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Société Publié le samedi 24 mars 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : ADO face au peuple

Dans quelques jours, notre président de la République sera dans son douzième mois effectif de l’exercice du pouvoir. Il est certain que certaines manifestations symboliques seront organisées ici et là. Des bilans seront tirés. Des explications seront données. Il est évident que de grands efforts ont été déployés depuis l’avènement de ce gouvernement. Le changement est perceptible. A Abidjan, la transformation du cadre de vie est visible. Le futur s’annonce radieux. La rigueur habituelle du Président se constate tous les jours. J’ai toujours dit et écrit que nous avons un Président Blanc, un américain. Le pays est debout et en marche. Mais la réussite est une question de position de la part de celui qui juge. Aucun régime politique ne fait l’unanimité. Un président de la République a beau réussir, il se trouvera de nombreuses personnes pour décrier son œuvre. Il faut avoir été un membre, un supporter d’une équipe de football pour le comprendre. Le supporter fanatique n’accepte jamais la défaite de son équipe. L’équipe adverse a beau pratiquer le meilleur jeu au monde, les supporters adverses trouveront à redire. Donc la surprise n’est pas possible en politique. Une grande partie, une très grande partie des membres des partis opposés ne trouveront jamais rien de positif dans tout ce qui sera entrepris par le pouvoir. Tout comme dans le football, ils croient sincèrement ou de mauvaise foi à leur position. Mais aussi, et c’est fréquent, de la part des militants du Président lui-même. La raison est évidente. Ils n’ont pas obtenu un poste ou même une situation qui pouvait leur permettre de « bouffer ». Ce sont les plus dangereux pour un pouvoir. Ils sont comme une cinquième colonne. L’une des taches quotidiennes pour le Président c’est de ramener les uns et les autres à comprendre sa vision et à apprécier sa politique. Pour se faire comprendre notre Président de la République a besoin d’un face à face avec le Peuple. L’entendre et lui parler. Depuis un an notre Président s’est exprimé par des interviews dans la presse, a prononcé des discours. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Avec une année d’exercice du pouvoir, il devient indispensable qu’il se présente devant le peuple. Cela doit se faire par un échange qui peut prendre plusieurs formes. Moi, je suggère un débat télévisé qui va durer au moins trois heures. Très rapidement, je dis qu’il ne s’agit pas d’un face à face avec la presse même si des journalistes peuvent participer. Pour moi, c’est un débat avec des représentants de certaines couches de la population. Une vendeuse de poisson, un mécanicien, un instituteur, un paysan, un étudiant, un chômeur, une ménagère, un frigoriste, etc.… Les réponses à leurs questions donneront la possibilité au président de la République de dire certaines « vérités » et de se faire comprendre de tous. Avec sa franchise habituelle, ce face à face avec le peuple ne pourra que lui être profitable. Ce genre de débat est beaucoup plus efficace qu’une conférence de presse et un long discours. Le message est beaucoup plus réceptif au niveau de la population. Si un discours ne retient pas beaucoup le citoyen devant sa radio ou sa télé, un président de la République dans un face à face avec son peuple, sur le petit écran, ne peut que battre des taux d’audience. Après un an, il est vraiment nécessaire et utile qu’ADO se livre à cet exercice. Et ce n’est pas fortuit que je lui ai envoyé mon livre : « Le domestique du Président », car cette nouvelle s’inscrit dans tout ce que je viens de dire. Un Président aura toujours la réalité colorée de la part des hauts responsables politiques ou administratifs. Le peuple, lui, n’a rien à perdre et surtout à gagner. Ce n’est pas lui qui va postuler pour un poste de ministre. Il est donc libre de dire ce qu’il pense. En douze mois, ADO a-t-il changé ? Il y a un an j’écrivais une chronique avec le titre suivant : «Alassane a-t-il changé ?» En me posant certaines questions. Je crois que sur beaucoup de points l’homme est resté égal à lui-même s’il ne répond plus aux lettres comme autrefois. A le voir souvent sourire malgré les difficultés économiques, je crois qu’il tient bien la situation en main. Néanmoins, le peuple veut lui parler en direct avant la deuxième étape ou la deuxième année de son pouvoir. Le regard du peuple ne peut qu’être bénéfique pour le tournant décisif qui s’annonce. ADO, le peuple veut vous parler et vous écouter sans interférence. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Isaïe Biton Koulibaly
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