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Société Publié le jeudi 19 avril 2012 | Le Temps

Conflit à l’église Protestante Méthodiste de Côte d’Ivoire : L’absence de procès verbal pose problème

Un sentiment de frustration gagne les membres de l’église protestante Méthodiste de Côte d’Ivoire (Epmci), suite au silence du ministère de l’Intérieur à propos du litige qui les oppose à l’Emuci.

Devant la Chambre correctionnelle du tribunal de première instance d’Abidjan, le 27 juillet 2009, le juge Tohoulys Cécile demande au Bishop Benjamin Boni, comment il s’est arrangé pour obtenir l’arrêté N°384 sans fournir le procès verbal de l’Assemblée générale mentionné sur cet arrêté qui l’autorise pourtant à changer le nom de l’Epmci en Emuci? Et le Bishop de répondre sans ambages. «Je n’ai pas fourni le procès verbal mentionné par l’arrêté N°384 du ministère de l’Intérieur. Je n’ai pas connaissance de l’existence de ce procès verbal». Cette déclaration fait réagir ses avocats qui expliquent que «le Bishop Benjamin Boni n’a pas à payer pour les turpitudes du ministère de l’Intérieur». Après ces déclarations, est-il raisonnable que l’Emuci fonde son existence sur cet arrêté N°384/Memat/Dgap/Dag/Sdvac/ délivré le 9 juin 2004 ? Alors pourquoi le ministère de l’Intérieur à qui les membres de l’Epmci ont adressé plusieurs courriers ne réagit-il pas ? Il revient de façon récurrente que le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur est membre de l’Eglise méthodiste unie. Et ce dernier était aussi par le passé, un proche collaborateur de feu le ministre Issa Diakité en 2004 au moment de la signature de cet arrêté litigieux. Est-il raisonnable de laisser dans les chronos de l’Etat de Côte d’Ivoire, des arrêtés ministériels litigieux et de s’en glorifier ?
L’absence du fameux procès verbal pose problème à Boni
Le certificat d’intégration délivré pendant le culte d’intégration n’était qu’en fait, l’installation de l’Evêque Benjamin Boni. Car aucune autorité du pays n’a signé un tel document. Pas même les responsables de l’Eglise méthodiste unie Côte d’Ivoire (Emuci), encore moins l’Eglise protestante méthodiste (Epmci) qui n’existe plus depuis le 21 octobre 2002, après l’acte de Stamford. Il y a aussi, l’affirmation faite par Bishop Benjamin Boni qui fait état de ce que, les statuts de l’Emuci sont en cours d’élaboration depuis le 21 octobre 2003. Mais contre toute attente, depuis l’annonce jusqu’à ce jour du 18 avril 2012, les statuts portant le nom de l’Epmci et l’Emuci, ne sont toujours pas rédigés, ni transmis au ministère de l’Intérieur. Un autre fait troublant, sur le papier à en-tête Méthodiste unie, le Bishop Benjamin Boni appose le tampon de l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire. Le certificat d’Intégration remis au Bishop Benjamin Boni au stade Houphouët Boigny, fait référence à l’Assemblée générale de Stamford qui s’est tenue le 21 octobre 2002 aux Usa. En outre sur l’arrêté N°384 il a été mentionné l’existence d’un procès verbal d’Assemblée générale qui se serait tenue alors que le procès verbal en question n’existe pas. Or à ce nom, il est rattaché le patrimoine de sorte que, quand les protestants s’en apercevront, ils puissent s’y résigner pour éviter d’exposer les problèmes de leur église sur la place publique. Peut-on raisonnablement couvrir cette affaire qui efface une Eglise qui existe depuis 1870 en Côte d’Ivoire ? L’Emuci et le Bishop Benjamin Boni ont assigné en justice les dirigeants de l’Epmci pour concurrence déloyale dans l’utilisation du nom Epmci et du logo Hightus «petit bateau sur l’eau avec une croix» qu’ils estiment être la propriété de l’Emuci. N’ayant pu apporter la preuve de la concurrence déloyale, ils ont été déboutés en Première instance. En appel, ils n’ont pas apporté l’existence du P.v mentionné par l’arrêté ministériel. Ils ont été encore déboutés et l’avocat général leur a signifié qu’il utilise un acte administratif qui n’a pas de fondement juridique. L’Emuci a pris plusieurs référés pour interdire aux anciens pasteurs qui ont consacrés Benjamin Boni les cultes au nom de l’Eglise protestante méthodiste. Le tribunal en Cour d’appel, l’a débouté parce qu’encore une fois, il n’a toujours pas produit le procès verbal de l’Assemblée générale du 21 octobre 2003 qui est mentionné sur l’arrêté N°384. La résultante de tous ces procès c’est l’existence de l’Epmci par les décisions judiciaires et l’existence de l’Emuci par l’arrêté ministériel N°384. Il suffit seulement au Bishop Benjamin Boni et à ses collaborateurs d’apporter la preuve que l’une des conférences de l’Eglise protestante méthodiste a autorisé le changement du nom de l’Eglise pour que cette crise prenne fin. Ou alors, au ministre de l’Intérieur de prendre ses responsabilités pour rapporter dans les chronos de l’Etat, un arrêté pris sur la base de fausse déclaration pour mettre fin à la crise. A moins que ce soit la Chambre administrative de la Cour Suprême qui mette fin à cette crise, au regard des nombreux troubles à l’ordre public ayant occasionné deux morts et des blessés grave chez les Protestants méthodistes.
Jean-Baptiste Essis
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