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Société Publié le samedi 10 mars 2012 | Le Quotidien d’Abidjan

Litige foncier à Grand-Bassam

Le Roi des Abouré de Bassam, Nanan Kangah Assoumou fait une mise au point
Avec des documents à l’appui, Nanan Kanga Assoumou, 21ème Roi des Abouré Ehê fait une mise au point en rapport avec les revendications de droit de propriété faites par M. Konin Simon ? Chef de village de Modeste, situé dans le département de Grand-Bassam

Majesté, récemment des ressortissants de Modeste, un village de la région, ont fait une déclaration dans laquelle ils disent ne pas reconnaître votre titre de roi, donc votre autorité. Qu’est-ce qu’on doit retenir de ce qui se passe par rapport à tout ce qui se raconte ?

Je suis désolé de le dire : Modeste comme vous pouvez vous renseigner auprès des anciens de Moosou, n’est un village en tant que tel. C’est un campement des Abouré. Et quand j’ai vu ce soi-disant chef de Modeste présenter une photo qui serait celle de son oncle ou son grand-père qui s’appellerait Modeste William ou Charles Modeste, j’en ai ri. Vraiment, je crois que cet anglophone ne sait pas ce qu’il veut. J’ai été intronisé le 4 mai 1991 et j’ai connu son père, feu Angoua Konin Joseph que mes parents ont mis comme surveillant, maison-chef, des terres de Modeste. Ce monsieur, je l’ai connu. Avant son père, mes parents avaient confié la pierre à son grand-père qui vivait à Azureti. Comme eux tous s’appellent Ahoua Konin, dans le premier contrat qui avait été signé avec mes parents, mes ancêtres, il était question qu’après la mort de leur grand-père Ahoua Konin, le terrain attribué par mon oncle Diguess devait revenir au royaume de Moossou, et la plantation… Mais il faut dire par leur grand-père Konin avait été très gentil avec mon oncle, chef Diguess. Après la mort de leur grand-père à Azuretti, mon oncle Diguess a appelé le vieux Konin Joseph, fils de Ahoua Konin, et il a donné seulement une bouteille de liqueur qui coûtait à l’époque 1500 F pour être l’héritier de la plantation de son père. Voilà comment tout est parti et j’ai les 2 contrats, des preuves que je suis prêt à mettre à votre disposition. Il était écrit dans le premier contrat qu’après la mort du grand-père de Ahoua Konin qui se dit chef de Modeste, le terrain devrait nous revenir mais la gentillesse du défunt a valu qu’on cède la plantation à ses ayant- droits. Alors que je n’étais pas autorisé, je partais avec mon oncle Baby Faustin sur le site de Modeste pour voir le père de Konin Simon, qui se disait chef de Modeste. Le papa de Konin Simon avait demandé qu’on donne des preuves afin qu’il ait la possibilité de faire des encaissements. A l’époque, mon oncle était conseiller municipal à la mairie de Treichville. Nous sommes allés à la mairie où, on a établi avec ma carte d’identité une procuration que nous avons remise à Ahoua Konin Joseph, père de celui qui s’agite aujourd’hui. Quand on lui a remis le document, il était question qu’il encaisse l’argent de tous les occupants des terres pour nous le remettre. Ce qu’il n’a jamais fait. On lui donne des sacs de gombo, des tonnes pour venir les déposer à cour royale ; ce qu’il n’a jamais donné. Quand j’avais voulu rencontrer le vieil Ahoua Konin Joseph, il me faisait croire qu’il était parti au Ghana. Un burkinabé m’avait alors informé qu’il était là, il n’avait pas voyagé. Il m’a conseillé d’emprunter le chemin de la rive de Mockey, pour aller dans les campements. Ce que j’ai fait. Je me suis rendu sur place et j’ai accueilli le vieux Konin Joseph. Il est rentré dans sa chambre et c’est le vieux Amangoua qui a pris la convocation pour aller la lui remettre. J’ai passé plus de 45 mn dehors, sans que le père Konin Simon ne daigne sortir de sa maison. Le vieux Amangoua qui a pris la convocation a été copieusement engueulé par le surveillant de nos terres, le père d’Angoua Simon. On a été choqués. Ma mère, mes cousines, ma grand-sœur et moi, nous y étions. Parce qu’il se disait que moi je ne pouvais discuter de terrain avec qui que ce soit. Du vivant de mon oncle, le vieux Ahoua Konin Simon me reconnaissait comme roi de Moosou. Après la mort de mon oncle, il hérite de la plantation et garde tous les biens à son profit. C’est ainsi que mes parents ont dit qu’il faut qu’on aille faire la libation sur le terrain et qu’on la lui laisse. Nous y sommes allés en plein mois d’avril. C’est ma mère, paix à son âme, qui a commencé la libation, puis, ce fut le tour de ma cousine, mon grand-père et moi-même. Quand j’ai pris la bouteille de Rhum et que j’ai rempli le verre, j’ai dit : Seigneur, si cette terre sur laquelle nous sommes appartient à Ahoua Konin Joseph, tout ce qui en sortira, s’il en consomme, qu’il ait longue vie. Mais si cette terre ne lui appartient pas et qu’elle appartient à la famille royale, que malheur lui arrive s’il consomme quoique ce soit qui en sort. Et, nous en sommes sortis. Il a fallu seulement