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Art et Culture Publié le lundi 23 avril 2012 | Le Nouveau Réveil

Décédé le 20 mars 2012 : Le maître Bottey Zadi Zaourou repose à Yacolidabouo

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Littérature - La Côte d`Ivoire rend hommage à l`écrivain Bernard B. Dadié
L’Afrique a rendu un vibrant hommage à l’écrivain Bernard Binlin Dadié, les 30 et 31 août 2010, à la salle Ernesto Djédjé-Lougah-François du Palais de la culture d’Abidjan- Treichville. Photo: Bernard Zadi Zaourou
Rappelé à Dieu, le 20 mars dernier, Pr. Zadi Zaourou, père du « Didiga », repose pour toujours à Yacolidabouo (Soubré), son village natal. Émotion et mélancolie envahissent l`église St Mathieu de Yacolidabouo lorsque le Curé Antoine Wakelibalo, prononce la bénédiction finale, donnant ainsi l`alerte aux porteurs de conduire la dépouille à sa dernière demeure. Les paroles mélancoliques distillées par la chorale plongent désespérément, parents, autorités politiques, administratives et traditionnelles, amis, disciples, dans une consternation indicible. Car l`heure de la séparation infinie vient de sonner. «Notre frère Bernard Zadi Zaourou est décédé depuis le 20 mars. A Abidjan, et partout en Côte d`Ivoire, il a reçu un hommage digne de son rang. Alors chers parents de Yacolidabouo, le moment est arrivé de l’accompagner à sa dernière demeure. Soyons dignes dans la douleur. Parce que nous avons des autorités qui sont venues de loin pour venir nous soutenir», interpelle le ministre Maurice Kakou Guikahué, président du comité d`organisation. Mais en pareilles circonstances, la douleur est toujours plus forte que les exigences du protocole. Même les sons des grelots, l’affliction du fils, de la fille, du frère, de la sœur ou d`un parent du défunt, les éloges d`un poète traditionnel, les rythmes des tam-tams, les témoignages des uns et des autres, deviennent des détonateurs de pleurs incontrôlables à certains endroits. Comme pour dire à tous ceux qui pleuraient, le grand maître prédisait sa mort à cœur joie de son vivant. A travers un passage extrait de son ouvrage «Les quatrains du dégoût», Bottey Zadi Zaourou interprétait le voyage au pays de «Digro babê», le voyage au «pays du non retour» comme un soulagement en ces lignes. «Et qui me reconnaîtrait dans mille ans ? Fiente de lionne ou débris de rien, le temps m`aura dévoré tout entier. Qui me reconnaîtrait alors sous mon masque d`horreur et de dégoût ? Louons-le, car il fut généreux, qui créa la mort pour nous soulager de la vie». Conception difficilement appréciable par le commun des mortels. C`est par des pleurs et des cris que le Pr. Zadi Zaourou est mis en terre aux environs de 13h 10 au cimetière du village qui l`a vu naître. Repose en paix, Maître !

Yacolidabouo a pleuré un digne fils

«Yacolidabouo a mis au monde un fils digne. Aujourd`hui comme d`habitude, les « Bodogwan » (sorciers) n`ont pas eu pitié et ils l`ont tué. Mais, les hommes de sa valeur ne meurent jamais». Cette parole provient du poète traditionnel, Gbaza Madou Dibéro, à l`occasion de la veillée traditionnelle de leur fils, le père du « Didiga », Bottey Zadi Zaourou, au Centre culturel portant le nom du disparu. Comme lui, les poètes traditionnels, Blé Alphonse et Seri Zadi Roland ont retracé la vie et ont vanté les éloges du maître à travers des expressions et rimes soutenues en langue Bété. Le village de Yacolidabouo pleurait l`un de ses enfants, le Pr. Zadi Zaourou, décédé le 20 mars dernier. Sur la place publique du Centre culturel, tout le village exprime son soutien à la famille éplorée par des pas de danse. « Zadi Zaourou n`est pas mort. Il ne veut pas qu`on pleure. On doit danser toute la nuit pour l`accompagner demain (Ndlr : samedi 21 avril (jour de l`inhumation) », fait savoir une jeune fille du village. La musique distillée par l`orchestre dirigée par Driga Gnahoré se fait plus rythmée par des chansons très appréciées des villageois. Comme pour exprimer leur soutien lié à la bonne cohabitation entre les deux peuples, le groupe artistique Baoulé, « Adjemelé de Zabeya », a également presté pour pleurer l`illustre disparu. L`émotion atteint son comble lorsque les artistes : Gobêblè, Pedou, Tapé Orè Félix, Torou de Daloa entrent en scène.
Morgan Ekra
Envoyé spécial à Yacolidabouo (Soubré)
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