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Art et Culture Publié le samedi 4 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Burida / Comité provisoire de gestion, de réforme et de restructuration : Un autre remède qui fâche les artistes

Depuis le jeudi 2 février 2012, le ministère de la Culture et de la Francophonie, en application de l’article 67 de la loi portant réforme du Bureau ivoirien du droit d’auteur, a pris par arrêté « des mesures fonctionnelles et provisoires en vue de la sauvegarde de l’organisme». La mise en place du Comité provisoire de gestion, de réforme et de restructuration qui remplace le conseil d’administration en cours de mandat est diversement appréciée dans les rangs des artistes. Les fissures dans le mur de la maison (Burida) sont grandes.

Après lecture des décisions prises, joies et frustrations se lisaient sur le visage des artistes présents à l’assemblée générale convoquée le jeudi dernier au cabinet du ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama. Décisions auxquelles tous doivent se conformer sur une durée de six (6) mois et douze (12) mois maximum. Léonard Groguhet, nommé président dudit comité, s’est gardé de faire une déclaration. «J’attends d’être installé d’abord», a-t-il dit. L’arrangeur d’œuvres phonographiques, Jean Aristide Dico, dit «prendre acte». L’avis de Séry Sylvain porte sur la composition dudit comité au sein duquel aucun producteur n’est représenté. Pour lui, les producteurs de phonogrammes et vidéogrammes constituent « la mamelle de l’industrie culturelle et la vache laitière du Burida». «Pour ce qui est du Burida, je ne me prononce sur rien pour le moment», a répondu le musicologue Valen Guédé, joint hier au téléphone. L’artiste-chanteuse Antoinette Konan n’est pas étonnée de ce qui est arrivé, car l’actualité vient lui donner raison. «Si les choses se passent ainsi aujourd’hui, c’est dire que j’ai eu raison très tôt. Je ne suis pas étonnée. Je pense que le ministre est la personne indiquée pour pouvoir redresser cette affaire. Il est en train de jouer son rôle. L’acte qu’il a posé va dans le bon sens», admet-elle. Donnant un avis favorable sur le changement opéré, Antoinette Konan trouve «bon qu’on change tous ceux qui ont déjà géré et qui n’ont rien apporté de positif et qui se repositionnent tout le temps». Selon elle, au regard des décisions prises, «la faute revient à ceux qui ont géré jusque-là, pas aux artistes». Parce que, s’explique-t-elle, « il y a deux groupes d’artistes : ceux qui ont profité du fait qu’ils étaient à la tête pour se servir illicitement et ceux qui ont travaillé pour ces derniers sans savoir qu’ils étaient grugés». Mais la composition du comité dirigé par Léonard Groguhet met mal à l’aise la chanteuse. «Il y a trois noms que je ne voudrais pas citer qui me dérangent énormément. Ceux-ci ne devraient pas figurer dans le comité de gestion», a-t-elle dénoncé. Une appréciation qui est aussi celle du vice-président des artistes zouglou de Côte d’Ivoire, Alan Bill. «La composition de ce comité ne me satisfait pas», a-t-il confié. Pour lui, sa composition devrait bénéficier de l’avis de l’assemblée générale. «Qu’est-ce que l’assemblée a bien pu faire pour que le ministre prenne une telle décision ?», s’interroge-t-il. Aussi ne comprend-il pas que le comité soit composé de personnes «qui ne sont pas à Abidjan». «Quel temps ont-ils pour s’occuper des problèmes des artistes ivoiriens ?» s’est-il encore interrogé. Alan Bill cite par exemple le manque de temps pour Alpha Blondy, Tiken Jah et «A’Salfo qui prend l’avion demain (Ndlr ; aujourd’hui) pour Paris» et qui a un calendrier chargé de concerts toute l’année. Membre de l’assemblée générale depuis 2009, Alan Bill trouve donc la décision de dissoudre le conseil d’administration «unilatérale». «Nous sommes dans un pays démocratique, on ne peut plus faire de la dictature. C’est nous qui avions demandé au conseil de démissionner. Le ministre de la Culture, qui est lui-même écrivain – membre du conseil, ne nous a pas respectés», a-t-il dénoncé. «Quand on va à une assemblée ou toute autre réunion, on tient compte de ses résolutions ! Il n’y a pas eu de dysfonctionnements ni de palabres à l’assemblée générale», a-t-il dénoncé l’application de l’article 67 portant réforme du Burida. «Nous sommes assez mûrs !», bat-il en brèche le bicéphalisme annoncé par le ministre à la tête du conseil d’administration. A noter que les éditeurs et annonceurs qui étaient représentés par Denis Kah Zion et Fabrice Sawegnon ont été éjectés.
Koné Saydoo
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