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Société Publié le mardi 27 mars 2012 | L’expression

Soro Mamadou, secrétaire général du Synesci : «Il faut que la tutelle soit vigilante sur la Celpaid»

Le congrès du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) se tiendra à partir du 1er avril. Avant cette date, le secrétaire général de l’organisation fait le bilan des activités de son syndicat et jette un regard critique sur le système éducatif.

Le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) organise bientôt un congrès. Où se tiendra cette rencontre et quels sont les objectifs visés?
Nous avons convoqué le 22ème congrès ordinaire du Synesci qui se tiendra du 1er au 4 avril 2012 au Centre d’animation et de formation pédagogique (Cafop) de Yamoussoukro. Le choix de ce cadre n’est pas fortuit, parce qu’il peut accueillir nos 450 délégués mais surtout par devoir de mémoire envers Yamoussoukro. En effet, du 22 au 24 avril 2002, nous avons initié le profil de carrière qui permet aujourd’hui aux enseignants d’avoir un effet financier de leur reclassement et qui leur permet surtout de passer du grade A3, le grade le plus ba, au grade A7, le plus élevé de la fonction publique. En tant que président de la commission d’élaboration de ce profil, il était bon d’aller en pèlerinage dans ce lieu. Le thème de notre congrès est d’actualité : ’’La réconciliation et la reconstruction passent par les enseignants’’. Nous avons également deux autres sous thèmes : ’’Le recadrage de la Formation par compétence (Fpc)’’ qui est devenu l’Approche par compétence (Apc) et ‘’Le financement de l’école’’. Nous allons réfléchir sur les méthodes de financement de l’école pour qu’on puisse atteindre des effectifs de salles de classe. Selon les normes de l’Unesco, on parle de salles de classe quand le nombre des élèves est compris entre 1 et 33. De façon exceptionnelle, pour les pays en difficultés, cet effectif a été rendu extensible jusqu’à la limite de 45 élèves en classe. Dans la réalité des faits sur le terrain, nous sommes au-delà de 80 voire 120 élèves dans certaines classes en particulier dans les classes d’examen tels que celles de 3ème et de Terminale.

Qu’est-ce qui explique le choix de ce thème et quelles sont les personnalités attendues à ce congrès ?
Le choix de ce thème permettra aux enseignants de réfléchir et d’innover avec de nouvelles initiatives pour aider l’Etat à pouvoir investir davantage dans la construction des écoles. La cérémonie d’ouverture aura lieu le 2 avril à 10 H et notre congrès est placé sous le parrainage du secrétaire général de la Fédération mondiale des syndicats d’enseignants Fred Van Leuven et présidé par le ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, qui sera effectivement présente. C’est avec une véritable allégresse que nous sommes en train d’organiser ce grand rassemblement de cogitation, de réflexion et de solidarité pour tous les enseignants du second degré. Fred Van Leuven est le secrétaire général fondateur de l’Internationale de l’Education qui a été créée en 1993. Il y avait plusieurs structures internationales. Mais elles ont toutes été fédérées pour devenir en 1993, l’Internationale de l’Education. Cette structure regroupe tous les syndicats d’enseignants à travers 161 pays pour 358 syndicats et compte plus de trente millions de membres. Lorsque le siège de notre syndicat a été attaqué par des miliciens le 4 mai 2006, Fred Van Leven a effectué un déplacement de Bruxelles, du 21 au 22 juin 2006, pour exiger du gouvernement d’alors de restituer le siège du Synesci. Fred Van Leven est la forme achevée du syndicalisme au niveau mondial et est un homme d’expérience. Une expérience qu’il saura nous apporter, nous qui sortons de crise, pour mieux nous armer afin d’apporter, avec détermination et enthousiasme, notre contribution pour la réconciliation et la reconstruction de notre pays.

Pourquoi le congrès du syndicat ne se tient que maintenant et comment va se dérouler la succession du Sg Soro Mamadou ?
Le congrès a lieu maintenant pour deux raisons : l’absence de finances au niveau du Synesci qui a été réprimé structurellement par le gouvernement d’alors qui a privé le Synesci de ses cotisations ordinaires en faisant toutes les obstructions possibles. Il y a également les différentes crises du système éducatif qui ont retardé la tenue du congrès. Par exemple, en 2009, nous avons dû faire face à la pression, devant le blocage des négociations, pour amener l’Etat à signer le décret 2009-208 portant notre échelle de traitement. Cela a pris du temps, de janvier 2009 jusqu’en décembre 2010. Et juste après, il y a eu la crise post-électorale que chacun connait. Le congrès ne pouvait donc se tenir qu’après la crise. Le Synesci se veut une organisation attachée à ses statuts et ceux-ci accordent deux mandats à chaque secrétaire général. Le congrès saura trouver un camarade qui me remplacera et les déclarations de candidatures se feront pendant le congrès.

