GEPCI : Quand la solidarité triomphe du nombrilisme

Lorsqu’en 2005, les patrons de presse décidaient de fédérer leurs énergies en créant le groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), des craintes avaient fait dire à nombre d’observateurs que cette autre organisation du monde de la presse ne ferait pas long feu. En effet, regroupant les patrons d’une presse ivoirienne profondément politisée, l’on n’a pas imaginé qu’une telle structure pouvait résister aux démons de la division. Et pourtant, sept (07) ans après sa naissance, la faitière des patrons de presse tient la route. Mieux, elle affirme son unité et peaufine ses actions.

Au fond, même si les patrons et leurs organes sont généralement adossés à des chapelles politiques, cette configuration ne semble pas en tout cas dépeindre sur le fonctionnement de l’organisation. Au Gepci en effet, les divergences de vue au plan politique sont tues au profit du groupe. Dans cette organisation, jamais on a entendu des voix discordantes. Qu’elle se réclame de Ouattara ou de Gbagbo, elle se sont efforcées à agir dans l’intérêt général.

Les revendications qui sont adressées à l’Etat sont faites au nom du groupe et pour le groupe. Que ce soit les doléances pour les exonérations fiscales, la recherche de soutiens auprès du Fonds de soutien et de développement à la presse (Fsdp) et les autres revendications, le Gepci ne s’est jamais départi de son objectif de départ: la défense des intérêts matériels et moraux des entreprises de presse et la contribution au développement du secteur de la presse.

Depuis l’époque du printemps de la presse dans les années 1990 jusqu’au 07 Août 2005, date de la naissance du Gepci, les patrons de presse n’ont pas été aussi solidaires qu’ils ne l’ont été ces dernières années. En témoigne le soutien apporté à Assi Adon Amédée, alors 1er vice -président chargé de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologique lorsqu’il figurait sur une liste de personnalités dont les avoirs avaient été gelés suite à la crise postélectorale.

Après les deux mandats de Dénis Kah Zion qui aura donné à cette organisation ses lettres de noblesse, le Gepci est piloté depuis l’an dernier par le patron des Editions Appo, Assi Adon Amédée. Qui fait des pieds et des mains pour positionner le Gepci comme la première organisation dans le paysage médiatique ivoirien, maîtriser les coûts de production des entreprises de presse ; préserver l`esprit de fraternité et parvenir à l`application de la Convention collective et assurer le bien- être des agents de la presse privée.

Francis Kouamé (stg)
licea9@yahoo.fr