Sven-Göran Eriksson ex-sélectionneur Eléphants) : « Pourquoi j’ai quitté les Eléphants en 2010 »

L’ancien sélectionneur suédois des Eléphants, actuellement au chômage, Sven-Göran Eriksson, revient sur son (court) passage chez les Eléphants. Il explique pourquoi il est parti et demande aux joueurs qui désirent prendre leur retraite internationale de revenir sur leur décision.

Que retenez-vous des trois mois passés (mars-juin 2010) à la tête de la sélection ivoirienne ?
J'ai un très bon souvenir de mon passage à la tête des Eléphants. Je tiens à le souligner, c’est un groupe composé de joueurs supers. J'ai eu une excellente relation avec chacun d'entre eux, qui je crois durera longtemps. J'ai aussi eu une excellente relation avec chaque membre de la Fédération ivoirienne de football. Ce fut un très bon moment passé avec les Eléphants à l’occasion du Mondial 2010.

Avec du recul, qu’est-ce qui n’avait pas marché lors du Mondial sud-africain ?
Je pense que l'ordre de nos matches n'a pas aidé (Ndlr ; Portugal, Brésil, Corée du Nord), de sorte que le dernier match contre la Corée du Nord était devenu une mission presqu’impossible. Il aurait été mieux de jouer notre dernier match contre le Portugal. Les choses auraient peut-être été un peu différentes.

Cette explication ne nous semble pas suffisante…
 Je ne pense pas que quelque chose n'ait pas marché. Nous avions très bien joué. Je pense que nous n'avons juste pas eu de chance.

Fallait-il nécessairement faire jouer Didier Drogba, blessé au bras ?
Bien entendu, la condition physique de Didier Drogba était soigneusement suivie par notre excellent staff médical. C'est lui qui a décidé qu'il était physiquement prêt. Le problème avec sa blessure s'est surtout ressenti au niveau des entraînements, quand il ne pouvait pas prendre part aux sessions normales avec le reste de l'équipe. Didier était à mon avis le meilleur avant centre du monde à l'époque, et nous avions besoin de lui pour les matches importants. Au final, je crois qu’il a justifié la confiance que nous avions placée en lui, quand il a joué. Il aurait été difficile pour n'importe quel entraîneur au monde de ne pas faire jouer Drogba, tellement il est bon.

Finalement, qu’est-ce qui explique votre départ de la sélection ivoirienne après la pige de trois mois ?
J'aurais souhaité continuer avec les Eléphants et je voudrais préciser que je n'ai jamais refusé de continuer avec eux. C'est juste que j'avais déjà des engagements antérieurs qui faisaient qu'il était très difficile pour moi de continuer avec les éléphants.

Beaucoup de joueurs tels Zokora, Eboué, Kader Kéita souhaitent mettre un terme à leur carrière internationale ?
Tous les joueurs veulent gagner. Je comprends donc leur déception après la finale ratée de Libreville. Je ne les ai pas moi-même entendu dire qu'ils veulent se retirer, mais si tel était le cas, je ne peux que souhaiter qu'ils reviennent sur leur décision. Il s'agit ici de joueurs au talent exceptionnel. La Côte d'Ivoire a encore d'autres défis à relever, et je suis sûr que ces joueurs l'aideront à les relever.

Beaucoup de personnes pensent que l’entraîneur François Zahoui n’a pas le niveau. Qu’en dites-vous ?
Je ne le connais pas et je n’ai pas l’habitude de juger mes collègues. Souffrez donc que je n’en dise pas un mot qui pourrait être mal interpréter.

Les éliminatoires de la CAN 2013 sont spéciales… pensez-vous qu’avec le spleen des joueurs, les Eléphants pourront se qualifier ?
La formule précédente était mieux. Si tu joues juste contre un seul adversaire, un résultat surprise, qui potentiellement pourrait ne pas être juste, pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Entretien réalisé au téléphone par Guy-Florentin Yaméogo