Quel est le bilan du Synesci ? Et comment sera, selon vous, l’après Soro Mamadou ?
Je ne fais que souhaiter un avenir radieux au Synesci comme nous avons pu le faire jusqu’à présent. C’est nous qui avons affilié le Synesci à l’Internationale, au Centre panafricain des enseignants, à la Francophonie syndicale des enseignants et nous avons acquis un siège social pour le Synesci qui est devenu son patrimoine. Nous avons réglé la question des doubles salaires et du raccrochage, nous avons créé notre propre profil de carrière que nous avons défendu et qui a été adopté et mis en œuvre dans sa première phase. Nous souhaitons d’autres victoires mais n’oublions pas que le Synesci a apporté une grande contribution à la promotion de l’éducation publique de qualité à travers un programme que votre humble serviteur a créé, initié et piloté de main de maître. Pendant 10 ans, nous avons contribué à la formation, à la sensibilisation et nous avons fait des plaidoyers à l’endroit de l’administration et des décideurs. Depuis sa création, le Synesci défend une école de qualité et nous continuons dans ce sens. Le secrétaire général du Synesci que je suis est aussi secrétaire général de la centrale Humanisme. J’irai donc consolider ce bébé et nous allons le nourrir de la sève vivifiante des organisations de base pour qu’il se développe et qu’il soit un jeune garçon robuste, afin que les travailleurs puissent jouir d’une paix sociale et de tranquillité.

Quel regard jetez-vous sur l’année scolaire surtout qu’on a amorcé le deuxième semestre ?
Nous sortons de crise et on ne peut que féliciter la tutelle pour les efforts qu’elle a consentis afin d’achever l’année scolaire dans de bonnes conditions. Nous souhaitons que la normalisation amorcée soit effective. Nous profitons pour rappeler que les indemnités de correction ont commencé à être payées et nous souhaitons que la procédure de paiement soit accélérée. Néanmoins, nous demandons à la tutelle d’être plus regardante du côté de la Celpaid afin d’améliorer son fonctionnement et lui demander aussi d’être regardant sur le fonctionnement des Coges pour que l’école gagne en efficacité. Nous les encourageons pour le Programme présidentiel d’urgence (Ppu) qui prévoit la construction de centaines de classes qui permettront de désengorger les effectifs et d’aller vers des situations de salles de classe.

Avez-vous constaté des anomalies au niveau de la Celpaid et des Coges ?

La Celpaid va permettre un système efficace. Pour tout début, il y a quelques insuffisances, mais l’initiative est bonne. Certaines choses doivent seulement être améliorées. L’initiative a été rapide et sans sensibilisation. Ensuite, les acteurs qui devaient mettre en œuvre ce mécanisme de Celpaid que sont les administrateurs n’ont pas été très outillés et adaptés. Les élèves qui devaient mettre à exécution cette œuvre n’ont pas été sensibilisés à travers les médias et il y a eu donc un déficit d’information qui a entrainé une lenteur si bien que la rentrée prévue pour le 24 octobre a quasiment débuté vers début décembre ou vers les congés de Noël. A telle enseigne que les uns et les autres se sont trouvés en situation de classe avec un minimum d’élèves. Sinon, les résultats de la Celpaid sont indéniables. Le système permet de lutter contre le recrutement parallèle et d’optimiser rapidement les ressources pour avoir effectivement des vacances qui seront de deux mois. Chacun pourra aller à son rythme et s’inscrire quand il veut et là où il le souhaite. Cela va rendre les inscriptions plus fluides. Mais il faut que l’Etat puisse aider les enseignants qui sont la cheville ouvrière de l’enseignement et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, à acquérir ce matériel. Nous avons vu à l’enseignement supérieur un programme ‘’Dragados’’ ou pour 100.000 Fcfa, des ordinateurs ont été remis à chaque enseignant du supérieur. Cela peut s’appliquer à nous, et nous pourrions aller prendre des clés internet et connaissant l’outil informatique, le maîtrisant, on pourra facilement procéder aux inscriptions en ligne. Il ne faut pas que l’Etat oublie la deuxième tranche des effets financiers du reclassement qui a été obtenu depuis le 1er novembre 2009, qu’on a exécuté avec le protocole du 1er décembre 2009. Il y a aussi les problèmes sociaux tels que notre opération immobilière sur laquelle nous avons demandé à l’Etat de nous accompagner. La ministre nous a dit qu’elle prenait bonne note, mais qu’il fallait qu’on se retrouve et qu’on réfléchisse ensemble.
Napargalè Marie
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