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Politique Publié le mardi 7 février 2012 | L’expression

Rébellion, contestation de Bédié, congrès, guerre de succession… : Pdci Rda, le grand malaise

© L’expression Par PRISCA
RHDP : Le Président Henri Konan Bédié de retour en Cote d’Ivoire
Mardi 25 octobre 2011. Aéroport Felix Houphouët Boigny. Apres un long séjour en France le Président Henri Konan Bédié est de retour en Cote d’Ivoire.
Le président Henri Konan Bédié reçoit cet après-midi, au siège du Pdci Rda à Cocody, les vœux des militants. Mais cette rencontre arrive à un moment où le parti doyen est secoué par une vague de contestation au sein de cette formation.

L’événement politique de cette journée en Côte d’Ivoire est à n’en point douter la cérémonie de présentation de vœux de cet après-midi du Pdci Rda à son président, Henri Konan Bédié. Si la cérémonie en elle-même est un menu fretin auquel sont habitués les militants, celle-ci sera décisive au regard de la valse de tribulations qui secoue le deuxième plus vieux parti du content africain. On peut le dire tout net. Le Pdci Rda n’est pas au mieux de sa forme après sa débâcle aux scrutins présidentiel et législatif. Entre survivance et réalisme politique, les cades du parti doyen ont commencé à jouer des sons discordants sur les orientations et le choix des premiers animateurs du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny. Cette querelle somme toute naturelle qui aurait pu se faire dans le cocon du Pdci a fini par s’étaler sur la place publique. La conséquence de ce qui précède est donc très claire : il y a quelque chose de pourri dans l’empire Pdci Rda. Le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice, a été le premier à jeter le pavé ans la marre en qualifiant sur le Pdci de parti « maigre et rabougri ». Après cette sortie qualifiée de « hasardeuse » par certains organes de presse proches du Pdci, c’est désormais la foire d’empoignes. La guerre à fleuret moucheté à laquelle se livrent les cadres du parti est sur le point de porter atteinte la cohésion du parti.

Tirer les leçons des échecs

L’échec du Pdci à la présidentielle et aux législatives est assurément le point de départ de cette vague de contestations. Le 30 décembre 2011, dans un message de vœux de fin d’année qu’il a présenté à sa famille politique, Bédié n’a pas manqué de fustiger, en de termes diplomatiques, les contre-performances des cadres de son parti aux élections législatives du 11 décembre. « L’homme politique est celui qui, dès le lendemain d’une élection, entre aussitôt en campagne pour les élections futures s’il veut être reconduit. Considérons-nous donc constamment en campagne, partout où nous sommes, à la campagne, à la maison, au bureau, en ville ou au village », avait exhorté Bédié. Au-delà de cet appel à la remobilisation, d’aucuns estiment que le Pdci est en train de passer à côté de la plaque en refusant de s’adapter à la nouvelle donne sociopolitique du pays. C’est l’avis d’un élu de ce parti qui n’a pas manqué de fustiger l’attitude de son parti, lequel refuse d’adhérer la loi de l’adaptation naturelle. « Le Pdci Rda est le plus vieux parti du continent après l’Anc en Afrique du Sud. C’est vrai qu’en Afrique, les populations ont toujours tendance à voter pour le parti qui est au pouvoir, mais le score des législatives doit nous interpeller. En dehors de Silué Kagnon, nous n’avons aucun élu au Nord qui était un symbole pour le Pdci. En plus, nous sommes battus dans nos bastions traditionnels comme Bouaké et Yamoussoukro. C’est le signe que les militants sont en train de décrocher. La génération Facebook et internet qui fait actuellement le monde ne connait rien du travail forcé et d’Houphouët-Boigny, si ce n’est dans les livres. Il nous faut une nouvelle approche politique à travers le choix des hommes et le mangement du parti, sinon nous risquons de devenir un simple parti conservateur qui n’existera que pour la forme ».

Le choc des générations : Plaie N°2

Au-delà de la raclée qu’il a prise à la présidentielle et aux législatives, le Pdci Rda est secoué par un conflit de générations. Personne n’ose en parler ouvertement, mais certains frondeurs estiment qu’après avoir perdu le dernier combat de sa vie, le moment est venu pour le Sphinx de Daoukro de passer le témoin. A près de 78 ans, le fauteuil de Bédié est très convoité dans la mesure où N’Zuéba s’est résolu à ne plus mener une bataille politique. Du coup, ceux qui lorgnent son fauteuil à court, moyen et long terme ont mis subtilement leur machine en marche. Il y a aussi une autre catégorie pour qui l’heure est venue d’aller à un congrès pour renouveler les instances dirigeantes du parti. Sur ce chapitre, c’est le président de la Jpdci qui s’est résolu à secouer durement le cocotier le 28 janvier au cours d’une rencontre avec les étudiants au siège du parti. « On ne peut pas dire que le congrès est inopportun. Le Pdci est le seul parti au monde qui ne tire pas les leçons de ce qui lui arrive. On a perdu le pouvoir par les armes, aucune leçon. On a perdu les élections présidentielles, aucune leçon. On est encore minoritaire à l’assemblée, aucune leçon. Et on va aller aux municipales pour obtenir quoi ? C’est de notre avenir qu’il s’agit mes jeunes frères. C’est dans notre intérêt. Oui, je ne suis pas plus sortant que Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci-Rda, qui a été nommé au congrès de 2000 pour un mandat de cinq 5 ans. Je ne suis pas plus sortant que Mme Dao. Je ne suis pas non plus plus sortant que M. Bédié. Nous sommes tous des présidents sortants au Pdci pour l’heure », avait déclaré KKB. Mais comme il fallait s’y attendre, la riposte des ultra ‘‘bédiéistes’’ ne s’est pas fait attendre. Jean Louis Abonua, nouveau député de Brobo et vice-président de la Jpdci, a été le premier qui a répondu à KKB dans une interview musclée accordée à l’organe officiel du Pdci. « Vous êtes tous témoin des agissements du groupuscule qui est tiré par le président Kouadio Konan Bertin pour simplement créer de l’agitation là où il ne faut pas. Donc, nous demandons que la Jpdci soit suspendue en attendant que nous finissions toutes les élections pour aller au congrès et pour permettre à toute la jeunesse du parti de participer réellement au congrès qui va installer les nouvelles instances dirigeantes du Pdci-Rda (…) Vous savez, le mandat de la Jpdci a couru de 2003 à 2006. Le président actuel est cinquantenaire, il n’est plus dans la marge d’âge prescrit pour faire partie de la Jpdci. L’âge prescrit est compris entre 15 et 35 ans », a martelé Louis Abonoua, dit Empirus. Il a été suivi par le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani qui a invité son jeune à cesser de faire la Une des journaux. « J’interpelle mon jeune frère KKB afin qu’il arrête d’être à la une de tous les journaux de la place. C’est un bon militant certes, mais ses critiques quelquefois excessives ne doivent pas lui faire oublier le soutien qu’il a toujours apporté au président Bédié. Je ne pense pas un seul instant que tu puisses te livrer à une quelconque confrontation avec le modèle que tu as choisi », a conseillé le député de Tanda. Mais, au moment où nous mettions sous presse, le Conseil politique de la jeunesse(Cpj), proche de KKB, a fait parvenir une déclaration dans laquelle cette structure a dénoncé « une campagne de dénigrement systématique suscitée, planifiée et financée depuis des laboratoires obscurs de l’intolérable pour ternir l’image de l’honorable KKB ». Pour le Cpj, KKB, qui a reçu des coups pour Bédié, ne s’est jamais attaqué au président du Pdci Rda.

Kra Bernard
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