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Art et Culture Publié le vendredi 9 mars 2012 | L’expression

Libéralisation de l’espace audiovisuel : Ce qui attend les promoteurs de télés privées

© L’expression Par EMMA
Libéralisation de l`espace audiovisuel : Le ministre de la Culture, Bandama Maurice reçoit le président de la HACA, Ibrahim Sy Savané
Lundi 16 janvier 2012. Abidjan. Cabinet du ministre de la Culture. Le ministre Bandama Maurice reçoit le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Sy Savané. Photo : Bandama Maurice
Le président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca), Sy Savané Ibrahim, a fait le point mardi sur le processus de libéralisation de l’espace audiovisuel ivoirien et annoncé la batterie de conditions que doit remplir le futur propriétaire de télévision…

Une étude conduite par un cabinet de la place, Media consulting Group, en 2008 avait conclu à une ouverture graduelle de l’espace audiovisuel ivoirien. Selon cette étude, la Côte d’Ivoire devait commencer par se doter de cinq chaînes de télévisions privées, trois généralistes et deux spécialisées. Quatre ans après cette étude, le projet pour la libéralisation de l’audiovisuel ivoirien a beaucoup évolué. Le gouvernement a mis en place une Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) chargée de la régulation du secteur. Le ministère de la Communication qui pilote le projet a fait appel à des compétences extérieures pour s’imprégner de ce qui a été fait ailleurs et pour tracer les sillons de la libéralisation tant attendue. Ainsi, plusieurs missions de l’Audiovisuel extérieur de France (Aef) se sont-elles succédée sur les bords de la lagune Ebrié pour aider à la conduite de cette opération. «Dans la sous-région beaucoup de gens ont milité pour l’indépendance de leur organe de régulation. Certains sont même allés jusqu’à le constitutionnaliser.

Un modèle de libéralisation…

C’est le cas au Bénin et bientôt au Maroc. Ces pays veulent voir l’autorité chargée de la régulation exercer en toute indépendance. Cela parce que ces animateurs auront à juger parfois entre des intérêts économiques de l’Etat et ceux des entités audiovisuelles. Il faut pour cela une certaine capacité d’arbitrage et d’indépendance. Et ne pas être simplement une caisse de résonnance», a indiqué Ibrahim Sy Savané, président de la Haca. Pour autant, la création d’une chaîne de télévision privée, dans le cadre de la mise en œuvre de la libéralisation de l’espace audiovisuel doit répondre à des exigences strictes et précises. De la mise en place d’une commission chargée d’analyser les dossiers des prétendants, le financement des éventuelles chaînes privées en passant par l’étude du cahier de charges détaillé sur la rentabilité de l’entreprise, le statut des journalistes…, les défis ne manquent pas pour éprouver les promoteurs de télévisions privées. Selon plusieurs experts, la Côte d’Ivoire devait enregistrer les premières demandes de fréquence dès le premier trimestre de l’année. Certains importent déjà des décodeurs afin de mettre en place leurs stations de télévision. Mais rien n’est encore joué. La première condition pour créer une télé est d’être une société de droit ivoirien. De plus, un cautionnement d’un milliard de Fcfa sera exigé. Le promoteur devra également présenter un dossier technique extrêmement solide ainsi qu’un business plan qui montre que la station peut réaliser son équilibre économique et respecter le cahier de charge. Le président de la Haca, qui énonce ces règles, poursuit : «La télévision est une industrie. Celui qui n’a pas un financement précis, des impératifs de rentabilité, le statut clair des journalistes à engager, ne sera pas éligible pour créer une télévision en Côte d’Ivoire. Il ne sert à rien de créer des chaînes de télévision qui ne seront pas viables. La plupart des télévisions dites panafricaines que nous voyons vivent de publi-reportages, de mendicité. Le souhait de la Haca est de voir arriver des chaînes avec un financement dont on connaît la provenance».

…pour des chaînes viables.
Tout en prônant sa politique d’approche pédagogique, le patron de la Haca prévient les responsables des futures chaînes de télévision que sa structure ne fera pas de cadeau à ceux qui ne respecteront pas les règles. L’autre interrogation à laquelle devait répondre la Haca, avant d’entrer dans la phase active de la libéralisation, est le passage au numérique. Est-ce qu’il faut libéraliser avant le basculement numérique ou attendre que cette révolution se fasse d’abord ? Faut-il démarrer en analogie ou en numérique ? Selon un spécialiste de l’audiovisuel, c’est un processus parallèle. De plus la Côte d’Ivoire ne peut pas accuser un nouveau retard au niveau de la libéralisation en attendant l’arrivée du numérique qui cours jusqu’en 2015. «Nous allons libéraliser en analogique. Car si nous attendons l’horizon 2015 pour le basculement numérique, cela va prendre trop de temps. L’essentiel est d’aller à la fois vers la libéralisation et préparer le passage au numérique», soutient Ibrahim Sy Savané. Mais la tâche ne sera pas facile pour la Haca comme l’a révélé un expert de l’audiovisuel français lors de son passage à Abidjan. «Quelle que soit la formule de libéralisation adoptée par la Haca, elle aura à gérer un problème crucial. Celui des discutions avec de multiples opérateurs privés. Lorsque la Haca va démarrer l’attribution des licences, sûrement la Côte d’Ivoire sera encore dans l’analogie. Et pendant le basculement dans le numérique, l’institution recevra de fortes pressions de la part des opérateurs privés qui voudront passer au numérique. Ils remettront en cause toutes les conditions de leur contrat avec la Haca signé avant l’arrivée du numérique. Il s’agit de la capacité de couverture, de puissance, du cahier de charges sur l’investissement de la station etc. si par exemple, un opérateur ne veut plus de l’émetteur situé dans le Nord du pays, parce qu’il n’y trouve pas d’intérêts commerciaux ou publicitaires, il va obliger le service public à payer les deux positions », a t-il averti. Mais Sy Savané Ibrahim se veut rassurant. Selon l’ancien ministre la mise en place de la commission des appels d’offres sera un gage de transparence dans le processus d’attribution. «Le processus de libéralisation de l’espace audiovisuelle doit être à la fois ouvert et équitable. Beaucoup de personnes pensaient que c’est la Haute autorité qui attribuerait des fréquences. Le fait que nous ayons plusieurs compétences au sein de cette commission est une garantie pour la transparence du processus», a-t-il conclu.

Fofana Ali (Stagiaire)
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