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Politique Publié le lundi 2 avril 2012 | Le Patriote

Nomination de Mangou et Kassaraté : La grandeur d’esprit de Ouattara

© Le Patriote Par Emma
Fête nationale: cérémonie officielle au palais présidentiel, en présence du Président Alassane Ouattara
Dimanche 7 aout 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara préside la célébration de l`indépendance composée de la prise d`armes et de la décoration de quelques personnalités. Photo: de g. a dr. les généraux Philippe Mangou, Edouard Kassarate et Bredou Mbia
Les généraux Philippe Mangou et Kassaraté Tiapé Edouard ont été, depuis peu, nommés Ambassadeurs. Le premier est affecté au Gabon et le second, au pays de la Terrenga, c’est-à-dore le Sénégal. Leur nomination est la preuve, si besoin en est encore, de la grandeur d’esprit du président de la République. Dans la reconstruction de la Côte d’Ivoire nouvelle, il entend s’appuyer sur tous les Ivoiriens. Sans distinction ni d’ethnie ni d’appartenance politique encore moins religieuse. Sans tenir compte du fait qu’untel a servi sous Gbagbo avec zèle. Si telle était sa conviction, les deux généraux désormais nommés Ambassadeurs n’auraient sans doute jamais connu ces promotions. Pour la simple raison qu’ils étaient les piliers du régime déchu. Car respectivement chef d’état-major et commandant supérieur de la Gendarmerie nationale. A ce titre, que n’ont-ils pas fait pour ‘’sauver’’ Gbagbo. D’ailleurs, l’on a encore en mémoire les agissements des deux généraux, notamment Philippe Mangou. Le mercredi 7 avril 2010, il reçoit les femmes du RHDP à leur demande. Elles voulaient juste demander à ce que l’armée ivoirienne, soit une armée républicaine. Et c’est la présidente des Femmes du PDCI, Mariam Dao Coulibaly qui conduisait la délégation. «Nous sommes venues exprimer notre désarroi, nos souffrances et nos craintes devant les nombreuses atrocités perpétrées par vos hommes,» a-t-elle dit en substance. Quelle n’a pas été leur surprise lorsque le général leur a tenu des propos qu’elles ne seront pas prêtes d’oublier. Morceaux choisis: « (…) Si vous avez un peuple discipliné, travailleur, uni, vous aurez une armée silencieuse, disciplinée. Mais si vous avez un peuple belliqueux, vous aurez une armée belliqueuse. Vous ne pouvez pas inviter les enfants des gens dans la rue alors que vos enfants n`y sont pas. Ils sont tous en France pour faire des grandes études. Dans cette marche, a-t-on vu les enfants de Bédié, d`Alassane Ouattara, de Djédjé Mady? Vous, vous conservez ce qui vous est cher et vous mettez en pâture ce qui est cher aux autres. Vous pensez que c`est normal? Aujourd’hui, je comprends pourquoi certains irresponsables politiques frappent du poing sur la table pour dire, on veut la guerre.

On veut ceci, on veut cela. Ils n’ont pas connu les affres de la guerre. Un gars comme Djédjé Mady, s’il avait connu cela, il n’aurait pas invité les enfants dans la rue. Alassane Ouattara, peut-être le sait. Il a trouvé peut-être que ce que nous avons fait en défendant la patrie était mauvais. Il a dit qu’on s’immisçait dans les affaires politiques. (…)» Il traduisait dans les faits les propos de Gbagbo qui leur disait que s’il tombait, les généraux tombent aussi. Gbagbo est tombé. Mangou et Kasaraté ne sont pas tombés. Ils sont debout plus que jamais. Ils ont été nommés à des postes de très haute responsabilité, avec bon cœur. Une vraie leçon. Un grand exemple.

Yves-M. Abiet
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