Serge Bilé est retourné à Paris – France sans avoir eu la possibilité de porter son frère cadet à sa dernière demeure dans son village natal, Aby, à quelques encablures d’Aboisso, dans la région du Sud-Comoé, aujourd’hui samedi 4 février 2012. Une inhumation, dit-il sur son profil Facebook, contre la volonté de Christophe Bilé. «J’aurais tant voulu rester pour la levée de corps de ce matin, mais il me commande de rester à l’écart pour continuer la bataille, en évitant de cautionner ceux qui, pour leurs intérêts personnels, ont choisi de l’enterrer, contre son gré, contre la volonté de sa fille, de ses frères et sœurs, et de ses amis, dans un village lointain, où il a toujours refusé, de son vivant, de mettre les pieds, et où il ne connaît personne. Dans cinq ans, comme le permet la loi, quand sa fille sera majeure, nous prendrons un avocat, et nous demanderons à la justice ivoirienne que son corps soit ramené à Abidjan, pour qu’il trouve enfin la paix et le repos de l’âme. On est ensemble, Christophe…», a-t-il révélé. Sur invitation du frère aîné Serge Bilé, le mercredi 1er février 2012, les amis de Christophe Bilé ont pris d’assaut le ‘’live Café’’ de l’Acoustic que dirigeait le défunt. Artistes, noceurs, mélomanes, tous de blanc vêtus – au nombre desquels on comptait le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et Wèrè-wèrè Liking du village Ki-yi - ont tenu à rendre à Christophe Bilé un hommage avant l’ultime adieu, aujourd’hui samedi 4 février 2012. Pour le dernier concert dans son espace les 6 et 7 janvier, celui de Dobet Gnahoré, Christophe Bilé témoignait ainsi le 7 janvier 2012 : «Pour des rares fois, l’Acoustic a refusé du monde». Le public a été impressionnant le mercredi dernier car le ‘’live Café’’, d’une capacité de 200 personnes, a refusé du monde qui tenait à rendre hommage au ‘’Boss’’ de l’Acoustic. Il n’y avait plus de places assises tant dans la salle que du côté jardin (400 places). Le manque de sièges et la chaleur qui se dégageait, amenaient certaines personnes à déambuler. A l’extérieur dudit restaurant bar, plusieurs véhicules étaient rangés minutieusement de part et d’autre de la voie principale qui traverse le quartier. Accompagné par un groupe Wôyô, le magicien A’Salfo a planté le décor. «Christophe Adieu oh !!!», sanglotait-il. Bien avant la séance des témoignages, des prestations ‘’Zouglou’’, ‘’Reggae’’ et des humoristes ont meublé cette soirée hommage. Aby est le village du père de Christophe et Serges Bilé. Ils seraient séparés de leur génitrice, rappelée à Dieu. Ce qui avait tendu les rapports avec les enfants.
Patrick Krou
Patrick Krou
