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Sport Publié le vendredi 10 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Ma lettre de Libreville / Palabres autour des Panthères!

Hier, je vous ai parlé des Fang. Après lecture des différents journaux du Gabon, je me suis cru en Côte d’Ivoire. Savez-vous que l’opposition gabonaise a applaudi l’élimination des Panthères en quarts de finale de la CAN 2012 ? Les Africains sont les mêmes. Les mentalités sont les mêmes, d’un pays à un autre. Les journaux de l’opposition que j’ai parcourus, affirment que le président Ali Bongo, s’est accaparé l’équipe nationale pour faire sa propagande. S’ils s’étaient arrêtés là, je n’aurai rien dit. Mais ils ont poussé le bouchon un peu loin. Il a été écrit et cela fait jaser à Libreville, que c’est parce qu’Aubameyang Emérick est Fang qu’il a fait exprès pour manquer son tir au but, en quarts de finale face au Mali. Dans le but de faire mal à Ali Bongo qui aurait été mal élu lors de la présidentielle de 2009, au nez et à la barbe d’un Fang. L’opposition qui défend les Fang, parle de récupération de la CAN pour la propagande et la publicité d’Ali Bongo, tandis que les tenants du pouvoir parlent de mauvaise foi des ennemis du président de la République. Voici quelques morceaux choisis de l’Editorial du journal gouvernemental, l’Union, d’hier jeudi, le canard le plus lu au Gabon : « Ayez le cœur accroché, messieurs les jaloux ! Ah, les jaloux ! Eh bien, c’est cette minorité de Gabonais qui a d’abord tenté de torpiller la fête, mais elle a échoué et, prenant prétexte de l’élimination de nos Panthères, elle s’agite dans tous les sens pour gâcher la fête. Une bande d’équilibristes qui pensent que ce pays sans eux, n’existera pas ». La fracture sociale est profonde au Gabon et la CAN 2012 ne saurait cacher la réalité. Les Gabonais sont divisés. Les joueurs Fang sont pointés du doigt après l’élimination des Panthères. Un journal satirique proche de l’opposition répliquera en ces termes : « Quand Aubameyang marque, il sautille comme des cabris ». Ce que je peux vous dire, c’est qu’excepté Gabon Matin qui coûte 300F et l’Union 400F, les journaux gabonais se vendent à partir de 500F. Sportivement!

Par Annoncia Sehoué
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