Affaire 65 millions Fcfa du chef de l’Etat aux évangélistes : Les fidèles au bord de l’affrontement

L’argent n’aime pas le bruit. Mais il n’est pas loin de transformer les temples en ring. L’affaire des 65 millions de Fcfa du chef de l’Etat aux églises évangéliques de Côte d’Ivoire qui alimente les chroniques connait un nouveau développement. Le révérend Camille Makosso, président du directoire des églises évangéliques de Côte d’Ivoire, a animé une conférence de presse lundi au siège de l’église Uesso au cours de laquelle il a tiré la sonnette d’alarme sur la menace qui plane sur la grande famille des évangéliques. De quoi s’agit-il ? En début d’année, le président Ouattara a fait don aux trois grands blocs religieux que sont les musulmans, les catholiques et les évangéliques. C’est ainsi que le Cheick Boikary Fofana a réceptionné ce qui revient aux musulmans et l’archevêque Kutwa pour les catholiques. Mais du fait de leur caractère hétéroclite, les évangéliques ne parviennent pas à s’entendre. Les services de la présidence de la République décident alors, selon les dires du conférencier, de remettre les 65 millions Fcfa au président de la plus vieille fédération évangélique, la Feci, dirigée par Dr Nielbien Jean Baptiste de l’église des Assemblées de Dieu. « Depuis cette date, les 65 millions Fcfa du président de la République sont portés disparus. Toutes les démarches pour rencontrer Dr Nielbien sont restées vaines », a déploré le révérend Makosso avant de se faire plus menaçant. « Il existe en Côte d’Ivoire 25 fédérations évangéliques. Comment une seule fédération peut accaparer les 65 millions du chef de l’Etat au détriment des 24 autres ? Dans l’église évangélique, nous nous connaissons en détail. Nous sommes les seuls pasteurs à avoir demandé sur Tci que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir parce qu’il a perdu les élections. Les autres se sont contentés de le diaboliser. Si rien n’est fait, les pasteurs risquent de faire une descente musclée chez Dr Nielbien pour lui réclamer l’argent des évangéliques. Cela risque de dégénérer parce qu’au nom de la religion, les gens peuvent faire n’importe quoi. C’est pourquoi nous interpellons l’Etat de Côte d’Ivoire et le procureur de la République pour éviter ces troubles qui se préparent », a prévenu le révérend Makosso. Pour mettre de l’ordre dans leur milieu, le conférencier a annoncé le démarrage du recensement de tous les pasteurs de Côte d’Ivoire à partir du 17 mars 2012. Revenant sur l’actualité sociopolitique, le révérend Makosso a dénoncé le débat « malsain » autour de la primature. Pour l’homme de Dieu, Guillaume Soro doit rester pour un temps à son poste afin de terminer les chantiers du désarmement et de la réinsertion des ex-combattants.

Kra Bernard