Pour lutter contre le grand banditisme et les coupeurs de route

Koné Zakaria se prépare mystiquement à Séguélon
Le chef de la police militaire se donne les moyens mystiques de mettre fin à la circulation d’armes sur l’étendue du territoire national.

Nommé commandant de la police militaire par le président Ouattara pour neutraliser les hommes qui portent encore des armes sans en avoir le droit, Koné Zakaria est à la tâche. Après avoir quadrillé la capitale Abidjan, il a déposé ses valises, le 4 février, à Bouaké. Mais parlant d’hommes en armes, il s’agit certes de supplétifs Frci qui détiennent encore des armes, mais aussi de bandits de grand chemin qui font usage d’armes pour perturber la quiétude des habitants.

Militaire de formation, Koné Zakaria alias ‘’Djakis’’ est aussi membre de la confrérie des ‘’dozos’’. Ces chasseurs traditionnels qui existent un peu partout en Afrique, et qui ont toujours existé sur le continent. Leur particularité, on le sait, est le mysticisme dans leurs pratiques quotidiennes. Ils ont le pouvoir de transformer des objets en gibiers par exemple, et de se transformer eux-mêmes en bêtes féroces ou en objets de tout genre, comme en vent, en cailloux, etc.

Koné Zakaria qui veut passer la vitesse supérieure dans son combat contre les combattants indélicats et les malfrats, a décidé d’entrer dans le bois sacré. Le 5 février, l’homme a réuni autour de lui à Séguelon, sa ville d’origine, ses confrères dozos. Venus du Mali, de la Guinée, du Burkina-Faso, de la Sierra-Leone, de la Gambie, et de la Côte d’Ivoire, il s’agissait pour eux d’organiser leur confrérie.

Mais ‘’Djakis’’ a saisi l’occasion pour renforcer ses capacités mystiques, afin de mieux faire face aux hors-la-loi. Ainsi, à Séguélon, le chef de la police militaire s’est fait entourer des ‘’durs’’ de la confrérie, susceptibles de le soutenir dans cette action. Pendant la cérémonie, Zakaria Koné a mangé des branches d’arbres, puis a déroulé une sorte de cordelette, d’une dizaine de mètres, de sa bouche.

Forcément, les gens étaient impressionnés. Entre autres tours, il a aussi versé une poudre dans une jarre percée, il a mélangé la poudre à de l’eau et, soudain, la jarre n’était plus percée…

Un passé qui parle de lui-même
On le connaissait mystiquement au point, depuis le début de l’ex-rébellion en septembre 2002. Mais le mystique veut en rajouter, pour mieux faire face aux grands défis qui l’attendent. En 2003, dans un élément filmé, Koné Zakaria qui commandait la zone de Vavoua, détruisait des chars militaires des Forces loyalistes à Laurent Gbagbo. On pouvait le voir chasser en pleine brousse des combattants, les appelant à revenir discuter avec lui. « C’est Gbagbo qui vous envoie ? Venez pour qu’on discute », criait le commandant des Forces nouvelles.

‘’Djakis’’ avait même plaisanté en présentant un véhicule 4X4 qu’il aurait arraché aux militaires loyalistes, en guise de cadeau de Noël que lui aurait fait Laurent Gbagbo. Et d’espérer : « Si jamais il pouvait encore m’envoyer une autre 4X4 pour la nouvelle année ». Dans son face-à-face avec les combattants pro-Gbagbo, Zakaria n’avait eu aucune difficulté à mettre la main sur de costauds mercenaires venus de pays étrangers, grâce à sa puissance. Les récalcitrants éléments des Frci et autres bandits armés sont donc avertis.
Ouattara Abdoul Karim