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Politique Publié le mardi 6 mars 2012 | Le Mandat

Guillaume Soro (Premier ministre de Côte d’Ivoire) : « J’ai toujours envisagé de quitter la primature »

© Le Mandat Par DR
Activités du premier ministre : Interview du Premier ministre Guillaume Soro avec les médias nationaux et internationaux
Lundi 5 mars 2012. Abidjan. Le Premier ministre accorde une interview radiotélévisée à la presse nationale et internationale sur les questions d`actualité et sur son avenir politique.
A la veille de la rentrée parlementaire, prévue en avril, et au lendemain de l'extension des enquêtes de la CPI à 2002, le Premier ministre Guillaume Soro fait son bilan au micro de Rfi.

La Cour pénale internationale (Cpi) vient d’étendre ces enquêtes à 2002. En tant que chef de la rébellion, êtes-vous inquiet ?
C’est le gouvernement ivoirien lui-même qui a demandé à la Cpi de venir faire des enquêtes en Côte d’Ivoire. C’est une institution internationale indépendante. Je continue de considérer qu’elle est libre d’investiguer, tout le temps qu’elle le désire.

Laurent Gbagbo risque d’être inculpé à la Cpi pour «responsabilité indirecte». En tant que chef de la rébellion, la responsabilité indirecte ne vous fait-elle pas peur ?
Laissons à la Cpi le temps de faire son travail, dans l’impartialité et dans la neutralité.

Est-ce que vous avez eu des assurances lors de votre voyage aux Etats-Unis ?
Je suis allé aux Etats-Unis dans le cadre d’une manifestation bien connue. Il n’était pas question de négocier quoi que ce soit.

Un accord politique conclu entre le président de la République et le Pdci-Rda, parti du président Henri Konan Bédié, dit que la Primature devait revenir à son parti. Quel est votre avenir en Côte d’Ivoire ?
Le président de la République a pris un engagement ; il est tout à faire normal qu’il respecte ses engagements.

Donc, vous envisagez de quitter la Primature ?
J’ai toujours envisagé de quitter la Primature, dès le premier jour où j’ai été nommé.

Et après ?
Chaque jour suffit sa peine. Après, on verra bien.

Est-ce que vous vous considérez comme le dauphin du président Alassane Ouattara ?
Je n’ai rien à considérer. Ce qui m’intéresse, c’est la confiance qui existe entre le président de la République et moi-même.

Vous êtes député à Ferkessédougou. On sent aussi que vous voulez obtenir un poids politique.
Pour moi, c’était de s’essayer aussi au suffrage, à l’élection. Depuis que je suis entré en politique, je n’ai jamais été confronté à des élections.

Un premier pas qui a réussi ?
C’est un succès que j’apprécie à sa juste valeur.

Comment se porte la cohabitation entre les forces présentes du temps de Laurent Gbagbo et vos hommes ?
La réunification de l’armée est un succès. Nous avons opéré des changements au niveau des commandements de la police, de la gendarmerie et des militaires. Cela se passe très bien et je suis personnellement satisfait.

Avez-vous confiance en cette armée réunifiée ?
J’ai confiance au militaire ivoirien, à la police et aux gendarmes, quant à leur vocation d’apporter la sécurité aux Ivoiriens.

Vous vous êtes fait beaucoup d’ennemis pendant votre année de rébellion, notamment chez les pro-IB. Vous avez été victime d’attentat. Avez-vous peur pour votre sécurité?
Je suis un impavide.
Votre gouvernement dénonce régulièrement des tentatives de déstabilisation aux frontières libérienne et ghanéenne. Selon vous, les anciens dignitaires de Laurent Gbagbo sont-ils à la manœuvre ?
Je ne peux pas apporter un jugement sans enquête. Des miliciens résiduels qui ont fui les combats d’Abidjan sont refugiés dans certaines forêts. Quelque fois, au-delà des frontières. Ils peuvent tenter des incursions pour créer le désordre et semer la mort au sein de la population civile

Que faites-vous justement pour lutter contre ces miliciens ?
Evidemment, le gouvernement ne reste pas passif ou indifférent. Le gouvernement a pris des dispositions pour renforcer la sécurité à la frontière du Liberia.

Etes-vous satisfait de la coopération sécuritaire avec le Ghana ?
Nous sommes pleinement satisfaits de la coopération. Les autorités ghanéennes que moi-même j’ai eu l’occasion de rencontrer nous ont rassuré de leur pleine collaboration.
De nombreux combattants qui se sont associés à vos forces pendant la crise postélectorale sèment des troubles dans le pays. Qu’allez-vous en faire ?
Il est clair qu’un programme spécifique leur a été dédié. Il s’agit de procéder à leur démobilisation et de les inscrire dans le processus de réinsertion sociale.

Combien sont-ils ?
Après le profilage que nous avons fait, il a été dénombré autour de 30.000 jeunes.

Le programme présidentiel d’urgence a été créé avec l’arrivée du président Alassane Ouattara au pouvoir en mai 2011. Pourtant, les villes de l’ouest du pays, qui ont été fortement touchées par la guerre, n’ont toujours rien reçu. Pourquoi ?
Non, vous ne pouvez pas le dire. Moi-même, j’ai présidé un comité qui devrait préparer l’arrivée du chef de l’Etat à l’Ouest. Nous savons que nous avons décaissé trois milliards FCFA pour réhabiliter aussi bien les infrastructures sanitaires qu’éducatives.

L’autorité de régularisation des marchés publics a suspendu un marché récemment attribué par l’une de vos ministres. Est-ce qu’on peut dire que les personnalités ont changé et pas les habitudes en Côte d’Ivoire ?
Ah non ! Evidemment, le fait d’annuler un tel marché montre bien que le mécanisme que nous avons mis en place fonctionne. Désormais, la gouvernance a pris une autre orientation. Rien ne sera plus comme avant.

Est-ce que la Côte d’Ivoire est touchée par la rébellion touareg malienne ?
Nous sommes préoccupés par ce qui se passe chez nos voisins maliens. La sous-région ouest africaine a été fragilisée par de nombreux conflits. Il ne serait pas surprenant qu’il y ait un trafic important de circulation d’armes au-delà des frontières.

Propos retranscrits par
PATRICK N’GUESSAN
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