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Afrique Publié le vendredi 30 mars 2012 | Nord-Sud

Alassane Ouattara, président de la Cedeao :«Nous donnerons un signal fort»

© Nord-Sud Par Aristide
Cedeao: réunion de crise des chefs d`Etat à Abidjan, face au refus des putschistes maliens de retablir l`ordre constitutionnel
Jeudi 29 mars 2012. Abidjan. Aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Les avions des chefs d`Etat mandatés par la Cedeao pour se rendre à Bamako réinstaller l`ordre constitutionnel ayant été empêchés d`atterrir, réunion de crise à Abidjan
A l’ouverture du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Alassane Ouattara, président en exercice de l’organisation sous-régionale, a invité ses hôtes, à prendre des décisions courageuses pour restaurer la démocratie au Mali.
Excellences madame et messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Madame et Messieurs les présidents d’institutions ;
Mesdames et messieurs les ministres ;
Mesdames et messieurs les représentants des organisations internationales ;
Monsieur le président de la commission de la Cedeao ;
Monsieur le président de la Banque africaine de développement,
Monsieur le président de l’Uemoa,
Mesdames et messieurs les ambassadeurs ;
Honorables invités ;
Mesdames et messieurs ;

C’est avec un réel plaisir que nous vous accueillons ce matin. Nous vous souhaitons à toutes et à tous, la cordiale bienvenue en terre ivoirienne.

Nous vous remercions très sincèrement d’avoir répondu à notre invitation à l’occasion de ce sommet extraordinaire de la Cedeao, convoqué en urgence, dans un contexte difficile, pour examiner la situation du Mali.

A l'occasion de ce sommet, nous devons prendre d’importantes décisions qui engagent l’avenir de la démocratie ; nous devons également mettre en œuvre des stratégies pour lutter contre les fléaux et les menaces qui fragilisent notre sous-région.

En effet, il nous faudra, aujourd’hui, adopter une position commune et sans équivoque sur la double crise, politique et militaire, qui secoue le Mali.

Notre position devra consister en un ensemble d’actions à entreprendre au plus vite. Cette position devra être un signal fort donné à l’ensemble de l’Afrique et au monde entier sur la capacité de la Cedeao à se pencher sur ses problèmes et à prendre les décisions et les initiatives qui renforcent sa stabilité, sa cohésion et son unité.

Comme vous le savez, notre région est confrontée, depuis quelques années, à des entreprises de déstabilisation qui tendent vers la destruction de l’Etat de droit.

Face à cette situation, nous devons donc apporter des solutions globales et durables, avec le soutien de l’Union Africaine, des Nations Unies et de nos partenaires au développement.

Excellences mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
Aujourd’hui, le Mali traverse une double crise. Ce pays frère, déjà en proie à une guerre civile au Nord, dirigée par deux mouvements, le Mnla (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), et le Mila (Mouvement islamique pour la libération de l’Azawad), connaît contre toute attente, un coup de force, depuis le 21 mars 2012.

Ce coup de force, perpétré contre un régime démocratique, va à l’encontre de toutes les dispositions de l’Union Africaine et de la Cedeao, ceci à moins de deux mois de l’élection présidentielle. En dépit des initiatives prises et des efforts inlassables en cours dans la recherche d’une solution à la rébellion touareg, je reste persuadé que nous parviendrons à relever ces défis majeurs qui constituent une menace certaine pour notre sous-région.

Des millions d’Africains et le monde entier nous regardent et fondent en nous l’espoir d’une sortie de crise décisive et porteuse d’espérance pour laquelle, il nous faudra mobiliser notre intelligence et notre énergie.

Excellences mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,
Notre tâche est âpre ! Faisons preuve d’imagination et de courage pour permettre au Mali et au peuple malien de renouer très rapidement avec la démocratie, la paix, la stabilité, l’unité et le dialogue entre toutes ses filles et tous ses fils.

Notre responsabilité première est d’aider ce pays frère à retrouver sa stabilité à travers un dialogue inclusif. C'est pourquoi, je voudrais associer tous les acteurs de notre organisation et nos partenaires extérieurs, que je tiens à remercier, pour leur contribution à la recherche de solutions idoines.

Excellences mesdames et messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,
nous sommes tous au service de la démocratie. C’est un engagement pris lors du sommet de Dakar en 1989. Cet engagement vient d’être réaffirmé par le peuple frère du Sénégal et les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, que nous félicitons pour la belle leçon de démocratie qu’ils viennent de donner à l’Afrique et au monde entier.

J’en appelle donc à votre détermination, pour redonner à ces millions de Maliens l’espoir d’une vie tranquille et d’un développement harmonieux de leur pays. Ils en ont le droit.

Je vous remercie
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