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Art et Culture Publié le vendredi 17 février 2012 | Nord-Sud

Unjci, Ojpci, Synapp-Ci, Gepci… A quoi servent ces organisations professionnelles ?

De nombreuses organisations professionnelles de la presse existent en Côte d’Ivoire. Mais, leur impact sur la corporation laisse à désirer. Ce qui soulève la question de leur intérêt, aujourd’hui.


Les journalistes ivoiriens doivent-ils désespérer de leur situation sociale ? Tout laisse à le croire. Vendredi 10 février dernier, l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) sous la houlette de Maméry Camara (Mam Camara), président en fin de mandat, a procédé à l’inauguration du centre de santé, Guillaume Kigbafori Soro, logé au sein de la Maison de la presse d’Abidjan (Mpa) au Plateau. Une action d’éclat à saluer. D’autant qu’elle va œuvrer pour le bien-être des hommes de presse. Mais, des observateurs soulèvent certaines interrogations : pourquoi c’est seulement, 13 ans après la création de l’Unjci que les journalistes ivoiriens se sont-ils dotés d’un centre de santé ? La réponse à cette question est simple et pleine d’espoirs : « mieux vaut tard que jamais ». Seulement la question de l’utilité des organisations professionnelles de la presse nationale, des syndicats et autres organisations de patrons de presse suscite des débats. Hormis des sorties très médiatisées en leur faveur, les hommes de presse sont restés orphelins et le demeurent. « Les artistes sont en train de lancer leur opération d’acquisition de maisons. Qu’en est-il pour les journalistes ?», interroge Y. D., un rédacteur. A voir de près, une idée de ce genre avait germé au sein de la corporation. Pour s’enquérir de la plus récente, il faut dépoussiérer les documents. Oui ! Au temps du président Criwa Zéli (dont Mam Camara termine le mandat), un projet immobilier devait être mis en place avec Proxim Finance pour doter les journalistes de logements sociaux sur la route de Grand Bassam. C’est cette structure qui a construit les maisons des Super Ebony 2007 (Moussa Touré) et 2008 (Yo Claude). Et ce projet tenait à cœur à Criwa. Depuis le décès de ce dernier, ce point a été englouti par les problèmes internes et la crise postélectorale. Le gros regret d’un interlocuteur présent à la cérémonie de présentation de vœux de la presse au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est la non-évocation, par le président de l’Unjci pendant son discours, de la prise en compte de ses confrères dans le projet de 5.000 logements sociaux lancé par le gouvernement. «Le président (Mam Camara) n’a pas daigné parler de la situation réelle des journalistes qui, en vérité, sont très pauvres. C’était une occasion pour qu’ils obtiennent des maisons», grogne-t-il.

Pas seulement l’Unjci
Le paysage médiatique de la Côte d’Ivoire, outre l’Unjci, comprend l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci). Perçue à sa création comme la concurrente de l’Union des journalistes, elle s’est tue (à jamais ?), après quelques actions grand-public, telles que l’arrivée en terre éburnéenne de l’ex-président ghanéen John Kuffor. Le départ de son président de la tête du conseil d’administration de la RTI l’a fait endormi d’un sommeil profond. Du moins, pour ce qui concerne les actions en faveur des rédacteurs. «Que ce soit l’Unjci ou l’Ojpci, c’est pareil. Elles se retrouvent toutes à la maison de la presse. Ces associations sont d’accord sur les questions de leur financement », confie un autre rédacteur. Pour lui, la rivalité qui se dégage n’est que de façade. Au sein du syndicat géré par le bouillant Guillaume Gbato, il y a du feu dans la demeure. La décision de Francelin Glodé, journaliste au quotidien le Patriote, numéro 2 du Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-Ci) de se retirer de cette association, met au devant de la scène cette organisation qui mourrait de sa belle mort. Dans sa lettre de démission adressée à Guillaume Gbato, secrétaire général, M. Glodé crève l’abcès : « le bureau exécutif se résume à son seul président, l’abandon de la lutte syndicale au profit d’engagement politique en violation des textes régissant la structure, la non-assistance des syndiqués ». En somme, une violation flagrante des objectifs de départ.

Et le Gepci dans tout cela ?
Les patrons de presse ont, eux aussi, trouvé leur crédo au sein du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci). Regroupant les bosses des organes de presse, l’association a atteint sa vitesse de croisière sous la gestion de son premier président, Dénis Kah Zion, directeur de publication du Le Nouveau Réveil. Au sein du Gepci, les divergences de bords politiques sont aplanies pour le bien-être du groupe. Aucune voix pro-Ouattara ou pro-Gbagbo n’est audible. Les revendications adressées à l’Etat occupent le temps. Doléances pour les exonérations fiscales, recherche de soutiens auprès du Fonds de soutien et de développement à la presse (Fsdp), financement de l’impression des tabloïds pendant trois mois au moins, aide spéciale de deux milliards aux entreprises, etc. Et le journaliste dans tout cela ? Il sera payé à la convention collective négociée à 1.4 si les revendications sont acceptées. L’on est tenté de crier « Plume de misère », comme l’intitulé de la nouvelle d’Alexandre Lebel Ilboudo dans son livre Insurrection. «Des morts sans sépulture» pour emprunter l’expression à Jean Paul Sartre.

Sanou A.
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