
D’où viennent donc ces 32 chefs qui sont entrés en conclave pour plancher sur le cas Thiam, leur chef ? Simple manigance du PDCI qui ne supporte pas que son candidat malheureux aux dernières consultations électorales soit viré du District où il travaillait, pour absentéisme. En occurrence M. Kouadio Paul, secrétaire permanent dudit parti.
Cela a suffit pour que tous les réseaux soient activés pour se venger du chef canton. Avec en première ligne la jeunesse communale dont le président, M. Kouassi Aimé est secrétaire de section Jpdci de Séman, village périphérique de Yamoussoukro. Dans une motion qu’ils ont adressée la semaine dernière au préfet de région, ceux-ci réclamaient la réintégration immédiate de M. Kouadio Paul. Auquel cas, la ville sera en ébullition. Les jours qui ont suivi, ils sont revenus à la charge, en réunissant quelques chefs à Assabou, pour leur dire qu’ils ne voulaient plus de Thiam comme chef.
La réaction ne s’est pas fait entendre. D’autres chefs, surpris de la Une des journaux qui ont diffusé l’information ont automatiquement réagi. Réunis au tribunal coutumier de N’Gokro, ils ont dit ne pas être solidaires de la démarche des jeunes. Par la voix de M. Yao Maurice, leur porte-parole, ils ont dit que les jeunes ne peuvent pas destituer un chef. Parce que dans la tradition Baoulé, le chef règne à vie. Aussi, ont-ils regretté, les griefs formulés par les jeunes sont non seulement politiques, mais ils ne sont pas suffisants pour entraîner la destitution d’un chef.
Avant Nanan Boigny N’Dri III, le chef canton, plusieurs chefs traditionnels ont été victimes de ces pratiques mafieuses du PDCI. On peut citer pêle-mêle, le chef de Subiakro, Nanan Koffi Elysé, président de l’association Agoua, les chefs d’Akpessekro, Djamalabo, Kami, N’Da-Konankro, Morofé et autres. Contre ces chefs, les dirigeants locaux du PDCI ont poussé soit des jeunes, soit des cadres du parti à susciter leur destitution.

Ouattara Abdul-Mohamed
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