Première visite de Ouattara dans l`ouest ivoirien, meurtri par la crise

Abidjan - Le président ivoirien Alassane Ouattara va effectuer samedi sa première visite dans l`ouest de la Côte d`Ivoire meurtri par la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, depuis son arrivée au pouvoir il y a an, a-t-on appris lundi auprès des organisateurs.

"L`arrivée du président est prévue le 21 avril à Man (principale ville de l`ouest ivoirien)", a expliqué à l`AFP, le ministre ivoirien du Plan et du développement, Albert Toikeusse Mabri originaire de la région et l`un des organisateurs de cette visite.

Le séjour du président ivoirien dans l`ouest du pays, qui doit durer 72 heures, se poursuivra le lendemain dans les villes de Toulepleu, Blolequin et de Guiglo, proches de la frontière libérienne.

La ville de Duékoué qui fut le théâtre des pires tueries pendant la crise postélectorale sera la troisième et dernière étape de cette visite du chef de l`Etat ivoirien.

"Le président vient ici avec un message de paix et de réconciliation, mais aussi avec un projet de reconstruction et de développement", a déclaré M. Mabri.

Une première visite initialement prévue à la mi-octobre 2011 dans l`ouest du pays avait été reportée pour des raisons d`organisation.

Frontalier du Liberia, l`ouest ivoirien fut le théâtre de tueries pendant la crise de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts, dont un millier dans la région selon l`ONU.

Le 14 mars, une équipe de la Cour pénale internationale (CPI), s`était rendue à Duékoué pour enquêter sur de possibles charniers de centaines de personnes tuées fin mars 2011, à l`occasion de la prise de la ville par les forces soutenant le président Alassane Ouattara, installé au pouvoir en avril après la chute de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo, qui refusait de céder le pouvoir après le scrutin de novembre 2010.

En proie depuis des années à de vives tensions interethniques et des problèmes fonciers, la zone reste frappée par l`insécurité. L`ouest ivoirien compte encore quelque 170.000 personnes déplacées par les combats, selon l`ONU.