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Politique Publié le lundi 6 février 2012 | L’expression

Ce qui reste du commando

Ils avaient pris les armes pour, disent-ils, rétablir la vérité des urnes. Mais que sont-ils devenus après l’arrestation, le 11 avril 2011, de l’ancien président ? Un ancien combattant rencontré affirme qu’il était sans emploi avant l’éclatement de la guerre. Déscolarisé, il a regagné la cour familiale à la fin de la crise. Un autre, chauffeur de profession, continue d’exercer sa fonction. Seulement, il participe à des regroupements au camp Galliéni, à l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Il espère figurer parmi les recrues de l’armée. Touré H. lui, est couturier de formation. Volontairement, il a comme tous les autres, pris les armes en janvier 2011. Il est à la cité universitaire d’Abobo 2, à l’instar de nombreux combattants. « Nous avons été profilés et nous attendons qu’on nous dise à quoi nous pouvons servir. Pour l’instant, je reste ici au regroupement. Mais je retrouve très souvent mon atelier ; puisqu’ici, je ne reçois aucune rémunération. C’est avec ce que je gagne à l’atelier que j’arrive à m’occuper de ma petite famille », déclare l’ex combattant. Y.S est chauffeur de ‘‘gbaka’’ au PK 18. Il a pris part à la guerre postélectorale. « J’ai rejoint mon domicile juste après la fin de la crise, et j’ai repris mon travail. L’essentiel, c’est que je me suis fait recenser, et j’attends. Qu’on me prenne en compte dans un programme ou pas, je ne regrette rien. J’estime avoir fait ce que j’avais à faire. Mais que les ennemis de la paix ne pensent pas que nous n’existons plus. Nous sommes bel et bien là. S’ils tentent de reprendre les armes, ils nous auront sur leur chemin. Je serai toujours disposé à mener le juste combat, si besoin se fait sentir », tranche cet ex-combattant. Dans des camps, des jeunes ex-combattants attendent la bonne nouvelle. Celle de leur prise en compte dans la nouvelle armée ou leur réinsertion sociale. A la cité universitaire d’Abobo qui sert de camp de fortune, des jeunes gens devisent dehors. Ils ne regrettent pas d’avoir pris les armes, mais ne manquent pas de relever leur impatience face aux promesses. « Nous avons l’impression d’être des laissés-pour-compte, après le gros travail abattu. On nous a demandé de nous faire recenser. Mais depuis lors, rien. Je travaillais au Port d’Abidjan avant la crise. Et lorsque la crise a pris fin, nous sommes restés, puisqu’on nous demande de ne pas quitter le camp, au risque de ne pas être pris en compte dans les programmes nous concernant. A présent, je n’ai aucun sou et j’ai été obligé de demander à ma copine de me comprendre si elle le veut bien », se lamente M. Ladji. Au camp commando d’Abobo, nous n’avons pas eu d’interlocuteurs. Seulement, le commandant ‘‘Choco’’ dont le tout PK 18 parle avec respect, a voulu nous dire un mot. « Je ne peux pas parler sans l’accord de ma hiérarchie », s’est-il excusé poliment. Soutenu par deux béquilles, l’homme semble-t-il, a été blessé au combat. « C’est de cette façon qu’il se déplace, depuis qu’il a accepté, au nom de la réconciliation nationale, de céder aux propriétaires, les quatre véhicules qu’il avait en sa possession, comme pour servir d’exemple aux autres », fait remarquer un de ses nombreux éléments, qui continuent de s’interroger sur leur sort dans ce camp militaire.

O.A.K
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