trois jours pour que le père de Ahoua Konin tombe malade. On l’a amené à l’hôpital où les spécialistes ont fait des analyses de sang mais n’ont rien trouvé d’anormal. Les parents de son père sont venus le chercher pour aller au Ghana où des consultations et analyses médicales ont été faites. Ceux qui y sont rendus avec lui sont venus me dire qu’ils sont passés dans trois cours au Ghana, il leur a été dit, à chaque fois que la maladie de leur père est liée à une affaire de terre. Il fallait aller demander pardon au roi de Moossou. La personne qui les a accompagnées dans cette cour royale s’appelle Ahizi Bouah. Il est encore vivant et réside à Azurretti. Quand je parle, je le fais avec des preuves à l’appui. Vous pouvez chercher à le rencontrer. S’il dit des contre-vérités, malheur à lui. Si j’ai connu Konin qui se fait appeler chef de ce campement, c’est Ahizi Bouah qui me l’a amené ici. Je ne connaissais pas Konin. Avant la mort du vieux Konin, tous ses enfants sont venus me voir. Il a fallu faire une consultation puisque nous sommes des africains. Ils sont venus me demander ce qu’il faut faire pour que leur père soit guéri. Je leur ai dit, nous sommes des Africains, nous devons consulter. Mais je ne veux pas prendre quelqu’un de Moosou au risque qu’on me dise que c’est parce qu’il est de Moossou. Ils sont allés prendre une femme qui consulte au quartier France, une femme N’Zima qui est venue la tête haute et a fait son travail. Elle a consulté et a demandé 12 moutons et 600 000 F CFA d’amende pour que le vieux Konin puisse recouvrer la santé. J’étais peiné. Les parents du vieux Konin était venus du Ghana me trouver ici. Même au campement. Si ce que je dis relève de l’imaginaire, que la foudre me tombe sur la tête. S’ils ne disent pas la vérité, que le malheur s’abatte sur toute la famille Konin, surtout le soi- disant chef de ce campement, Konin Simon. Modeste n’a rien d’un village. C’est un ex-préfet, Assi Brou, un Adjoukrou que le Ministre Constant Bombet avait fait venir à Bassam, à 2 ou 3 ans de sa retraite. A ce moment là, Konin était à l’ambassade des Usa. Il allait régulièrement au Ghana et influençait le préfet Adjoukrou avec des pagnes Kita et des bouteilles de liqueur. C’est ainsi qu’il a demandé au Préfet de lui donner un arrêté. Je ne veux rien apprendre au préfet, mais pour nommer un chef, en tout cas avant de lui donner un arrêté, le préfet se rend dans le village et s’entretient avec les populations. Il leur demande un certain nombre d’informations sur celui qu’ils ont choisi comme chef. Mais Konin Simon à embobiné le préfet Assipo qui lui a donné un arrêté sans l’avis des populations de Modeste.
Ce que vous dites est grave. Un haut fonctionnaire de l’Administration, de la trempe d’un Préfet, connaît les démarches élémentaires à effectuer dans ce sens…
A la vérité, Assipo ne connaît pas Modeste car cette localité n’est qu’un campement. Et comment est né Modeste ? Le Français Modeste était à Moossou, il était le propriétaire de BTP. C’est ce monsieur qui voulait qu’on lui donne une portion de terrain pour couper du bois pour préparer sa briqueterie. On on l’a amené à Modeste pour lui confier une portion de terre. C’est son nom Modeste qui est resté sur la localité. Il ne s’agit donc d’un grand- frère ou grand-père ou que sais-je encore d’autre de ce ghanéen usurpateur de titre, qui dit être propriétaire terrien de modeste. Si le préfet Assipo était vraiment parti dans son campement, il n’allait pas lui donné l’arrêté. Je ne vais pas salir tous les profils mais je vais demander au préfet et au sous-préfet d’ouvrir les yeux parce que Modeste n’a rien d’un village. C’est un campement. Le terrain sur lequel Konin Simon a bâti sa résidence a été en réalité attribué à la famille Avia par mes parents. La famille Avia, c’est une famille baoulé et j’ai les documents qui l’attestent. Avant d’être roi, je partais encaisser le vieux Assi. A sa mort, son fils était là. Après la mort de ce dernier, il y avait deux jeunes de teint clair qu’on appelait Avia qui étaient là. L’un d’eux est aujourd’hui décédé mais l’autre est en vie. C’est celui qui n’est plus qui a vendu le terrain à Ahoua Konin où il a construit sa résidence. Les trois millions qu’il devait pour ce terrain n’ont jamais été payés intégralement par Ahoua Konin Simon, il n’a payé qu’un million. Il reste deux millions. Donc le terrain sur lequel il a battu sa résidence appartient aux Abouré, c’est bel et bien le patrimoine des Abouré. Je veux bien vous parler avec les preuves à l’appui. J’ai déposé des documents authentiques à la préfecture et à la sous-préfecture, à la Mairie et au Conseil général. Si Konin se dit propriétaire terrien, qu’il en fasse autant. Il est temps qu’on travaille sur des preuves. Le tribunal de Bassam est là pour nous juger. Je répète que le terrain où M. Konin a bâti sa résidence fait partie du patrimoine des Abouré de Moosou. Il a été attribué à la famille Avia.

