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Société Publié le mercredi 2 mai 2012 | Le Temps

Retour de Yamoussoukro à la galère, un an après le 11 avril 2011 : L’ombre de Gbagbo plane toujours

Yamoussoukro, capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Quand ce mardi 25 avril 2012, nous descendions du car affrété pour la couverture de la rentrée parlementaire de la première session ordinaire de l’année, rien ne présageait de l’ambiance devant exister dans cette cité, dite «cité aux Caïmans». En tout cas, il y a à peine, un an, la ville natale de feu Félix Houphouët Boigny, du premier président de la Côte d’Ivoire moderne faisait la fierté des abonnés aux week-ends. Il ne se passait de samedi ou de long férié que sans que les Ivoiriens ne se retrouvent à Yamoussoukro, tournant parfois le dos à la ville touristique, Grand-Bassam. Des séminaires se succédaient au grand bonheur des propriétaires d’hôtels, de maquis, bars et autres lieux de plaisance. Mais, les temps sont révolus et beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Yamoussoukro se meurt. Après le départ du président Laurent Gbagbo du pouvoir. Aujourd’hui, son ombre plane sur la capitale politique en cours de transfert. Lui qui a inscrit à son agenda présidentiel, la renaissance de Yamoussoukro et la continuation du transfert de la capitale dans la ville natale d’Houphouët-Boigny. Longtemps abandonné par le dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié, durant ses années de gestion, Yamoussoukro a connu sa traversée du désert. Résidence de l’Etat, palais présidentiel, infrastructures hôtelières, lieux touristiques et bien d’autres était tombés en déchéance et en décrépitude. En un mot, tout est tombé en ruines sous Henri Konan Bédié, pourtant considéré comme étant «l’héritier incontestable» de Félix Houphouët-Boigny.
Les années Bédié
«Durant les sept ans de gestion de Bédié, Yamoussoukro n’a existé que de nom. La ville a disparu de l’agenda présidentiel», a rappelé d’un air nostalgique, L. O. un habitant du quartier 220 Logements. Venant ainsi soutenir il y a moins deux ans les propos de l’ancien gouverneur du District de Yamoussoukro. N’Dri Apollinaire révélait ceci : «Quand Bédié a accédé au pouvoir, le dossier du transfert de la capitale à Yamoussoukro a été rangé au placard, dans les oubliettes. Il a fallu le dépoussiérer sous Gbagbo», dixit, le Gouverneur, fils et héritier du trône de Yamoussoukro. Sept ans de gestion du Pdci ont en réalité plongé la cité aux Caïmans aux oubliettes. «On n’avait jamais imaginé que le village de Félix Houphouët-Boigny pouvait connaître un tel sort», affirme Dame Konaté, commerçante au grand marché de la ville. Qui, poursuivant, a souligné le paradoxal passage de Bédié à la tête du pays. Lui, dit-t-elle, pourtant qui a suscité les espoirs et espérances pour le peuple Akouè. L’on se rappelle que la vérité est apparue au grand jour, à peine quelques mois de présence au Palais du Plateau d’Abidjan. Que de réalisations pharaoniques pour son épouse Bomo Henriette à Koukourandoumi, à Aboisso, et surtout sa fameuse résidence pharaonique de Prépressou, son village natal. Même si les travaux ont été freinés dans leur élan par l’irruption sur la scène politique des militaires en 1999. N’empêche, cela ne peut servir d’alibi pour justifier l’abandon dans lequel était placée la ville de Yamoussoukro. «Même la villa des hôtes, la résidence du chef de l’Etat, et le palais présidentiel n’ont bénéficié d’aucun estime de la part des autorités d’antan. L’hôtel Président broyait du noir par manque de visiteurs à Yamoussoukro», confie amer un opérateur économique de la capitale politique, non sans aller plus loin. «Tous les habitants de la ville ont commencé à retrouver espoir quand Laurent Gbagbo est arrivé aux affaires. C’est sous son mandat que tout a commencé à bien se comporter à Yamoussoukro».
Les chantiers du transfert de la capitale : nostalgique des années Gbagbo
«Quand Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, il s’est aussitôt attaqué au dossier du transfert de la capitale. Sans attendre, les constructions sont sorties de terre», dixit un chef de village. En effet, la décennie Laurent Gbagbo, bien que mouvementée par des commanditaires de l’ex-rébellion tapis dans l’ombre, a laissé des traces palpables dans la ville de Félix Houphouët-Boigny. L’affluence retrouvée dans les hôtels, maquis, restaurants et bars. Les petits commerces ont enregistré une hausse de leur chiffre d’affaires, vu que la ville a commencé à enregistrer du beau monde. Les affaires prospèrent à la grande joie des «Yamssois». Qui, rêvaient de grands projets. «En tous cas, je peux vous assurer que sous Gbagbo, mon complexe tirait son épingle du jeu», nous a confié, un propriétaire d’un complexe hôtelier. Une sortie qui en dit long sur les retombées de chaque visite du président Laurent Gbagbo au pied de la Basilique. Que de monde les restaurants, fussent-ils petits ou moyens, ne reçoivent pas lors d’une visite du président Laurent Gbagbo à Yamoussoukro ? «Quand on apprenait que Gbagbo vient à Yamoussoukro, on se frotte aussitôt les mains. On revoit à la hausse la nourriture, même le coût», se souvient une tenancière de maquis restaurant, au quartier Habitat. «Aujourd’hui, regrette-t-elle, rien ne marche. Malgré la présence du nouveau locataire du palais présidentiel dans notre cité, il n’y a pas l’affluence d’antan». Aussi vraisemblable que cela puisse paraître au regard des promesses qui ont été faites. Notre séjour dans la capitale politique nous a permis de toucher du doigt les réalités de la ville de Yamoussoukro post-crise. La nostalgique des opérateurs économiques décrit la pauvreté grandissante à Yamoussoukro et l’avenir sombre des foyers. Après avoir applaudi le messie, la joie s’est vite dissipée et muée en pleurs. «Monsieur, aucune activité ne marche. Contrairement à l’ère Gbagbo où à chacune de ses visites, nous tirons d’énormes profits». Avoue Y. H. propriétaire d’une buvette. Que dire des chantiers du transfert de la capitale à Yamoussoukro ? Le «disciple» de Félix Houphouët-Boigny, Après le 11 avril 2011, Alassane Ouattara, a décidé de mettre tous les chantiers sous cale à Yamoussoukro. Bien avant la dissolution du Programme spécial du transfère de la capitale à Yamoussokro Pstcy, tous les chantiers de construction confiés à Pierre Fackoury Operator ( Pfo). Citons entre autres, L’Autoroute de Nord, l’Assemblée Nationale et le futur Palais Présidentiel dont les gros œuvres sont déjà visibles, à Yamoussoukro sont à l’arrêt. Pis, Ouattara a jeté à la rue plusieurs milliers d’ouvriers de ces chantiers. Sans oublier les 30 agents de la direction du Pstcy qui, au moment de sa dissolution, accumulaient non seulement 4 mois de salaires, mais n’avaient d’interlocuteurs au niveau de la présidence de la République de Côte d’Ivoire.

Toussaint Ngotta
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