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Politique Publié le vendredi 16 mars 2012 | L’expression

Djibo Nicolas, candidat aux municipales à Bouaké : « Pourquoi ma candidature fait peur »

© L’expression Par DR
Politique nationale: Nicolas Djibo, candidat aux élections municipales
Photo: Nicolas Djibo, candidat aux élections municipales, nourrit de grandes ambitions pour Bouaké.
C’est effectif. Depuis février, Djibo Nicolas, secrétaire national du Rdr chargé du monde économique, est dans le starting-block pour briguer la mairie de Bouaké. Mais l’annonce de cette candidature a entraîné une levée de bois vert dans la deuxième plus grande ville du pays. Dans cet entretien, le candidat Nicolas Djibo donne les motivations de sa candidature et répond à ses détracteurs.

Quel bilan pouvez-vous dresser de l’état de santé du Rdr au dans votre région après la présidentielle et les législatives ?
L’état de santé est excellent au niveau de la mobilisation des militants et de la population. Je dirais que le Rdr au niveau de Bouaké va au-delà des militants, c’est au niveau de toute la population de Bouaké et c’est ce qui fait sa force. Mais rien n’est parfait et il va de soi que dans l’avenir, il faudra améliorer certaines choses ne serait-ce qu’au niveau du fonctionnement, car le parti a très peu de moyens au niveau de Bouaké. Il faudra donc trouver des moyens pour mieux organiser le parti au niveau de Bouaké.

Vous avez annoncé votre ambition de briguer la tête de la mairie de Bouaké. Qu’est-ce qui motive votre candidature?
Ma candidature est motivée par deux choses : premièrement, je vais proposer aux populations de Bouaké, une alternative au niveau des choix politiques qui vont se présenter à elles. J’ai été un homme politique dans l’ombre, c’est pour cela que je ne suis pas connu. Sur ce plan, je n’ai pas exercé de façon officielle aux côtés du secrétaire départemental, mais je suis un homme qui apprend et qui sait apprendre. J’ai donc vu qu’il y avait certaines insuffisances au niveau de la gestion de la commune qu’il fallait rapidement corriger. Bouaké se trouve aujourd’hui à un tournant très important, c’est une ville qui va être d’un appui important pour le gouvernement ainsi qu’aux niveaux des bailleurs de fonds internationaux. Pour pouvoir appuyer tous ces projets, il faut une équipe qui soit suffisamment forte et équilibrée pour pouvoir répondre à tous ces besoins. Deuxièmement, je voudrais rassurer le parti que par ma candidature, la mairie reste une affaire du parti.

On a connu Djibo père qui a été le premier maire de Bouaké. Aujourd’hui, cette commune peine à prendre son envol. Est-ce le tour de Djibo fils pour parachever l’œuvre du père?
Cela fait mal au cœur aujourd’hui quand on voit la situation de Bouaké, mais on ne peut pas mettre cela sur le dos du conseil municipal. Bouaké paie le lourd tribut à la crise. Cela fait dix ans que Bouaké est au centre de la crise militaro-politique qu’a connue la Côte d’Ivoire. Elle paie cash sa position de capitale de l’ex-rébellion. Le gouvernement a arrêté de s’occuper de la zone Cno en premier lieu de la capitale des zones Cno. Quant à parachever l’œuvre de mon père, c’est difficile de parachever l’œuvre de M. Djibo Sounkalo, car il avait démarré un projet qui s’est arrêté. Il avait fait de Bouaké une ville où il faisait bon vivre, où il y avait une activité économique intense à telle enseigne qu’à son époque, Bouaké était la deuxième place économique de l’Uemoa. Pour vous dire à quel point était le rayonnement de Bouaké sous son magister. Parachever l’œuvre, c’est aller au-delà de cela. Et c’est beaucoup. Si on arrive déjà à redresser Bouaké et faire ce que le vieux Sounkalo a fait, ce serait une bonne chose. Il demeure une boussole, je vais m’inspirer énormément de ses méthodes de gestion et de faire la politique si je suis élu maire de Bouaké. Il faut redonner à notre ville cette âme qu’elle avait et qui la rendait attrayante.
Quelle touche particulière voulez-vous donner à Bouaké ?
La touche que je veux donner est un aspect qui n’existe pas aujourd’hui : l’aspect culturel. Dans le développement de la ville de Bouaké, il est évident qu’il faut créer des emplois, emmener des entreprises. Parce qu’il faut ramener les entreprises et développer les entreprises textiles que Bouaké qui, longtemps, a été la capitale du textile en Côte d’Ivoire. Dieu merci, le gouvernement s’y attelle à travers la mise en place d’un plan de restructuration pour tout le secteur du textile en Côte d’Ivoire. Il est évident que Bouaké va bénéficier de ce plan de restructuration et des emplois nouveaux vont être créés. Mon père avait déjà initié la touche culturelle avec le carnaval qui était l’évènement fort de la ville de Bouaké. Il faut qu’il y ait des activités théâtrales, musicales et sportives, de dimension nationale et internationale. Aujourd’hui, la ville n’a pas de vedette internationale et nos équipes sont en troisième division. Elle a été longtemps le berceau du football, car beaucoup d’éléments talentueux sont sortis de Bouaké pour se retrouver à l’Asec, l’Africa et sont même partis à l’étranger. Il faut remettre cela à jour.

Après la grave crise, quelle est la situation des femmes au niveau de Bouaké et qu’est-ce que vous prévoyez pour la gent féminine de cette ville ?