A vous entendre, vous êtes en mesure de procéder à une à une expropriation !
Oui. Je conseille à Konin qu’il ferait mieux de venir me voir, pour que je lui donne une portion de terre, s’il en a besoin. Sinon, je prendrai tout le terrain de Modeste jusqu’au dernier centimètre carré.

On vous accuse de vendre des terrains à des investisseurs étrangers. On parle de plusieurs centaines de millions que vous avez encaissés. Qu’en est-il ?
Je crois que Konin est au courant de rien. Sans mon intervention, il aurait vendu 700 ha, deux fois la superficie du Plateau, à une société dénommée Roche internationale. Cette société était avec moi avant d’aller voir Konin et quand ils ont envoyé des engrains pour faire les sorties de voie en vue d’un lotissement, j’ai fait bloquer ce lotissement. Tout le processus. Mais, si Konin était aussi fort que moi, ce lotissement devait avoir pris fin. Mais, je l’ai bloqué. Parce que partout où vous irez, le seul document qu’on vous demandera, c’est l’attestation du royaume de Moossou. Que cela soit clair ! J’ai fait venir des investisseurs indiens à qui j’ai cédé près de 300 ha. Ils sont allés faire une opposition alors qu’ils n’ont aucune preuve. Les délibérations auront lieu. Ce après quoi, les Indiens feront bel et bien le travail. Il parle de 900 millions que j’ai reçus et que j’aurais déclaré 400 millions empochant ainsi 500 millions de FCFA. Je peux empocher des milliards et il ne pourra rien parce que c’est le patrimoine de mes ancêtres. Je vais tout rendre même là où il habite, je vais le vendre. Parce qu’il n a aucun papier qui atteste que cette terre lui appartient. Je dis bien, là où il habite, ce terrain appartient à la famille Avia. C’est la mienne qui le lui a cédé. La famille Avia qui lui a vendu ce terrain n’a reçu qu’un million. Les deux autres millions, il était incapable de payer. Après la mort du papa de Konin, tous les enfants Konin était venue me voir ici. Les mamans Konin m’ont demandé pardon, elles se sont agenouillées et ont même essuyé leurs bouches dans le sable comme on le fait, pour ne demander pardon. Il y a un vieux Abouré qui est mort, il y a environ deux ans maintenant, le vieux Galou, qui les a reçus à la royale ici. C’est lui qui les a lavés. Après la mort de Konin père, il a fallu que la famille vienne me demander pardon comme je vous l’ai expliqué. Il a acheté des moutons, des cartons de Gin et ils sont tous sont venus à la cour royale pour venir se faire pardonner. Et qui les a accompagnés ! C’est Ahizi Bouah qui se trouve actuellement à Azurretti. Vous pouvez aller lui poser la question pour savoir exactement ce qui s’est passé. Konin Simon était parti au Ghana et à son retour, il est venu avec le directeur de l’Oser qui s’appelle Essui Aka Désiré. Il était accompagné de son épouse et deux autres personnes. Ahoua Konin Simon m’a dit, ce jour-là, à ce même endroit (Ndlr : Cour royale Moossou), qu’il ne ferait pas comme son père. Et qu’il va m’accorder le respect auquel j’ai droit. Il était venu dans cette cour avec une bouteille de Whisky IB de 5 litres qu’il m’a remis, gracieusement. Elle se trouve d’ailleurs à ma résidence à Vitré. Je ne l’ai pas ouverte pour boire une goutte. Il est venu également avec trois pagnes Wax Côte d’Ivoire qu’il a offert à mon épouse.

Kouakou Atta
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