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Politique Publié le jeudi 1 mars 2012 | Soir Info

Contrôle du FPI : Comment Gbagbo manœuvre

© Soir Info
La Haye : Laurent Gbagbo comparaît en direct
Lundi 5 décembre 2011. La Haye (Pays-Bas
« Laurent Gbagbo n’est pas fini ! ». Ainsi d’un slogan qui- sans faire systématiquement écho à quelque prophétie « malachiste »- coïncide parfaitement avec l’état d’esprit de milliers de partisans du prisonnier de La Haye. Si au fond, l’intéressé lui-même misait sur une « résurrection » politique, le scénario n’est peut-être pas le plus immédiat, mais il est une certitude aujourd’hui que le prédécesseur d’Alassane Ouattara n’entend pas aussi facilement tomber dans l’oubli. Sous cet angle, il faut analyser la récente visite à La Haye de Sylvain Miaka Oureto, président intérimaire du Fpi, comme un inévitable pèlerinage. Le visiteur de Laurent Gbagbo a beau fait de rectifier- en allusion au titre d’un journal « bleu »- qu’il n’était pas « convoqué » par Gbagbo, l’idée reste bien ancrée dans l’opinion qu’il s’est passé au centre de détention de Scheveningen, le 6 février 2012, un huis clos entre un maître incontesté et son disciple. Laurent Gbagbo est bien à la manœuvre et comment ? Lorsqu’il sort de son entrevue avec le chef ce 6 février, Miaka est interrogé par le célèbre interviewer de Rfi Christophe Boisbouvier : «…ceux qui se revendiquent comme porte-parole (de Gbagbo) tels le ministre Koné Katina ou Assoa Adou, ne sont pas ses porte-parole. C’est vous le vrai patron. C’est ça ? ». Le fils de Soubré répond : « Oh ! Je crois pouvoir dire que oui ». En fait, il avait fait part à Laurent Gbagbo d’un « environnement de plus en plus étouffant » du fait des fréquentes sorties- mais souvent bien appréciées de militants- des responsables fpi basés à Accra et ceux installés à Paris. Laurent Gbagbo a expliqué à son hôte qu’il était bien le « chef », puisque président du parti…par intérim. Il était alors la voix officielle ! Miaka en était tout flatté. Il venait d’être investi des « pleins pouvoirs » de sorte que dans certaines déclarations qu’il fera, il prendra à partie certains de ses camarades : « j’ai dit, et je le précise, la direction du parti se trouve à Abidjan. Et le président du parti c’est Miaka Oureto. (…) Dans le jeu de rôle où nous sommes, chacun peut emprunter sa voie pour qu’on parvienne au même objectif. Mais ce qui me parait être l’essentiel, ce n’est pas la peine de piétiner cela. Il y a trop de bruits autours de Laurent Gbagbo. C’est à cause du comportement de certains de ses collaborateurs qu’il se trouve là où il se trouve aujourd`hui. De grâce, il ne faut pas que nous ayons cette attitude-là. Et je l’ai dit à Koné Katinan. Il m’a dit ce qu’il m’a dit. Je lui ai répondu que là où il y a problème, c’est que le parti existe. Si tu as un projet soumets-le au parti. Si le parti te donne son onction, tu peux le faire librement. Dès lors qu’on ne t’a pas donné notre onction, on ne peut pas reconnaître ce qui se passe » (in Soir Info du 22 février 2012). Voilà une déclaration qui avait tout d’un pied de nez au dernier ministre du Budget de Gbagbo qui est bel et bien pourvu d’un mandat de la part de l’ex-chef d’Etat. De sa cellule, Laurent Gbagbo a eu des échos de mécontentements de responsables et de militants. Comment réparer l’impair ? L’époux de Simone ne recevra pas une seconde fois Miaka Oureto : il était prévu que le président intérimaire avant de quitter l’Europe et après quelques démarches parisiennes retourne rencontrer Laurent Gbagbo. On attribuera ce couac à quelques changements intervenus dans le système des visites à la Cour pénale internationale. Trop facile ! L’ex-chef d’Etat sait parfaitement ce qui se passe : le fait de ne pas recevoir Miaka sonne comme un désaveu chez ses détracteurs internes et Laurent Gbagbo s’en tire à bon compte. Il est grand bénéficiaire de la mésintelligence au sein de ses « troupes ». « Disons qu’il se pose non pas comme l’ultime recours mais le seul recours. De sa prison, il donne des directives », nous indique un proche de Gbagbo du temps où il était au palais.
L’ex-chef d’Etat n’ignore pas qu’un dénouement heureux de ses démêlés avec la justice internationale passe, entre autres, par la mobilisation populaire. Ici, le Fpi n’est pas un simple adjuvant : c’est le premier recours. Laurent Gbagbo sera au cœur de toute une série de célébrations de la part de ses camarades socialistes. Le 11 avril par exemple, marquant l’anniversaire de son arrestation à la résidence présidentielle, il est prévu qu’un hommage particulier lui soit rendu. Lors de la prochaine convention du Fpi fin avril, il sera la grande attraction.
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Kisselminan COULIBALY
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