Quand on fait l’analyse de la situation de Bouaké, on s’aperçoit que la pauvreté s’est accrue depuis 2002. La partie de la population qui s’est le plus appauvrie est les femmes et les jeunes. Le taux de pauvreté des femmes est aujourd’hui de 60% dans la région de Bouaké alors qu’il est de 48 à 49% sur le plan national et au-delà de 55% pour la jeunesse. Les femmes sont le plus particulièrement touchées et au lendemain de la journée de la femme, il est impératif de mettre en place une politique qui puisse amener les femmes à se prendre en charge elles-mêmes. Pour cela, il faut recourir à une politique de micro crédit, mettre en place beaucoup de structures de micro crédit qui puissent épauler les femmes dans leur projet. Et aussi appuyer la formation des jeunes filles de manière à ce qu’elles puissent aller à l’école. La femme est un sujet de priorité tout comme la jeunesse.

Après votre déclaration de candidature, il y a le maire Fanny Ibrahima qui vous a lancé des piques sur votre appartenance politique. Quel commentaire faites-vous de cette sortie du maire Fanny ?

Je ne voudrais pas polémiquer sur ce sujet. Je suis un responsable comme M. le maire. Certes, il est le premier responsable du Rdr dans la région de la vallée du Bandama Sud, je suis secrétaire national chargé du monde économique du Rdr, ce qui veut dire que nous sommes tous les deux, cadres du parti. Et ce n’est pas bon que nous mettions nos querelles sur la place publique. En tout cas, je ne le ferai pas, car je pense qu’il faut arrêter ces querelles qui ne sont pas bonnes pour le parti. La seule chose que je voudrais dire, c’est que je n’ai rien fait de mal, je n’ai fait que présenter mes ambitions à la population. Après l’annonce de cette candidature, il n’y a pas de remous, il n’y a que des félicitations. Au niveau de la population de Bouaké, beaucoup attendent le changement.

Que répondez-vous à ceux qui disent que votre candidature fait peur ?

Je pense que c’est la déclaration de candidature. J’ai eu à dire que c’est le moment et effectivement j’ai attendu, j’ai muri et j’ai vu des choses. Aujourd’hui, je suis prêt pour exercer ces fonctions si jamais les Bouakéens me donnent cette chance d’être leur futur maire.

Est-ce que les instances de votre parti, le Rdr, vous ont accordé leur onction pour briguer la maire de Bouaké ?

J’ai informé le président de la République de mon désir d’être candidat à la mairie de Bouaké. Le président ne m’a pas dissuadé et c’est déjà une première attitude. J’ai écrit au secrétaire général par intérim pour dire que je souhaite avoir l’investiture du Rdr à Bouaké, il m’a répondu qu’on est en pleine élections législatives et que le problème sera vu en son temps. C’est une réponse d’attente et j’ai écrit également à notre responsable local qui est le secrétaire départemental de la ville de Bouaké et il n’a pas eu à redire. Aujourd’hui, au niveau de mes autorités personne ne m’a dissuadé donc je continue.

Que pensez-vous du travail abattu par le gouvernement depuis le 11 avril ?
Le Premier ministre Soro a fait du bon travail, parce qu’il faut savoir d’où l’on vient. Le 11 avril, la Côte d’Ivoire sortait du chaos et le problème sécuritaire était colossal. Aujourd’hui, quand vous voyez la situation de la Côte d’Ivoire, il y a beaucoup d’amélioration. Sur le plan économique, les affaires reprennent et le redressement se confirme. Tout cela est à mettre au compte des actions du président Ouattara, mais aussi de son gouvernement dans lequel se trouvait M. Soro. Alors le seul bémol, c’est la recrudescence de l’insécurité dans les ex-zones Cno. A Abidjan, le problème sécuritaire est bien géré et le taux d’actes criminels et de vandalisme a nettement baissé. Aujourd’hui à Abidjan, on constate que la sécurité s’améliore de jour en jour alors que par contre, à Bouaké, cela reste un gros problème pour nous tous et pour le futur maire de Bouaké. Globalement, le gouvernement a fait œuvre utile.

Quel est votre avis sur le morcellement de Bouaké en quatre communes ?

Je n’ai jamais été partant pour cette décision, parce que c’est la situation de Bouaké aujourd’hui qui me fait dire que ce serait une erreur de diviser Bouaké en quatre communes. Au temps où Bouaké était la deuxième place économique de l’Uemoa, on aurait pu la diviser en deux communes mais pas en quatre. Aujourd’hui, si on le fait, on n’aurait qu’une commune viable qui sera la commune de Koko. C’est dans cette commune que se trouvent l’aéroport, la gare centrale, la gare de train et les grandes entreprises que sont Gonfreville, la Sitab et la Cidt. C’est vous dire que le pôle économique de Bouaké se trouve dans une seule commune et les autres communes se partagent le reste. La commune de Belleville a deux grosses infrastructures qui sont la société Olam qui a été inaugurée il y a quelques jours par le président Ouattara et le marché central. En termes budgétaires, si en période de croisière, le budget de la mairie de Bouaké est de 3,2 milliards de Fcfa, et cela c’était avant la rébellion, aujourd’hui, on est à peine à 1,05 milliard de Fcfa. Si nous nous mettons en situation de vitesse de croisière, la commune de Koko va prendre la moitié du budget global, soit 1,6 milliards de Fcfa, la commune de Belleville va avoir 20% du budget soit 640 millions de Fcfa et les autres communes vont avoir 320 ou 300 millions de Fcfa. Avec 300 millions de Fcfa, on ne fait que payer le fonctionnement, il n’y a même pas de quoi faire des investissements.
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