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Société Publié le vendredi 27 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Enquête-express / Vente de médicaments : La souffrance des vendeurs dans les cars

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Santé : Pénurie de médicaments en vue en Côte d’Ivoire en raison de l’embargo
Photo: des médicaments en officine
Ils sont dans les cars ou minicars de transport proposant leurs produits, en majorité des médicaments, aux voyageurs. Certains de ces vendeurs le font avant que le véhicule ne démarre et restent à la gare, d’autres effectuent même le voyage en présentant durant tout le trajet les bienfaits de leurs produits. Qui sont ces vendeurs dans les cars ou minicars de transport ? Quelles sont leurs relations avec les chauffeurs et les voyageurs ? Enquête.

L. B. vend ses médicaments dans les cars de transport assurant la ligne Abidjan-Abengourou. Tout en indiquant qu’il effectue en moyenne deux voyages par jour, L. B révèle ceci : « Généralement, je n’arrive pas à Abengourou. Je descends en chemin. Je viens pour vendre mes médicaments mais je paye le transport. Ce qui me donne une place dans le car ». Si L. B affirme ne pas avoir de problème avec les voyageurs et le personnel des cars de transport, au cours du trajet, tel n’est pas le cas pour G. J, vendeur de médicaments sur le tronçon Abidjan-Dabou. Il dénonce le fait que des chauffeurs usent d’astuces pour les empêcher de vendre leurs produits. «Pour ne pas que les voyageurs entendent l’explication que vous donnez sur la valeur de vos produits, des chauffeurs jouent la musique en augmentant le volume», dénonce G. J. A la gare d’Adjamé-Texaco où des ‘’gkakas’’ (minicars de transport) assurent le transport jusqu’à Yopougon, la tâche de ces commerçants, très présents à cet endroit, semble plus difficile. A en croire le vendeur F.B, les chauffeurs de ‘’gbaka’’ refusent qu’ils effectuent le voyage avec eux. « Ici, on vend nos médicaments au moment où les clients s’installent dans le minicar. Dès que toutes les places sont occupées, vous êtes obligés de descendre et d’aller dans un autre ‘’gbaka’’ pour commercialiser vos produits », indique-t-il.

Des chauffeurs les empêchent de monter dans leurs véhicules
Selon B.E, des chauffeurs refusent qu’ils aient accès au minicar. « Si tu n’obtempères pas, ils sont prêts à vous violenter », s’indigne B.E. Une attitude que revendique Sidibé O., chauffeur de ‘’gbaka’’ sur la ligne Adjamé Texaco- Yopougon. «Dès que ces vendeurs veulent monter dans mon minicar, je les chasse parce que mon véhicule n’est pas un lieu de commerce», martèle-t-il. Ouattara I., un autre conducteur sur la même ligne est plus souple et permet, au moment où les passagers montent dans le ‘’gbaka’’, que ces commerçants vendent leurs produits. «Ce sont en général des pères de famille, il faut aussi les aider à avoir leur pain», soutient-il. Toutefois ce chauffeur refuse que ces vendeurs fassent le voyage pour vendre leurs médicaments. Et pour cause : « Nous voulons éviter les problèmes avec les forces de l’ordre qui vous parleront de surcharge qui entraine le payement de 22 500 FCFA », avance-t-il. Les vendeurs dans les cars ou ‘’gbakas’’ n’ont pas seulement des brouilles avec les chauffeurs.

Des passagers, à entendre des commerçants, ne leur facilitent pas la tâche. « Dès que vous entrez dans le véhicule et que vous commencez à expliquer les bienfaits de vos produits, des passagers sans un minimum de respect vous diront : ‘’ Monsieur il fait chaud, tu nous pompes l’air’’, s’indigne B.E. Des propos soutenus par G. J qui déplorent que « des voyageurs, pour vous empêcher de vendre, jouent de la musique via leur portable ou simule un coup fil, tout en parlant à haute voix ». Si N.C qui emprunte régulièrement le ‘’gbaka’’ sur la ligne Adjamé Texaco- Yopougon estime que ces vendeurs importunent parfois les passagers qui après d’intenses activités dans la journée, sont épuisés et veulent rentrer en paix à la maison, Mme K. Florence pense qu’il faut être fair-play. « Il faut les encourager. Surtout que leurs médicaments font parfois du bien à des personnes. Je pense que ce travail est mieux que d’aller voler », exhorte-t-elle.

R. Dibi
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