x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 9 mars 2012 | Nord-Sud

Primature - Soro est parti !

© Nord-Sud Par Aristide
Conseil des Ministres extraordinaire: le Premier Ministre Guillaume Soro a présenté sa démission
Jeudi 8 mars 2012. Abidjan. Jeudi 8 mars 2012. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara préside un Conseil des Ministres extraordinaire au cours duquel il reçoit la démission du Premier Ministre Guillaume Kigbafory Soro
Guillaume Soro a rendu sa démission et celle du gouvernement, hier, après cinq années passées à la primature.

Guillaume Soro arrive à 15h 44 à bord du véhicule de fonction de Premier ministre. Il repart du palais présidentiel au volant de sa voiture personnelle. « Est-ce que je sais encore conduire ?», chahute-t-il ses collaborateurs au moment de prendre place dans sa Lexus. Il conduit lui-même. Sans escorte, il s’en va ! Il n’est plus le chef du gouvernement. Ce n’était plus un secret. Le député de Ferkessédougou devait annoncer sa démission et celle de son gouvernement. Pourtant, le suspense est encore entier, au palais présidentiel, avant le début du conseil des ministres extraordinaire, ce jeudi, à 16 heures. Certains n’écartent pas l’éventualité d’un rebondissement de dernière minute. «Et, si le gouvernement ne démissionne pas ?» La direction de la télévision nationale, RT1, ne s’est pas posée de question. L’important dispositif déployé pour retransmettre l’événement en direct fonctionne déjà. La radio n’est pas en reste. Sous la bâche réservée à la presse, les animateurs décrivent l’ambiance sur place. Ils informent les auditeurs de l’arrivée des ministres. Le patron de la Communication, Diakité Coty, est sur place. Il se rend auprès des agents de la télévision pour être sûr que la technique ne leur jouera pas un mauvais tour. Philippe Légré, puis Babaud Darret arrivent. Le ballet des ministres gagne alors en intensité. Comme s’ils s’étaient passé le mot, plusieurs d’entre eux arrivent au même moment. Raymonde Goudou Coffie ne passe pas inaperçue avec son ensemble aux couleurs nationales. C’est l’uniforme de la journée internationale de la femme. La ministre de la Famille et de l’enfant boitille mais n’a pas de béquille. « Elle vient probablement de la cérémonie officielle qui a eu lieu en zone 4. Elle voulait tellement être à l’heure qu’elle n’a pas eu le temps de passer à la maison», plaisante quelqu’un. Kandia Camara était-elle habitée par le même souci de ponctualité ? Elle porte également l’habit de la journée des femmes. Le cortège du Premier ministre arrive sur le parvis dans cette masse de véhicules ministériels. Guillaume Soro se dirige vers la salle de conseil. Tous les ministres ne sont pas encore là. De quoi en rajouter à la particularité du moment. Habituellement, le chef du gouvernement vient après ses collaborateurs. D’autres ministres suivront. Sanogo Mamadou, le ministre de la Construction et de l’urbanisme ferme la marche. Il fait un long trajet à pied, accroché à son téléphone. A hauteur des journalistes, il leur fait un coucou en passant. Comme pour dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Le conseil extraordinaire tant attendu débute. Depuis le hall, les journalistes entendent ce qui se dit à l’intérieur grâce à des baffles. «Après réflexion, je décide de rendre ma démission ainsi que celle du gouvernement que j’ai dirigé», s’exprime M. Soro à l’endroit du président de la République. «Démission» : le mot qui a tenu tout le pays en haleine ces derniers jours, est lâché. Le parlementaire justifie sa décision par l’incompatibilité entre sa nouvelle fonction de député et la primature. Il ne cache pas son «émotion» en ce moment historique. Cinq années à la tête d’une institution aussi prestigieuse que la primature, on finit forcément par s’y attacher ! «On a beau s’y préparer, les instants de séparation sont toujours difficiles. Oui, monsieur le président, cette salle de conseil me manquera. Les membres du gouvernement me manqueront. Monsieur le président, vous me manquerez », conclut-il son propos. Et, il remet sa lettre de démission au président de l’exécutif. «C’était vraiment élégant. Il a bien choisi ses mots», commentent Kaba Nialé, Gaoussou Touré et d’autres collègues dont nous captons quelques bribes de la conversation au moment où ils attendent leurs véhicules. Alassane Ouattara «prend acte» de la démission du gouvernement. Puis l’«accepte». Non sans avoir rendu «hommage» à son jeune frère pour son combat en faveur de l’instauration de la démocratie. «Je sais que la Côte d’Ivoire saura compter sur votre patriotisme, votre loyauté, votre sens du devoir et votre détermination », souligne le président Alassane Ouattara. Les ministres sortants se prêtent aux questions des journalistes. Quant à Guillaume Soro, il quitte le palais présidentiel. « Avec le sentiment du devoir bien accompli ». Et, la joie de sourire, enfin, au son des rires de ses enfants. Après tant de pressions, il le mérite bien !

Bamba K. Inza
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