Côte d’Ivoire/Ce que Soro a fait, hier

Il a repris du service. Le Premier ministre a regagné, le lundi 6 février 2012, ses bureaux de la Primature au Plateau. Ce retour de Soro Guillaume intervient au moment où des folles rumeurs ont circulé, durant tout le week-end dernier, sur son compte. Tantôt on annonçait son arrestation sur demande de la Cour pénale internationale (Cpi), tantôt on indiquait qu’il s’était retiré à Bouaké ou à Ferké pour échapper à une éventuelle arrestation…Au point où certains confrères ont cru bon d’interroger le chef du service communication de la Primature. Touré Moussa leur a dit que son chef s’était retiré à Yamoussoukro pour se reposer. Il a précisé que le nouveau député de Ferké reprendrait du service lundi (hier, Ndlr). Effectivement, nos sources révèlent que Soro Guillaume a franchi les portes de son bureau, hier, aux environs de 7 h du matin, surprenant bien de collaborateurs qui sont arrivés après lui. A 9 h, il a accordé sa première audience. Le chef du gouvernement ivoirien a d’abord reçu un Américain du nom de Robert Philipp Terkins. Il est professeur dans une Université à Atlanta aux Etats-Unis. Il était venu pour voir comment il pouvait aider des jeunes ivoiriens à étudier à Atlanta. Ensuite, ce fut le tour de l'ambassadeur des États-Unis en Côte d'Ivoire, Philip Carter III d’échanger avec le patron de la Primature. Il était 12 h 45. Pendant environ une heure, les deux hommes ont abordé plusieurs sujets. « Je ne sais pas quels sont les origines de ces absurdités. Il n'en est rien du tout. Ce sont des absurdités ! Nous n'avons aucun problème avec le Premier ministre », a réagi Philip Carter III à la question d’un journaliste qui a affirmé que « de plus en plus, on parle de l'opposition des Etats-Unis au maintien de Guillaume Soro à la Primature et de son transfèrement à la Cpi ». Le représentant de Barack Obama en Côte d’Ivoire a, en outre, souligné que son pays assiste la Côte d'Ivoire dans les domaines de la santé et de l'éducation, compte aussi agir la Côte d'Ivoire dans le domaine de la justice. Déjà, les Usa ont offert du matériel à la justice ivoirienne d'une valeur de plus 500 millions de F Cfa. « Nous avons organisé une réunion pour approfondir notre collaboration. L'agenda américain et ivoirien est le même en ce qui concerne les questions de sécurité et d'investissement. C'était une conversation très fructueuse. J'ai beaucoup écouté les conseils du Premier ministre », a déclaré le diplomate américain. « Il y a le secteur de la sécurité et le ministère de la Justice. Nous voulons redémarrer notre programme d'assistance militaire. Nous sommes en train de travailler sur les questions de gouvernance et voir comment les améliorer. Nous allons continuer avec notre assistance pour la lutte contre le Vih Sida », a dit Philip Carter III. Enfin, sur le calendrier officiel du Premier ministre, figurait une rencontre avec une délégation onusienne. Elle a effectivement eu lieu à 14 h 30. Nannette Ahmed conduisait les envoyés de l’Onu. Elle était accompagnée du général des corps d'Armée, Babacar Gaye, Conseiller militaire du Secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon. Côté ivoirien, on notait la présence du ministre d’Etat, ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, du ministre des Droits de l'Homme et des Libertés publiques, Coulibaly Gnénéma Mamadou, du ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, du général de Brigade Nicolas Kouakou…. Pendant une heure, le point de la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire en général et la réorganisation des forces de sécurité après la crise post-électorale en particulier a été fait. « Nous sommes-là pour mettre au point les éléments de recommandation pour le secrétaire général (de l'Onu) à la suite d'une demande faite par le Conseil de sécurité dans le cadre de la résolution 2000 allant dans le sens de la structure et de la force de l'Onuci», a déclaré Nannette Ahmed. A l’écouter, la mission prendra en compte l'organisation des législatives de décembre 2011, la situation sécuritaire actuelle et les progrès réalisés dans la construction des capacités nationales. « Nous sommes ici pour nous mettre à l'écoute du gouvernement et écouter aussi toutes les parties prenantes au plan national et travailler étroitement avec l'Onuci sous la direction du représentant spécial (du Sg de l'Onu), M. Koenders. C'est seulement le commencement de notre travail. Nous attendons de continuer nos concertations et nous allons conclure ici même notre mission le 17 février », a-t-elle fait savoir.
Quand il a pris congé de ces fonctionnaires onusiens, Soro Guillaume a eu d’autres rencontres privées. C’est à 18 h qu’il a quitté la Primature après une journée, pour le moins, chargée.

SYLLA A.