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Économie Publié le lundi 20 février 2012 | Trait d’Union

Pillage des ressources minières : La saignée continue à Bouna Voici ceux à qui ça profite

La région de Bouna en dépit de son éloignement de la capitale économique n’est pas le parent pauvre de la Côte d’Ivoire. Son sous-sol regorge d’énormes potentialités minières, longtemps considérées comme des réserves. Mais, depuis le déclenchement de la crise en 2002, le sous-sol de la région du Boukani est exploité. Illicitement. Ce qui pourrait être perçu comme une anecdote est une réalité indubitable que vivent les populations de Bouna, distant de 603 Km d’Abidjan. Plus précisément celles de Tehini et Doropo. Le sous-sol est exploité illicitement par des orpailleurs - Ouvriers qui recueillent par lavage les paillettes d'or dans le lit des fleuves ou dans les terres aurifères, plus connus sous le nom de chercheurs d'or - qui sont apparus, juste après la période post-électorale. Sans qu’ils ne soient inquiétés, outre mesure, par les autorités ayant à charge la sécurisation et la protection des personnes et des biens de cette partie du pays. Sur l’axe Tehini-Doropo, à une dizaine de Km de Tehini, une agglomération digne des villes modernes s’est créée, dans la savane arborée ou forêt claire, aux alentours de Saganamé, accueillant les mineurs. Parler de l’existence de cette bourgade, qui a surgi de nulle part, est un crime. C’est un silence total sur l’activité des habitants de cette localité. L’activité de recherche de l’or s’est considérablement accrue sous le regard des ex-chefs de guerre, qui ont encore une forte emprise sur leurs différentes zones. En l’espèce, selon le découpage d’antan, c’est le commandant Morou Ouattara qui, malgré sa présence assidue et régulière à Abidjan depuis la fin de la crise post- électorale, garde la main sur sa zone. La sécurisation de cette mine est assurée, depuis son exploitation, par un cantonnement des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire(FRCI). Et cette entreprise illicite d’exploitation des ressources naturelles opère sous la houlette d’un puissant homme d’affaires, originaire du Burkina Faso, installé pour la circonstance à Doropo, ville dont Ouattara Issiaka alias Wattao est originaire. Mais comment les exploitants ont-ils su qu’il y avait matière à exploiter ? N’existerait-il pas des complicités internes au niveau du ministère des mines et du pétrole ? La question vaut son pesant d’or .Surtout qu’une entreprise canadienne avait fait, en 2000, des prospections en la matière. Mais ce qui parait le plus frappant, c’est que depuis 2000 et jusqu'à ce jour, un gisement est exploité à Sipolo. Sur le tronçon Ferkessédougou-Bouna. Et cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Les habitants et autres résidents de la région affirment, sans crainte de représailles, que les dividendes de cette activité sont enfouis dans les poches de l’ex-com-zone (commandant de zone) depuis les premières heures de la crise armée du 19 septembre 2002. Silence coupable des autorités ou aveux d’impuissance Alors que les autorités ivoiriennes prônent l’unicité des caisses de l’Etat et clament un contrôle total du territoire, le sous-sol et d’autres ressources naturelles continuent d’être la chasse gardée des ex-seigneurs de guerre reconvertis en dignitaires de la République, avec la poitrine parée de grades et de ‘‘distinctions honorifiques’’. L’économie nationale en souffre énormément. Pendant que les commerçants et des citoyens honnêtes s’échinent à payer leurs impôts, devoir civique oblige - ce qui est d’ailleurs louable - d’autres, sous le couvert de leur autorité militaire et politique, pillent une partie du sous sol. Et bénéficient en même temps des avantages liés à leurs fonctions. Ce silence autour de cette affaire intrigue plus d’un. Surtout, les Ivoiriens originaires de cette zone dont le sous-sol continue d’être exploité illicitement. Les auteurs devraient, en principe, être connus ; surtout que le gouvernement connaît nommément ceux qui ont à charge la sécurisation de ces terres. Le code minier n’est pas muet sur cette pratique. Il punit sévèrement, à son chapitre 3 et en ses articles 105 et 106. Reste que les auteurs de ces actes soient punis pour que force reste à la loi.

B.TAKI
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