Les 27 conseillers de Ouattara face aux 374 de Gbagbo

C’est un manque d’hygiène intellectuelle de dire que Ouattara est en train de nommer ses frères, soeurs, nièces, neveux, cousins et tutti quanti à la présidence de la République. Les souvenirs de l’ère Gbagbo sont vivaces dans les esprits des Ivoiriens pour vouloir tronquer des vérités historiques vérifiables. Sous Gbagbo, la présidence était le palais du roi Pétaud où le premier va-nu-pieds était bombardé conseiller ou chargé de mission.

Ce qui n’est pas le cas de Ouattara qui mise sur la compétence. Les chiffres se passent de commentaire.

Actuellement, Alassane Ouattara fonctionne avec moins de trente conseillers, soit exactement 27. Sous Gbagbo, c’était une véritable caverne d’Ali Baba. Il y avait en tout et pour tout 374 conseillers! Un record dans l’histoire. Pire, la promotion clanique et familiale dont parlent La Lettre du Continent et les journaux bleus était un critère déterminant
dans les nominations au palais présidentiel sous Gbagbo. A titre d’exemple, son oncle Kadet Bertin, chef du village de Mama, enseignant d’histoire et géographie de formation, était conseiller militaire et a même été ministre de la Défense. Son beau-frère Silvère Nebout, de la famille de Simone, était son conseiller en communication.

La deuxième Première dame, Nady Bamba, avait positionné son frère, Kassoum Fadiga, à la tête de Petroci. Laurent Ottro, son oncle qui était Pca de la Sir, est également membre du
clan. Sa fille, Marie Antoinette Singleton, était consul à Atlanta, aux Etats-Unis pour le compte de la Côte d’Ivoire. L’autre fille, Gbagbo Djaya Marie-Laurence, devenue Mme Stéphane Kipré, a été bombardée au Trésor, sans même passer par l’Ena.

Mme Christine Nebout Adjobi, soeur aînée de Silvère Nebout et cousine de Mme
Gbagbo, fut une ministre inamovible dans tous les gouvernements.

Que dire des nombreux conseillers spirituels, pasteurs et autres vendeurs d’illusion qui étaient payés à ne rien faire au palais du Plateau ?

Kra Bernard