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Société Publié le jeudi 23 février 2012 | Le Nouveau Réveil

Interview/ Cherté de la vie, Soumahoro Ben N’Faly(Président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire, Aprocaci): "J’invite les consommateurs à se tenir prêts pour des mots d’ordre"

Aujourd'hui, se nourrir est devenu pour le citoyen moyen un casse-tête chinois. En effet, la Côte d'Ivoire est tributaire de l'extérieur en matière de couverture alimentaire. Dans cet entretien, Soumahoro Ben N’Faly, président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aprocaci) interpelle les autorités et appelle les ménages à la mobilisation.

Pouvez-vous présenter votre structure ?
Je suis président de l'Association des consommateurs actifs de Côte d'Ivoire. Notre structure a vu le jour à partir de 1991, quand notre pays a décidé d'opter pour la libéralisation des prix. II y avait des contrôleurs de prix. Quand je dis contrôleur, ils étaient à la recherche de la qualité. Et ce que les uns et les autres ne savent pas, c'est que le contrôle des prix a cessé à partir de 1991. Et, avec la libéralisation des coûts, ce service n'a pas pu bien fonctionner. Par contre, c'est le consommateur, désormais, qui doit vérifier les prix pratiqués sur le marché. Nous, en tant qu’organisation de consommateurs, servons un peu de relais en faisant remonter l'information.

Les prix pratiqués en dehors et sur les marchés ne suivent pas I’ évolution des salaires. Quelles mesures prenez-vous pour agir en ce sens?
Je prends d'abord le cas du riz qui est consommé tous les jours par les Ivoiriens. Il faut une volonté politique des autorités pour maîtriser ce système. Le riz est importé. De facto, le prix à I’achat dépend des cours du dollar. Si le dollar augmente, cela se répercute sur le prix du riz au niveau des consommateurs. L'opérateur économique n’est pas là pour faire du social. Pour éviter cela, notre organisation préconise le retour à la terre pour produire en abondance afin de s’auto-suffire. La Côte d'Ivoire regorge de potentialités, en ce sens que le riz peut être cultivé sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Il y a des qualités de riz qui n'exigent pas une grande quantité d’eau pour se développer. Et cette initiative doit être encouragée par le gouvernement. C'est pour cette raison que nous avons sillonné les pays voisins, afin de nous inspirer de leurs exemples. En cette période où le prix flambe, l'Etat pourra mettre en vente ce stock sur le marché. Si nous sommes passés de 300 F le kilogramme à 350 F, l’Etat vend son stock à 300 francs. Quand je prends le cas du charbon, il n’y a plus de barrages abusifs. Ce qui entrainait la montée du prix. Nous avons demandé qu'il y ait une rencontre entre le ministère du Commerce et les vendeurs de charbon. Et, compte tenu de la Can, nous avons dû surseoir à cette initiative mais nous allons relancer ces négociations.

On reproche aux associations des consommateurs leur inertie frisant une complicité tacite avec le pouvoir. Que répondez-vous à cela?
Effectivement, il y a une complicité entre associations de consommateurs puisque nous ne sommes pas des partis d'opposition. Nous sommes là pour exprimer la préoccupation des consommateurs. Nous ne sommes pas des adversaires. Cela ne signifie pas que nous collaborons avec le gouvernement en place. Aujourd'hui, seul le consommateur doit être son propre juge. Il m'arrive d'interpeller souvent les opérateurs économiques. Cela concerne aussi le prix du carburant. On ne peut avoir une chose et son contraire. C'est du bénévolat que nous faisons. Notre seul pouvoir, c'est de sensibiliser. Or nous ne sommes pas suffisamment outillés.

Les consommateurs affirment que vous n’êtes plus trop impliqués ces derniers temps dans les ménages, afin de lutter contre la cherté de la vie…
Nous sommes présents. Pour exprimer les besoins des consommateurs, nous réalisons des passages télévisés, notamment, à travers l'émission ‘’Matin Bonheur’’. Toutefois, j'invite les consommateurs à être prêts. Nous sommes en négociation et nous irons jusqu’au bout. Dès qu'il y a un mot d'ordre d'une association de consommateurs, tout le monde doit réagir. C'est le seul moyen de lutter contre la cherté de la vie.

Interview réalisée par
Ruth KAMONOU
(Stagiaire)
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